Droit des réfugiés (ps) / Le plan de partage et le début de la tragédie
En 1947, le sort de la Palestine est désormais au centre des discussions de lONU. LAssemblée Générale dans la résolution n°181 du 29 novembre 1947, recommande le partage de la Palestine entre un Etat juif sur 56% du territoire qui regroupe à ce moment-là une majorité des 498.000 Juifs (pour la plupart, nouveaux immigrants) et une minorité des 437.000 Palestiniens, et un Etat Arabe sur les 43% qui regroupe 818 000 palestiniens, pourtant les juifs ne représentent que 10.000 personnes, et lenclave de Jérusalem qui représente 1%, placée sous tutelle internationale et abritant 105.000 palestiniens et 100.000 juifs. En 1948, environ 650 000 juifs vivent en Palestine mandataire et possèdent à peu près 7% des territoires, ils représentent 30% de la population globale du pays. Les Palestiniens, quant à eux, qui formaient plus des deux tiers de la population et possédaient la grande majorité des terres, se voyaient accorder à peu près 43 % dun pays qui leur avait appartenu depuis des siècles.
En démantelant une administration vieille de trente ans et en retirant ses troupes du pays en lespace de six mois tout en refusant de faire appliquer le partage, les britanniques abandonnent leur rôle de tampon entre les Sionistes et les Palestiniens.
Les affrontements ont éclatés en deux grandes étapes : guerre civile israélo-palestinienne, du 30 novembre 1947 au 14 mai 1948, date de la proclamation dIsraël ; et guerre officielle, avec lentrée en Palestine de troupes de cinq Etats arabes, qui a duré jusquà la signature des accords darmistice.
Après la guerre, le nouvel Etat dIsraël sempare de plus de la moitié du territoire alloué à lEtat arabe de Palestine non encore établi, soit lannexion des trois quarts de la Palestine mandataire. Lautre moitié est annexée au royaume Hachémite de Jordanie, la bande de Gaza est mise sous la tutelle dune « administration militaire » Egyptienne. La Palestine a disparu de la Carte de la région, 800.000 à 900.000 personnes (85% à 90% des palestiniens) sont devenus des réfugiés, dispersés partout dans le monde. De son coté, la communauté internationale impuissante sest contenté de ladoption dune résolution, celle n° 194 du 11 décembre 1948 et surtout son paragraphe 11, le plus célèbre, approuvé par toutes les parties concernées sauf Israël, et qui :« reconnaît aux réfugiés palestiniens qui le désirent, le droit de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins et des indemnités doivent être payées à titre de compensation, pour les biens de ceux qui décident de ne pas rentrer dans leurs foyers et pour tout bien perdu ou endommagé ».
Malgré cet exil, les Palestiniens étaient convaincus que leur situation ne serait que très passagère. Cest pourquoi lorsquils franchirent les frontières des pays voisins, ils ne se dirigèrent pas vers lintérieur de ces pays, mais sinstallèrent aux frontières. Une deuxième conviction leur rendit supportable lidée de léloignement temporaire de la Palestine, celle que les armées arabes allaient leur permettre de rentrer chez eux dans les semaines qui suivraient.
Au lendemain de la défaite des armées arabes et de la conclusion des accords darmistice à Rhodes beaucoup de réfugiés ont tenté de regagner leurs villes et leurs villages. Nombre dentre eux furent abattus alors quils sinfiltraient et la plupart ne purent même sapprocher de la frontière qui les séparait de leurs familles restées en Palestine. La politique israélienne est parfaitement claire « Nous ne laisserons pas les Arabes rentrer. Tant que les réfugiés continueront à vouloir rentrer, il faudra savoir que le gouvernement militaire a des ordres, et quun bataillon est prévu pour empêcher ces infiltrations.»