Toullier, Charles-Bonaventure-Marie : Différence entre versions
(Nouvelle page : Toullier, Charles-Bonaventure-Marie (1752-1835), bâtonnier de l'ordre des avocats de Rennes. Auteur de) |
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− | Toullier, Charles-Bonaventure-Marie | + | Toullier, Charles-Bonaventure-Marie, né à Dol près de Saint-Malo, le 2 janvier 1752, mort le 22 décembre 1835. |
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+ | Toullier, étudia le droit sous la férule de Duparc-Poullain, dont les oeuvres, savantes étaient grandement estimées dans toute la Bretagne. Reçu docteur en 1776, il ne tarda pas à obtenir; au concours, une place de professeur agrégé à la Faculté de droit de Rennes, et il ne profita de l'aisance que lui donna cette position, jointe à sa fortune patrimoniale, que pour étendre le cercle | ||
+ | de ses connaissances. | ||
+ | Il étudia diverses langues, dont l'anglais, connaissance qu'il mis à profit pour faire un voyage scientifique en Angleterre. Il s'arrêta longtemps à Oxford et à Cambridge, pour étudier sur place les méthodes d'enseignement des jurisconsultes anglais. | ||
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+ | Pendant la Révolution française, son frère ayant été poursuivi par les agents du comité de Salut public comme prêtre non assermenté, il ne négligea rien pour le soustraire à ces poursuites, quoiqu'il fût lui-même menacé de mort par l'auteur des noyades de Nantes, le féroce Carrier. Après la révolution du 9 thermidor, Toullier remplit quelque temps les fonctions de juge au tribunal de département d'Ille-et-Vilaine, et rentra ensuite au barreau, dont il deviendra bâtonnier, où il défendit, avec un courage rare et qui ne se démentit jamais, quantité d'accusés poursuivis pour des causes politiques. | ||
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+ | Lors du rétablissement des écoles de droit, le courageux avocat fut nommé, sans qu'il l'eût demandé, professeur de Code civil à la Faculté de Rennes. Lors de la séance d'installation de cette faculté, qui eut lieu le 19 mai 1806, il osa prononcer en visant Napoléon, ces paroles: « Pour être véritablement grand, ce n'est pas assez d'avoir étonné le monde par des exploits guerriers, vaincu des nations et changé la face des empires. Les guerriers et les conquérants n'ont trop souvent été que le fléau du genre humain, lorsqu'il leur a manqué les vertus nécessaires pour faire le bonheur des hommes, et leurs noms ne sont passés à la postérité que chargés de malédictions; tandis que ceux des législateurs sages et pacifiques n'ont été répétés de siècle en siècle qu'avec attendrissement, respect et vénération. La gloire solide, la seule et véritable gloire, est de rendre les peuples heureux.» | ||
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+ | C'est en 1811 que Toullier commença la publication de l'ouvrage qui devait faire sa célébrité, le Droit civil français. | ||
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+ | A. RODIERE, Les grands jurisconsultes, Toulouse, 1874. |
Version du 11 juin 2010 à 17:27
Toullier, Charles-Bonaventure-Marie, né à Dol près de Saint-Malo, le 2 janvier 1752, mort le 22 décembre 1835.
Toullier, étudia le droit sous la férule de Duparc-Poullain, dont les oeuvres, savantes étaient grandement estimées dans toute la Bretagne. Reçu docteur en 1776, il ne tarda pas à obtenir; au concours, une place de professeur agrégé à la Faculté de droit de Rennes, et il ne profita de l'aisance que lui donna cette position, jointe à sa fortune patrimoniale, que pour étendre le cercle de ses connaissances. Il étudia diverses langues, dont l'anglais, connaissance qu'il mis à profit pour faire un voyage scientifique en Angleterre. Il s'arrêta longtemps à Oxford et à Cambridge, pour étudier sur place les méthodes d'enseignement des jurisconsultes anglais.
Pendant la Révolution française, son frère ayant été poursuivi par les agents du comité de Salut public comme prêtre non assermenté, il ne négligea rien pour le soustraire à ces poursuites, quoiqu'il fût lui-même menacé de mort par l'auteur des noyades de Nantes, le féroce Carrier. Après la révolution du 9 thermidor, Toullier remplit quelque temps les fonctions de juge au tribunal de département d'Ille-et-Vilaine, et rentra ensuite au barreau, dont il deviendra bâtonnier, où il défendit, avec un courage rare et qui ne se démentit jamais, quantité d'accusés poursuivis pour des causes politiques.
Lors du rétablissement des écoles de droit, le courageux avocat fut nommé, sans qu'il l'eût demandé, professeur de Code civil à la Faculté de Rennes. Lors de la séance d'installation de cette faculté, qui eut lieu le 19 mai 1806, il osa prononcer en visant Napoléon, ces paroles: « Pour être véritablement grand, ce n'est pas assez d'avoir étonné le monde par des exploits guerriers, vaincu des nations et changé la face des empires. Les guerriers et les conquérants n'ont trop souvent été que le fléau du genre humain, lorsqu'il leur a manqué les vertus nécessaires pour faire le bonheur des hommes, et leurs noms ne sont passés à la postérité que chargés de malédictions; tandis que ceux des législateurs sages et pacifiques n'ont été répétés de siècle en siècle qu'avec attendrissement, respect et vénération. La gloire solide, la seule et véritable gloire, est de rendre les peuples heureux.»
C'est en 1811 que Toullier commença la publication de l'ouvrage qui devait faire sa célébrité, le Droit civil français.
Auteur de
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Sources
A. RODIERE, Les grands jurisconsultes, Toulouse, 1874.