Numérisation de la presse (fr) : Différence entre versions
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En France, les premiers sites web à teneur journalistique ont vu le jour en 1995. Au début, Internet tenait le rôle de vitrine pour les publications et il s’agissait, pour chaque journal, de procéder à une retranscription pure et simple du contenu papier sur Internet. Cette simple retranscription se nomme le ''repurposing and sovelware''. Ensuite, à compter des années 1998-2000, ces plateformes se sont progressivement transformées en sites web éditorialement indépendants de la rédaction écrite, avec production propre de contenus. | En France, les premiers sites web à teneur journalistique ont vu le jour en 1995. Au début, Internet tenait le rôle de vitrine pour les publications et il s’agissait, pour chaque journal, de procéder à une retranscription pure et simple du contenu papier sur Internet. Cette simple retranscription se nomme le ''repurposing and sovelware''. Ensuite, à compter des années 1998-2000, ces plateformes se sont progressivement transformées en sites web éditorialement indépendants de la rédaction écrite, avec production propre de contenus. | ||
− | Entre 1998 et 2001, la presse en ligne incarnée par les sites web dématérialisés des journaux traditionnels (comme | + | Entre 1998 et 2001, la presse en ligne incarnée par les sites web dématérialisés des journaux traditionnels (comme [http://www.lemonde.fr ''Le Monde.fr''] ou [http://www.lefigaro.fr ''Le Figaro.fr'']) connait un essor considérable et prend réellement son autonomie par rapport au support papier. La presse numérique devient alors un secteur porteur d’emplois puisqu’elle nécessite le recrutement de journalistes et de techniciens. |
Consécutivement à ce phénomène nouveau, se produit en 2001 la première crise de la presse écrite, due principalement à l’éclatement de la bulle Internet et à la multiplicité des sources d’information. D’autre part, la crise financière entraîne la chute du nombre d’annonceurs qui se tournent moins vers le web. La rareté du haut débit et l’absence de fidélisation du lectorat nuisent au succès des journaux dématérialisés. | Consécutivement à ce phénomène nouveau, se produit en 2001 la première crise de la presse écrite, due principalement à l’éclatement de la bulle Internet et à la multiplicité des sources d’information. D’autre part, la crise financière entraîne la chute du nombre d’annonceurs qui se tournent moins vers le web. La rareté du haut débit et l’absence de fidélisation du lectorat nuisent au succès des journaux dématérialisés. | ||
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A côté des sites institutionnels instaurés, émanation virtuelle des journaux papiers, une nouvelle génération de modèle journalistique va voir le jour. En effet, à compter de 2005, Internet va être le terrain privilégié pour l’exercice d’activités journalistiques nouvelles par la création des premiers sites d’information générale et spécialisée ''pure players''. | A côté des sites institutionnels instaurés, émanation virtuelle des journaux papiers, une nouvelle génération de modèle journalistique va voir le jour. En effet, à compter de 2005, Internet va être le terrain privilégié pour l’exercice d’activités journalistiques nouvelles par la création des premiers sites d’information générale et spécialisée ''pure players''. | ||
− | On appelle '' pure player'' d’information une société dont l’activité informationnelle est accessible uniquement sur Internet et on nomme ainsi les publications qui en émanent et qui ne sont adossés à aucune publication papier préexistante. Ce modèle est en pleine explosion et il existe à ce jour des centaines de sites ''pure players'' d’information. A titre d’exemple, il s’agit des sites suivant : ''Bakchich.Info'', ''Mediapart'', ''Rue89'' ou encore | + | On appelle '' pure player'' d’information une société dont l’activité informationnelle est accessible uniquement sur Internet et on nomme ainsi les publications qui en émanent et qui ne sont adossés à aucune publication papier préexistante. Ce modèle est en pleine explosion et il existe à ce jour des centaines de sites ''pure players'' d’information. A titre d’exemple, il s’agit des sites suivant : [http://www.bakchich.info ''Bakchich.Info''], [http://www.mediapart.fr ''Mediapart''], [http://www.rue89.com ''Rue89''] ou encore [http://www.arretsurimages.net ''Arrêt sur images'']. |
Les États généraux de la presse écrite <ref>http://www.etatsgenerauxdelapresseecrite.fr/home/index.php</ref>, qui se sont tenus d’octobre 2008 à janvier 2009, ont permis de mener une réflexion sur les difficultés actuelles frappant le secteur de la presse écrite (papier), sans toutefois aborder tous les aspects de la presse, notamment de celle qui existe sous format exclusivement numérique. | Les États généraux de la presse écrite <ref>http://www.etatsgenerauxdelapresseecrite.fr/home/index.php</ref>, qui se sont tenus d’octobre 2008 à janvier 2009, ont permis de mener une réflexion sur les difficultés actuelles frappant le secteur de la presse écrite (papier), sans toutefois aborder tous les aspects de la presse, notamment de celle qui existe sous format exclusivement numérique. |
Version du 13 juin 2009 à 16:29
France > Droit de la presse > Édition
Le phénomène généralisé de dématérialisation des activités, induit par l’omniprésence de l’Internet, est aujourd’hui une réalité qui s’impose et qui peut être constatée à de multiples égards. Le développement récent des nouveaux supports et formats de lecture en est la preuve et justifie la migration progressive du lectorat vers le support dématérialisé. A l’heure de l’arrivée dans l’actualité du livre numérique, appelé ebook, il paraît intéressant de remarquer que le monde de la presse a amorcé depuis plusieurs décennies sa dématérialisation et qu’il s’agit en réalité d’une numérisation qui prend plusieurs formes.
Sommaire
Définitions
Par presse, on entend traditionnellement l’ensemble des moyens de diffusion écrite de l’information au public et le terme désigne spécifiquement le regroupement de l’ensemble des journaux papier quotidiens et périodiques. Le terme peut également désigner le corps métier consacré à la production du contenu des publications.
A l’origine, on envisageait la presse uniquement à travers son support de diffusion, le papier. Aujourd’hui, la réalité est bien plus complexe puisque les contenus informationnels ont massivement élu domicile sur la toile.
Dans le cadre des débats ayant présidé à l’adoption, le 13 mai 2009, de la loi favorisant la diffusion et la protection de la création sur Internet [1] et dans le but de définir un statut à l’éditeur de presse en ligne, une définition de la presse numérique a été proposée par le député Jean Dionis du Séjour et finalement adoptée. L’amendement présenté prévoit que la presse en ligne désigne tout service de communication au public en ligne édité à titre professionnel par une personne physique ou morale qui a la maîtrise éditoriale de son contenu en vue de produire et mettre à disposition du public un contenu original, d’intérêt général, renouvelé régulièrement, composé d’informations présentant un lien avec l’actualité et ayant fait l’objet d’un traitement à caractère journalistique, qui ne constitue pas un outil de promotion ou accessoire d’une activité industrielle ou commerciale[2].
Au sens strict, au sein de la société de l’information, la numérisation constitue la première étape de la dématérialisation, caractérisée par la transformation des supports d’information physiques réels en fichiers informatiques dématérialisés.
Appliquée au domaine de la presse, cette acception peut, dans un premier temps, désigner spécifiquement le mouvement apparu dans les années 1990 qui correspond au moment où les journaux papier ont commencé à se saisir d’Internet.
Dans un second temps et avec plus de recul, la numérisation peut aussi désigner le phénomène plus global qui consiste en le passage d’un journalisme écrit sur support purement physique au journalisme totalement dématérialisé.
Aux origines de l'informatisation de la presse...
Ce qu’on pourrait appeler le cyberjournalisme, symbolisant le déplacement des activités journalistiques en dehors de la sphère purement physique, a réellement pris forme au cours des années 1990, lorsque certains journaux ont commencé à se saisir d’Internet.
En France, les premiers sites web à teneur journalistique ont vu le jour en 1995. Au début, Internet tenait le rôle de vitrine pour les publications et il s’agissait, pour chaque journal, de procéder à une retranscription pure et simple du contenu papier sur Internet. Cette simple retranscription se nomme le repurposing and sovelware. Ensuite, à compter des années 1998-2000, ces plateformes se sont progressivement transformées en sites web éditorialement indépendants de la rédaction écrite, avec production propre de contenus.
Entre 1998 et 2001, la presse en ligne incarnée par les sites web dématérialisés des journaux traditionnels (comme Le Monde.fr ou Le Figaro.fr) connait un essor considérable et prend réellement son autonomie par rapport au support papier. La presse numérique devient alors un secteur porteur d’emplois puisqu’elle nécessite le recrutement de journalistes et de techniciens.
Consécutivement à ce phénomène nouveau, se produit en 2001 la première crise de la presse écrite, due principalement à l’éclatement de la bulle Internet et à la multiplicité des sources d’information. D’autre part, la crise financière entraîne la chute du nombre d’annonceurs qui se tournent moins vers le web. La rareté du haut débit et l’absence de fidélisation du lectorat nuisent au succès des journaux dématérialisés. Ce premier mouvement de transposition de la presse écrite au support virtuel marque une étape importante de l’histoire de la presse. Cependant, l’informatisation ne s’arrête pas là et les années suivantes vont être le point de rupture à l’apparition de nouveaux modèles en matière de presse numérique.
2005 ou l'amorce d'une presse numérisée au nouveau visage
A côté des sites institutionnels instaurés, émanation virtuelle des journaux papiers, une nouvelle génération de modèle journalistique va voir le jour. En effet, à compter de 2005, Internet va être le terrain privilégié pour l’exercice d’activités journalistiques nouvelles par la création des premiers sites d’information générale et spécialisée pure players.
On appelle pure player d’information une société dont l’activité informationnelle est accessible uniquement sur Internet et on nomme ainsi les publications qui en émanent et qui ne sont adossés à aucune publication papier préexistante. Ce modèle est en pleine explosion et il existe à ce jour des centaines de sites pure players d’information. A titre d’exemple, il s’agit des sites suivant : Bakchich.Info, Mediapart, Rue89 ou encore Arrêt sur images.
Les États généraux de la presse écrite [3], qui se sont tenus d’octobre 2008 à janvier 2009, ont permis de mener une réflexion sur les difficultés actuelles frappant le secteur de la presse écrite (papier), sans toutefois aborder tous les aspects de la presse, notamment de celle qui existe sous format exclusivement numérique.
Face au succès avéré actuel d’Internet en tant que support informationnel, la crise qui frappe aujourd’hui la presse écrite en sort renforcée. Due principalement à des dysfonctionnements structurels engendrant des coûts ne permettant pas aux entreprises de presse écrite de connaître la prospérité, la crise est aussi une crise de défiance de la part du lectorat, à l’égard d’une presse qui se trouve majoritairement aux mains de grands groupes industriels, politiques et économiques.
Parallèlement et en réaction à ces difficultés auxquelles sont confrontées les publications papier, la création de ces nouveaux modèles pure players de presse en ligne, qui revendiquent un contenu éditorial indépendant, est encouragée par la légèreté et le faible coût des structures, ceci étant du à la spécificité du support. Toutefois, il s’agit d’un phénomène encore trop récent qui ne permet pas d’avoir le recul nécessaire pour affirmer qu’il s’agit de modèles économiques viables. Les sites web pure players sont orchestrés par des journalistes professionnels, on parle donc de presse numérique. Ainsi, les sites collaboratifs, c’est-à-dire les sites participatifs où le contenu est apporté et construit par les lecteurs eux-mêmes, ainsi que les blogs d’information, ne sont pas considérés comme faisant partie de la presse numérique.
Une presse totalement numérisée à l'avenir incertain
Bien que les sites d’information numérisée puisent leur légitimité dans le fait qu’ils s’inscrivent à contre-courant de la presse traditionnelle et bien qu’ils soient construits sur la base d’un projet journalistique fort, on constate aujourd’hui qu’aucun site n’est parvenu à atteindre l’équilibre financier. Les sources de revenus publicitaires paraissent insuffisantes et les activités annexes de revente de contenus ne permettent pas aux journaux totalement dématérialisés de réaliser des bénéfices assurant la pérennité de leur modèle.
Le déplacement de l’information sur Internet comme support exclusif de distribution est certes le fruit de la constatation des avantages inhérents à l’utilisation d’Internet mais la viabilité du modèle est une problématique encore en suspens sur laquelle il est difficile de prendre parti.
La presse au défit du peer-to-peer
Moins connu en matière de presse écrite qu’en matière d’œuvres musicales ou cinématographiques ou encore en matière de jeux vidéo, la mise à disposition de certaines publications de presse au téléchargement par le biais des réseaux peer-to-peer est une pratique qui existe et qui tend à se développer. Grâce notamment à des protocoles comme le protocole BitTorrent, qui garantit le transfert des données de poste à poste et développé dans les années 2001, il est tout à fait possible de télécharger au format PDF ses revues préférées en intégralité.
Notes et références
- ↑ texte définitif après la censure partielle du Conseil Constitutionnel du 10 juin 2009, http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000020735432)
- ↑ http://www.assemblee-nationale.fr/13/cr-cloi/08-09/c0809030.asp , Assemblée Nationale, compte rendu n° 30 de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République, séance du 11 mars 2009
- ↑ http://www.etatsgenerauxdelapresseecrite.fr/home/index.php
Sources
La révolte du pronétariat, de Joël de Rosnay (Fayard, 2006), en téléchargement gratuit.
Liens externes
http://www.assemblee-nationale.fr
Voir aussi
- Trouver la notion "Numérisation de la presse" dans l'internet juridique français