Radiocommunications et protection de la santé publique (fr)
Si le progrès améliore indéniablement le confort de vie de tout un chacun, il est bien connu qu’il s’accompagne très souvent de désagréments. Cela n’a pas échappé à certains scientifiques. Ils ont étudié les effets sur la santé de l’exposition aux radiofréquences. Le débat est très ouvert et, à cet instant, rien n’est encore incontestablement démontré. Le législateur a cependant appliqué le principe de précaution, donnant lieu à une réglementation plutôt abondante.
Sommaire
La règlementation française
La réglementation française concernant la sécurité des personnes exposées aux rayonnements des équipements de radiocommunication repose sur le décret 2002-775 du 3 mai 2002 et l’arrêté du 8 octobre 2003. Ce décret « relatif aux valeurs limites d'exposition du public aux champs électromagnétiques émis par les équipements utilisés dans les réseaux de télécommunication ou par les installations radioélectriques » est une transposition de la Recommandation européenne 1999/519/CE du 12 juillet 1999 relative à la limitation de l'exposition du public aux champs électromagnétiques (de 0 Hz à 300 GHz).
Le champ d'application du décret n°2002-775
Les dispositions de ce décret sont opposables aux exploitants et utilisateurs de toutes les stations radioélectriques quelles qu'elles soient. Il s'agit notamment et de manière non exhaustive des antennes relais des réseaux ouverts au public (ex : GSM), des stations de base et des relais des réseaux radioélectriques indépendants (ex: réseaux de taxis, d'ambulances...), des antennes des stations radioamateur, des stations radioélectriques de l'État utilisées pour les besoins de la Défense nationale et de la sécurité publique (ex: Gendarmerie, Police...), des stations de l'État utilisées par les administrations pour leurs besoins propres (ex : Aviation civile, Météorologie nationale...), des émetteurs de radiodiffusion et de télédiffusion autorisés par le CSA...
L'objet du décret n°2002-775
L'objectif de ce texte est de responsabiliser les exploitants et utilisateurs des stations radioélectriques, que ceux-ci soient des personnes publiques ou privées, que ceux-ci remplissent des missions d'intérêt général, qu'ils agissent dans un but industriel et commercial ou à titre privé. Dans ce but le décret fixe notamment les valeurs limites que ne doivent pas dépasser les niveaux d'exposition du public aux champs électromagnétiques émis par les équipements susmentionnés. Les exploitants doivent établir un dossier attestant qu'ils ont fait en sorte de limiter l'exposition du public aux champs électromagnétiques émis par leur station. Par ailleurs, lorsque des établissements scolaires, crèches, établissements de soin sont situés dans un rayon de 100 mètres de l'équipement, l'exploitant doit fournir des éléments attestant que le champ émis est aussi faible que possible.
L’état actuel des recherches scientifiques
Les recherches scientifiques se concentrent surtout autour des téléphones mobiles et des antennes relais nécessaires à leur utilisation. Ce sont les équipements qui posent le plus d'interrogations quant aux effets sur la santé des personnes.
Présentation d'Interphone
L’étude la plus sérieuse actuellement menée est certainement celle nommée « Interphone ». Elle réunit plusieurs groupes d’experts, ceux-ci effectuant une analyse critique des effets de l’exposition aux radiofréquences émises par les champs magnétiques. L’étude se concentre essentiellement sur les effets de l’utilisation du téléphone portable. L’objectif premier de ces études consiste à déterminer si l’exposition aux radiofréquences des téléphones portables est associée à un risque de cancer. En second lieu, ces études ont pour but de rechercher le lien existant entre ces maladies et un certain nombre de facteurs de risque environnementaux et endogènes éventuels. Les pays participants sont l’Allemagne, l’Australie, le Danemark, la Finlande, la France, l’Israël, l’Italie, le Japon, la Norvège, Nouvelle Zélande, le RU, et la Suède. Afin d’augmenter au maximum la capacité de déceler un risque, s’il existe, les études se concentrent principalement sur les tumeurs chez les personnes relativement jeunes (30-59 ans, qui avaient la plus forte prévalence d’utilisation de téléphones portables 5 à 10 ans auparavant) et dans les régions des pays participants où l’utilisation de téléphones portables est la plus répandue et la plus ancienne.
Financement de l'étude
La coordination de l’Etude internationale et du recueil des données nationales en Europe et en Israël est financée par l’Union européenne (Programme Qualité de Vie sous numéro de contrat QLK4-1999-01563) et par l’Union internationale contre le Cancer (UICC). Les financements proviennent également de chercheurs locaux et nationaux en Europe et d’organismes de financement locaux et nationaux dans le reste du monde.
L’UICC a reçu des fonds dans ce sens de la part du Mobile Manufacturers’ Forum et de l’Association GSM. Le financement des chercheurs de l’étude INTERPHONE, à travers l’UICC, a été régi par des accords garantissant à l’étude INTERPHONE une totale indépendance scientifique. Les dispositions suivantes assurent l’indépendance scientifique de la conduite, de l’analyse et du rapport de l’étude INTERPHONE.
Liens externes
La règlementation exhaustive sur le site de l'agence nationale des fréquences