Pasquier, Étienne : Différence entre versions
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==Son œuvre== | ==Son œuvre== |
Version du 16 août 2010 à 10:58
Etienne Pasquier est une des grandes figures du seizième siècle. Ami de Montaigne et précurseur de Pascal. Courageux défenseur de l'indépendance politique de la France, habile interprète de son droit public, profondément versé dans la jurisprudence civile, il a concouru à la réformation des lois de son pays, et il a brillé aux premiers rangs de la magistrature, après avoir été, pendant plus de trente ans, l'honneur et la gloire du barreau, où sa mémoire est encore révérée, et où son nom rappelle une grande lutte de l'ancienne Université de Paris contre une société célèbre.
Sommaire
Sa vie
Etienne Pasquier naquit à Paris, le 7 avril 1529, d'une famille probablement originaire de la Brie, où se trouvait son patrimoine, mais depuis longtemps établie dans la capitale, où elle avait sa sépulture dans la chapelle Sainte-Barbe de l'église Saint-Severin. Le nom des Pasquier était déjà inscrit sur le tableau des familles parlementaires; cependant, on peut dire qu'Etienne Pasquier fut la première illustration de sa famille.
Son éducation fut dirigée vers la carrière judiciaire. On ressentait, dans cette profession, les heureux effets de l'impulsion donnée, par les rois Louis XII et François Ier, à la réforme de la législation et à l'amélioration de la justice civile et criminelle. Les rangs de la magistrature et du barreau étaient peuplés d'éminents jurisconsultes, et la génération qui les suivait se préparait, par les plus sérieux travaux, à prendre leur suite.
Il eût pour précepteur aux lettres grecques ou latines, M. Denis Lambin, professeur du Roy en l'Université de Paris. Il étudia le droit, d'abord à Paris, sous Hotoman et sous François Balduin, puis à Toulouse, sous Cujas.
Les élèves les plus remarquables que Pasquier fréquenta aux leçons de Cujas furent Pierre du Faur de Saint-Jorry (Petrus Faber), Gui du Faur de Pibrac, auteur des Quatrains, Antoine Loysel et Pierre Pithou. Il conserva, toute sa vie, des relations amicales avec eux, surtout Loysel.
De Toulouse, Pasquier fut compléter, en Italie, ses études de droit, dans les Universités, alors les plus renommées de l'Europe, pour l'enseignement de la jurisprudence. Ainsi avaient fait, jadis, tous nos fameux jurisconsultes des treizième, quatorzième et quinzième siècles. Plusieurs Français avaient même illustré les chaires italiennes, dans ces temps reculés, en échange de la gloire que d'érudits Italiens apportèrent, à leur tour, dans nos Universités naissantes. Pasquier voulut d'abord entendre Alciat, qui avait de grands traits de ressemblance avec notre Guill. Budé, et qui ouvrit le pas, en Italie, comme ce dernier en France, à la réforme de la science juridique, par l'histoire et les humaniores litteroe. Les Annotations de Budé, sur les Pandectes, ont été publiées en 1508, et les premiers ouvrages d'Alciat sont de l'an 1513.