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République islamique d'Iran
L'Iran (la Perse, jusqu'en 1935) a été pendant plus de 2.500 ans gouverné par une série de dynasties. D'abord zoroastrien (mazdéisme), le pays adopte le Chiisme, branche de l'Islam, comme religion officielle que sous la dynastie des Safavites (1501-1722 après JC). L'influence des puissances européennes sur le pays est allée croissant (Russe et Anglaise) notamment sous la dynastie des Qajars (1795-1925).
La première constitution iranienne date de 1906, instaurant un régime de monarchie constitutionnelle. Une série de législations a par la suite été instauré sur le modèle des droits occidentaux (notamment les codes Napoléoniens), en droit civil, droit pénal, droit commercial et droit de la famille. La modernisation du droit iranien date de la période de Reza Shah et de Mohamad Reza Shah entre 1925 et 1978. La loi sur la protection de la famille de 1967 modifiée en 1975, par exemple judiciarise le divorce et soumet la polygamie à autorisation judiciaire et à des cas limités.
La révolution islamique de 1979 met fin à la dynastie Pahlavi et instaure une République islamique en suspendant l'application des lois non conformes aux principes religieux. La nouvelle Constitution de 1979, modifiée en 1989, soumet dans son article 4, toute législation civile, pénale, financière, économique, culturelle, politique ou militaire au respect des principes religieux définis par le clergé. Son article 12 définit l'Islam comme la religion d'État, en accordant en principe du moins, la liberté religieuse aux minorités.
Aujourd'hui, le cadre institutionnel iranien est complexe et demeure le reflet de deux légitimités à la fois théocratique et démocratique. Une légitimité démocratique et politique, d'une part, issue du suffrage populaire (qu'il s'agisse du pouvoir législatif ou du pouvoir exécutif) et une légitimité religieuse, d'autre part, incarnée en priorité par le Guide de la Révolution (Chef de l'État, Autorité religieuse) mais aussi par une série de structures islamiques d'encadrement institutionnel qui font la particularité du régime (comme le Conseil des Gardiens de la Constitution, le Conseil de discernement de l'intérêt supérieur du régime et l'Assemblée des experts). Enfin, le pouvoir judiciaire reste contrôlé par le Chef de l'État.
Si le système judiciaire jouit d'une forte indépendance de principe par rapports aux autres pouvoirs, dans les faits cependant, les différents tribunaux sont en grande majorité contrôlés par les religieux. Cette situation rend difficile la mise en oeuvre d'une politique pénale unifiée et, par là même, autorise une grande hétérogénéité dans les jurisprudences des divers tribunaux. Surtout, les juges constituent un moyen de pression important sur la presse et les députés réformateurs. Des journaux ont ainsi été interdits et les députés condamnés pour infraction à la Charia.