Cour administrative d'appel (fr) : Différence entre versions
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− | Chaque chambre est présidée par un ''président de chambre'' auquel il est adjoint un ''président-assesseur'' (deux à Nancy) et des rapporteurs ayant généralement le grade de premier conseiller. Parmi les magistrats affectés à la chambre, au moins | + | Chaque chambre est présidée par un ''président de chambre'' auquel il est adjoint un ''président-assesseur'' (deux à Nancy) et des rapporteurs ayant généralement le grade de premier conseiller. Parmi les magistrats affectés à la chambre, au moins l'un d'entre eux exerce les fonctions de commissaire du gouvernement. |
− | Les magistrats administratifs (corps des conseillers de TA et de CAA) sont | + | Les magistrats administratifs (corps des conseillers de TA et de CAA) sont recrutés en principe parmi les anciens élèves de l'École nationale d'administration et en pratique principalement par un concours de recrutement complémentaire. |
− | Les magistrats de chaque chambre peuvent être assistés par des ''assistants de justice'' | + | Les magistrats de chaque chambre peuvent être assistés par des ''assistants de justice'' et des ''assistant du contentieux''. |
Les ''assistants de justice'' sont recrutés pour une durée limitée et exercent leurs fonctions à temps partiel dans des conditions qui leur sont propres. | Les ''assistants de justice'' sont recrutés pour une durée limitée et exercent leurs fonctions à temps partiel dans des conditions qui leur sont propres. | ||
− | Les personnels de greffe sont issus du corps national des préfectures (attachés, secrétaires administratifs et adjoints administratifs) où, à Paris, des corps équivalents pour | + | Les ''assistant du contentieux'' font partie des personnels de greffe et comme eux sont issus du corps national des préfectures (attachés, secrétaires administratifs et adjoints administratifs) où, à Paris, des corps équivalents pour l'administration centrale du ministère de l'intérieur ; il s'agit là d'un héritage des anciens conseils de préfecture. |
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Version du 7 décembre 2005 à 11:09
France > Contentieux administratif (fr) > Juridiction administrative
Les Cours administratives d'appel (CAA) ont été créées en 1987 pour :
- diminuer l'activité du Conseil d'État qui était alors juge d'appel des décisions des tribunaux administratifs ;
- renforcer le rôle et le prestige du Conseil d'État dans son rôle de gardien de la jurisprudence administrative.
- favoriser l'homologie avec les juridictions de l'ordre judiciaire.
Voir l'article Histoire de la justice administrative.
Sommaire
Liste
Bref rappel historique
Les CAA ont été instituées par la loi du 31 décembre 1987. Initialement au nombre de cinq, elles entrèrent en fonction le 1er janvier 1989 afin de désengorger le Conseil dEtat qui était lunique juridiction dappel des jugements rendus par les tribunaux administratifs.
Cest ainsi que les cours de Bordeaux, Lyon, Nancy, Nantes et Paris commencèrent leur activité par transfert des appels pendants devant le Conseil dEtat. La cour de Marseille était bien prévue mais son ouverture a été reportée, elle ouvrira ses portes en 1997.
Lengorgement des cours a impliqué par la suite la création dune cour à Douai en 1999 puis à Versailles en 2004.
A cela, sajoute de manière moins visible, la création de nouvelles chambres au sein des cours existantes.
Voir l'article Histoire de la justice administrative.
Liste actuelle
Les huit cours actuelles sont les suivantes :
Code | Création | Chambres | Compétence territoriale | Affaires traitées en 2004 | |
---|---|---|---|---|---|
CAA de Bordeaux | BX | 1989 | 6 | Basse-Terre, Bordeaux, Cayenne, Fort-de France, Limoges, Mamoudzou, Pau, Poitiers, Saint-Denis, Saint-Pierre et Toulouse | 3130 |
CAA de Douai | DA | 1999 | 3 | Amiens, Lille, Rouen | 1547 |
CAA de Lyon | LY | 1989 | 6 | Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble, Lyon | 2676 |
CAA de Marseille | MA | 1997 | 6 | Bastia, Marseille, Montpellier, Nice | 3340 |
CAA de Nancy | NC | 1989 | 4 | Besançon, Châlons-en Champagne, Nancy, Strasbourg | 2286 |
CAA de Nantes | NT | 1989 | 4 | Caen, Nantes, Orléans, Rennes | 2429 |
CAA de Paris | PA | 1989 | 6 | Melun, Nouvelle-Calédonie, Paris et Polynésie française | 5095 |
CAA de Versailles | VE | 2004 | 4 | Cergy-Pontoise et Versailles | 476 |
source: Conseil dÉtat (rapport annuel 2005)
Organisation
Chaque cour administrative d'appel est présidée par un conseiller d'Etat en service ordinaire (voir Conseil d'État). Les autres magistrats des CAA appartiennent au corps des conseillers de tribunal administratif et de cour administrative d'appel. Les services du greffe sont placés sous lautorité du greffier en chef qui relève du même corps que le personnel du greffe.
Personnel
Chaque chambre est présidée par un président de chambre auquel il est adjoint un président-assesseur (deux à Nancy) et des rapporteurs ayant généralement le grade de premier conseiller. Parmi les magistrats affectés à la chambre, au moins l'un d'entre eux exerce les fonctions de commissaire du gouvernement. Les magistrats administratifs (corps des conseillers de TA et de CAA) sont recrutés en principe parmi les anciens élèves de l'École nationale d'administration et en pratique principalement par un concours de recrutement complémentaire.
Les magistrats de chaque chambre peuvent être assistés par des assistants de justice et des assistant du contentieux.
Les assistants de justice sont recrutés pour une durée limitée et exercent leurs fonctions à temps partiel dans des conditions qui leur sont propres.
Les assistant du contentieux font partie des personnels de greffe et comme eux sont issus du corps national des préfectures (attachés, secrétaires administratifs et adjoints administratifs) où, à Paris, des corps équivalents pour l'administration centrale du ministère de l'intérieur ; il s'agit là d'un héritage des anciens conseils de préfecture.
Organisation interne
Chaque CAA est divisée en un certain nombre de chambres dont le nombre est variable (voir ci-dessus la liste). Les chambres comprennent des attributions matérielles permettant la répartition des affaires pendantes. Il est fréquent que cette répartition soit modifiée afin de permettre une optimisation des délais de jugement entre les chambres, et ce, en fonction de la complexité des affaires et de limportance quantitative des affaires pendantes.
Ordinairement, chaque chambre traite seule une affaire de linstruction au jugement. La formation de jugement de droit commun comprend lun des présidents affectés à la chambre (président de chambre ou président-assesseur) et deux assesseurs. Il sy adjoint un commissaire du gouvernement dont le rôle et la fonction sont spécifiques ainsi quun greffier. Un huissier est généralement présent afin de faciliter la tâche du greffier.
De manière plus rare, la formation de jugement de droit commun (à «3+1») peut être remplacée par la formation de chambre la plus solennelle (à «5+1») ce qui implique la venue de deux assesseurs supplémentaires dont un parmi les magistrats affectés à la chambre. Enfin, de manière plus exceptionnelle, la Cour peut siéger en formation plénière sous la présidence du conseiller dÉtat, président de la cour, assisté des présidents de chambre et, le cas échéant, par un ou plusieurs présidents-assesseurs afin de siéger en formation impaire.
Enfin, les procédures durgence en référé ou les recours dirigés contre les arrêtés préfectoraux de reconduite à la frontière sont jugés par des formations spécifiques (magistrat délégué ou juge unique) mais un renvoi vers une formation collégiale est toujours possible.
Compétence
Les cours administratives d'appel jugent en appel les causes précédemment soumises aux tribunaux administratifs et aux commissions du contentieux de lindemnisation des français dépossédés de biens situés dans un territoire antérieurement placé sous la souveraineté, le protectorat ou la tutelle de la France de leur ressort territorial.
De manière progressive, les appels dirigés contre les décisions (jugements et ordonnances) rendues par les tribunaux administratifs ont tous été transférés aux cours administratives d'appel à lexception des contentieux suivants qui relèvent toujours du Conseil d'État par la voie de lappel :
- le «référé liberté»,
- les décisions rendues sur renvoi de lautorité judiciaire,
- le contentieux électoral issu des élections municipales et cantonales.
Les autres référés sont soit susceptibles dappel devant la cour (référés «constat», «instruction», «provision») ou devant le même tribunal statuant en formation collégiale («référé fiscal») ; soit susceptibles dun pourvoi en cassation (référés «suspension», «mesures utiles») devant le Conseil d'État.
Il convient de préciser que le décret du 24 juin 2003 a réduit la possibilité dinterjeter appel à lencontre des jugements rendus en premier et dernier ressort par les tribunaux administratifs à limage des juridictions civiles ; le recours en cassation devant le Conseil d'État demeure bien entendu possible.
Il sagit des matières relevant de la formation réduite de jugement des tribunaux («juge unique») prévue aux articles R.222-1 et suivants du code de justice administrative, avec quelques adaptations lorsque lenjeu dun recours indemnitaire est supérieur à 8 000 euros et ce au profit des :
- litiges engagés par les agents publics,
- litiges en matière de pension,
- litiges en matière daide personnalisée au logement,
- litiges en matière de service national,
- litiges portant sur la taxe foncière lorsquune incidence est possible sur la taxe professionnelle,
- litiges ayant un lien de connexité avec une instance susceptible dappel.
Les CAA peuvent également être appelées à donner des avis aux préfets et à exercer quelques attributions administratives (autorisation de plaider,
).
Procédure
Le recours en appel doit être effectué dans le délai de deux mois à compter de la notification du jugement litigieux. Il existe cependant des délais spéciaux qui peuvent être abrégés.
Lappel doit être présenté par une requête motivée dans des conditions similaires de recevabilité à celles applicables devant les tribunaux administratifs.
Lappel nest pas suspensif devant les juridictions administratives sauf si la cour, saisie par une requête distincte à cette fin, prononce le sursis à exécution du jugement dont lappel est pendant ce qui nest pas de droit.
Lappel est soumis au ministère obligatoire davocat à peine dirrecevabilité quand bien même le litige de première instance en était dispensé. Depuis lentrée en vigueur du décret du 24 juin 2003 seuls les litiges suivants sont dispensés du ministère davocat :
- Les recours pour excès de pouvoir exercé par les agents publics et liés à leur situation personnelle,
- Les contraventions de grande voire,
- Les demandes dexécution des jugements et arrêts.
Voir l'article Procédure administrative.