Droit des réfugiés (ps) / Mobilisation d'un mouvement populaire
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En effet, la question du droit au retour est un point fondamental pour le peuple palestinien lui-même et les organisations de la société palestinienne dans et hors du pays, c'est la question centrale au coeur du débat politique. Le peuple palestinien qu'il soit à Haïfa, Gaza, en Cisjordanie ou dans la diaspora est mobilisé depuis 1948 sur la base du retour et la reconnaissance de ce droit est incontournable et son application est indépendante de toutes solutions politiques
Depuis 1948, plus d'une trentaine de projets ont été élaborés en vue de réinstaller les réfugiés partout dans le monde sauf dans leurs foyers d'origine. Tous ont échoués.
Chez les Palestiniens exilés, la conservation de leur droit au retour est assurée grâce à un certain attachement au fait que la terre de Palestine a été perçue par l'écrasante majorité des Palestiniens comme une patrie disparue et non comme une terre occupée. L'échec de 1948, trou noir au cours de l'histoire palestinienne, demeure associé dans la mémoire populaire à l'image même du désastre (al-Nakba). Chez les exilés, la voix du retour est l'expression la plus profonde du refus d'oublier, du refus d'accepter que le trou noir qui a pris la place de la terre, ne s'installe également dans les têtes.
Les Palestiniens sont géographiquement éparpillés, disséminés ; mais ils se perçoivent comme un seul peuple. Ils se sont reconstruits des liens et une identité commune autour des souvenirs que sont la perte de leur terre, l'expérience du déracinement, l'exil. Où qu'ils se trouvent, et quelles que soient leurs conditions de vie, ils regardent tous en direction de leur patrie d'origine.
Au cours de l'Intifada, notamment au début des années 90, il y a eu apparition de plusieurs mouvements militants pour les droits des réfugiés tels que "le Mouvement des Droits du Réfugié Palestinien ou "la Commission Nationale pour la Défense des Droits des Réfugiés. La date du 8 décembre 1995 est mémorable pour l'organisation du mouvement des réfugiés palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, car à cette date eut lieu le congrès de 'Al Far'a pour les réfugiés en Cisjordanie ; d'autres manifestations ont suivi dont le congrès de Bethléem, le 13 septembre 1996.
Les participants au congrès populaire du camp de Deheishe (Bethléem), affirment leurs positions. « Nous sommes déterminés à ne pas céder sur nos droit nationaux, nous ne nous opposons pas à la recherche internationale de la paix dans la région, à condition que cette paix réponde aux aspirations des populations qui y vivent ».
Les 26 et 28 mars 2004, s'est tenu à Haïfa le Congrès « droit au retour et pour une paix juste » regroupant les composantes de la société palestinienne dans et hors du pays. Des organisations progressistes israéliennes soutenant le droit au retour ont également participé aux travaux du congrès comme l'institut Amile Touma, et association zokhorot). Ces nouveaux partenaires introduisent une brèche dans l'opinion israélienne, pour appuyer et consolider la revendication du retour et le projet du retour.
« Le congrès du droit au retour et de la paix juste » s'est tenu en même temps que plusieurs congrès parallèles en Europe, aux Etats Unis et dans les pays arabes, et fait partie des efforts entrepris par les institutions des réfugiés palestiniens, diverses institutions palestiniennes et des mouvements de solidarité, dans le but de regrouper les forces, de coordonner les efforts sur les plans palestiniens et international, pour faire face aux campagnes et mesures israéliennes et internationales visant à empêcher son application. Les organisateurs et les participants ont élevé une voix unie contre tout plan, d'où qu'il vienne, qui démantèle le droit au retour ou essaie de le contourner, qui essaie de le montrer comme contradictoire avec les droits du peuple palestinien pour mettre fin à l'occupation, à la liberté et à l'indépendance.
Cette dynamique est présente, aujourd'hui, à travers de nombreuses organisations telles que "A'idoun" (nous retournerons) en Syrie et au Liban, les comités des défense des réfugiés en Cisjordanie et la bande de Gaza, l'association des réfugiés à l'intérieur de la ligne verte, le rassemblement du droit au retour en Jordanie, le congrès du droit au retour, le congrès de liaison des comités de défense du droit au retour dans le monde, le centre Al-Awda à Londres, les comités des réfugiés en Europe et dans les deux Amériques, le centre Badil et sa campagne internationale» et les organisations et comités présents dans tous les lieux où se trouve le peuple palestinien.
En France, une structure spécialisée de la défense des droits des réfugies palestiniens. Cette décision a été prise lors d'une assemblée générale de l'association des palestiniens en France tenue le 1er mars dernier. Ce comite représente, dorénavant, la majorité d'associations palestiniennes de France ainsi qu'aux partisans de ce droit au retour. Il compte organiser des initiatives telle que des conférences afin d'expliquer la cause des réfugies, et participer aussi a des meetings locaux et internationaux. Ce comite est aussi membre de la confédération européenne des comites palestinien de droit au retour. Cette confédération s'est créée récemment lors d'une assemblée tenue a Berlin le 25 avril dernier. Parmi les plus importants projets du comite est le désir de créer un fonds d'archives pour la mémoire des villes et villages détruits qui comportera des cartes et des documents concernant chaque des villages. D'autre part, il y a un projet de recenser avec précision tous les réfugies palestiniens en France et leurs villages d'origines ainsi que les lieux de vie de leurs proches et leurs parents dans la diaspora.
D'après ce mouvement populaire, on peut englober les raisons du rejet total de l'initiative de Genève selon les principes suivants :
1. L'illégitimité de la représentation palestinienne dans cet accord puisque les personnes ne sont pas déléguées officiellement ni pour la négociation ni pour la signature d'un accord par le Conseil National Palestinien, ou les familles des victimes et personnes concernées.
2. L'invalidité de cet accord qui abandonne le droit au retour de plus de 5 millions de réfugiés palestiniens en violation flagrante des résolutions des Nations-Unies prononcées dans ce fait et notamment la résolution 194 votée le 11 décembre 1948 qui préconise le retour de tous les réfugiés palestiniens sur leurs terres. L'accord de Genève préconise en revanche, l'intégration des familles palestiniennes dans les pays de la diaspora et de l'exil. 3. Cet accord déclare explicitement qu'Israël est une terre juive, ce qui condamne à jamais l'avenir de plus d'un million de Palestiniens, « citoyens » spoliés par Israël depuis 1948, toujours résistants sur la terre de la Palestine Historique.
4. Cet accord évoque un Etat palestinien sans frontières déterminées, et sans souveraineté réelle sur la terre, y compris les ressources en eau, la mer et dans le ciel, comme si la tâche de ce futur Etat consistait essentiellement à préserver la sécurité d'Israël.
5. Il aborde également le conflit israélo-palestinien comme étant un conflit sur des zones frontalières que l'on peut régler par un simple échange de territoires d'habitations tout en négligeant que le problème essentiel dudit conflit réside dans la reconnaissance des droits du peuple palestinien et en particulier l'application du droit au retour des réfugiés palestiniens et le droit du peuple à disposer d'un Etat palestinien indépendant avec Jérusalem comme capitale.
6. La politique de colonisation et du fait accompli pratiqués par Israël depuis sa création en 1948 (construction des colonies, destruction des infrastructures palestiniennes par tous les moyens, pressions politiques, économiques, et sociaux-culturelles), en passant par les accords d'Oslo, reflète de façon incontournable que les gouvernements israéliens successifs, de la Gauche comme de la Droite, sont déterminés à exécuter le projet Sioniste avec comme instrument l'Etat d'Israël - fondé sur le principe que la Palestine Historique est une terre réservée exclusivement aux juifs et que le destin des Palestiniens est la mort ou l'exil.
7. Ledit accord est rejeté par les Palestiniens, seule la Gauche israélienne pourrait en tirer profit en éliminant son adversaire de Droite Sharon. Il vise aussi à alléger la pression internationale qui pèse sur Israël et embellir, par la suite son image comme étant un Etat qui désire la paix, tandis que le peuple palestinien paie, malheureusement toujours le prix de telles concessions gratuites de son propre sang sans aucun changements de la politique israélienne.