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Constitution du 4 octobre 1958 (fr) : Différence entre versions

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(Titre VIII - De l'autorité judiciaire : Ajout de l'art. 66-1 issu de la loi constitutionnelle n° 2007-239 du 23 février 2007)
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''(Source [http://www.legifrance.gouv.fr/html/constitution/constitution2.htm Légifrance])''
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''(Source [http://www.assemblee-nationale.fr/13/congres2/Constit_Juillet08_version_consolidee.pdf Assemblée Nationale])''
  
  
== Préambule ==
+
=Préambule=
  
Le [[peuple]] français proclame solennellement son attachement aux [[Droits de l'homme]] et aux principes de la [[souveraineté nationale]] tels qu'ils ont été définis par la [[Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen (fr)|Déclaration]] de 1789, confirmée et complétée par le [[Constitution du 27 octobre 1946/Préambule|préambule]] de la [[Constitution du 27 octobre 1946|Constitution de 1946]], ainsi qu'aux droits et devoirs définis dans la [[Charte de l'environnement (fr)|Charte de l'environnement]]* de 2004.
+
Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l'homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu'ils ont été définis par la Déclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946, ainsi qu'aux droits et devoirs définis dans la Charte de l'environnement de 2004.
  
<small>*(''Loi constitutionnelle n° 2005-205 du 1er mars 2005 relative à la Charte de l'environnement'', [[JORF:JUSX0300069L|J.O n° 51 du 2 mars 2005 page 3697]])</small>
+
En vertu de ces principes et de celui de la libre détermination des peuples, la République offre aux territoires d'Outre-Mer qui manifestent la volonté d'y adhérer des institutions nouvelles fondées sur l'idéal commun de liberté, d'égalité et de fraternité et conçues en vue de leur évolution démocratique.
  
En vertu de ces principes et de celui de la libre détermination des peuples, la [[République]] offre aux [[Territoire d'Outre-Mer (fr)|territoires d'Outre-Mer]] qui manifestent la volonté d'y adhérer des institutions nouvelles fondées sur l'idéal commun de [[liberté]], d'[[égalité]] et de [[fraternité]] et conçues en vue de leur évolution [[démocratie|démocratique]].
+
==Article 1er==
  
==Art. 1==
+
La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.
  
La France est une [[République (fr)|République]] indivisible, [[laïcité (fr)|laïque]], [[Démocratie (fr)|démocratique]] et sociale. Elle assure l'[[Égalité (fr)|égalité]] devant la [[Loi (fr)|loi]] de tous les [[citoyen (fr)|citoyens]] sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est [[Décentralisation (fr)|décentralisée]].
+
La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales.  
  
= Titre I - De la [[Souveraineté (fr)|Souveraineté]] =
+
=Titre I - De la Souveraineté=
  
==Art. 2==
+
==Article 2==
  
La langue de la [[République (fr)|République]] est le français.
+
La langue de la République est le français
  
 
L'emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge.
 
L'emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge.
  
L'hymne national est ''La Marseillaise''.
+
L'hymne national est la Marseillaise.
  
La devise de la [[République (fr)|République]] est « Liberté, Égalité, Fraternité ».
+
La devise de la République est Liberté, Égalité, Fraternité.
  
 
Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.
 
Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.
  
==Art. 3==
+
==Article 3==
  
La [[Souveraineté nationale (fr)|souveraineté nationale]] appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du [[référendum (fr)|référendum]].
+
La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du [[référendum (fr)|référendum]].
  
 
Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice.
 
Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice.
  
Le [[Suffrage (fr)|suffrage]] peut être direct ou indirect dans les conditions prévues par la [[Constitution (fr)|Constitution]]. Il est toujours universel, égal et secret.
+
Le suffrage peut être direct ou indirect dans les conditions prévues par la Constitution. Il est toujours universel, égal et secret.
  
Sont [[Électeur (fr)|électeurs]], dans les conditions déterminées par la [[Loi (fr)|loi]], tous les nationaux français majeurs des deux sexes, jouissant de leurs [[Droits civils et politiques (fr)|droits civils et politiques]].
+
Sont électeurs, dans les conditions déterminées par la loi, tous les nationaux français majeurs des deux sexes, jouissant de leurs droits civils et politiques.
  
La [[Loi (fr)|loi]] favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux [[Mandat électoral (fr)|mandats électoraux]] et [[Fonctions électives (fr)|fonctions électives]].
+
==Article 4==
  
==Art. 4==
+
Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie.
  
Les [[Parti politique et groupement politique (fr)|partis et groupements politiques]] concourent à l'expression du [[Suffrage (fr)|suffrage]].
+
Ils contribuent à la mise en œuvre du principe énoncé au second alinéa de l'article 1er  dans les conditions déterminées par la loi.
  
Ils se forment et exercent leur activité librement.
+
La loi garantit les expressions pluralistes des opinions et la participation équitable des partis et groupements politiques à la vie démocratique de la Nation.
  
Ils doivent respecter les principes de la [[Souveraineté nationale (fr)|souveraineté nationale]] et de la [[Démocratie (fr)|démocratie]].
+
=Titre II - Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]]=
  
Ils contribuent à la mise en &oelig;uvre du principe énoncé au dernier alinéa de l'article [[Constitution du 4 octobre 1958#Art. 3|3]] dans les conditions déterminées par la [[Loi (fr)|loi]].
+
==Article 5==
  
= Titre II - Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] =
+
Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'Etat.
  
==Art. 5==
+
Il est le garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire et du respect des traités.
  
Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] veille au respect de la Constitution.
+
==Article 6==
  
Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'[[État (fr)|État]].
+
Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] est élu pour cinq ans au suffrage universel direct.
  
Il est le garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du [[Territoire (fr)|territoire]] et du respect des [[Traité international (fr)|traités]].
+
Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs.
  
==Art. 6==
+
Les modalités d'application du présent article sont fixées par une [[loi organique (fr)|loi organique]].
  
Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] est élu pour cinq ans au [[Suffrage universel direct (fr)|suffrage universel direct]].
+
==Article 7==
  
Les modalités d'application du présent article sont fixées par une [[Loi organique (fr)|loi organique]].
+
Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] est élu à la majorité absolue des suffrages exprimés. Si celle-ci n'est pas obtenue au premier tour de scrutin, il est procédé, le quatorzième jour suivant, à un second tour. Seuls peuvent s'y présenter les deux candidats qui, le cas échéant après retrait de candidats plus favorisés, se trouvent avoir recueilli le plus grand nombre de suffrages au premier tour.
  
==Art. 7==
+
Le scrutin est ouvert sur convocation du Gouvernement.
  
Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] est élu à la majorité absolue des [[Suffrage (fr)|suffrages]] exprimés. Si celle-ci n'est pas obtenue au premier tour de scrutin, il est procédé, le quatorzième jour suivant, à un second tour. Seuls peuvent s'y présenter les deux candidats qui, le cas échéant après retrait de candidats plus favorisés, se trouvent avoir recueilli le plus grand nombre de [[Suffrage (fr)|suffrages]] au premier tour.
+
L'élection du nouveau président a lieu vingt jours au moins et trente-cinq jours au plus avant l'expiration des pouvoirs du président en exercice.
  
Le [[Scrutin (fr)|scrutin]] est ouvert sur convocation du [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]].
+
En cas de vacance de la Présidence de la République pour quelque cause que ce soit, ou d'empêchement constaté par le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] saisi par le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] et statuant à la majorité absolue de ses membres, les fonctions du [[Président de la République (fr)|Président de la République]], à l'exception de celles prévues aux articles 11 et 12 ci-dessous, sont provisoirement exercées par le Président du [[Sénat (fr)|Sénat]] et, si celui-ci est à son tour empêché d'exercer ces fonctions, par le Gouvernement.
  
L'élection du nouveau Président a lieu vingt jours au moins et trente-cinq jours au plus avant l'expiration des pouvoirs du [[Président de la République (fr)|président]] en exercice.
+
En cas de vacance ou lorsque l'empêchement est déclaré définitif par le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]], le scrutin pour l'élection du nouveau président a lieu, sauf cas de force majeure constaté par le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]], vingt jours au moins et trente-cinq jours au plus après l'ouverture de la vacance ou la déclaration du caractère définitif de l'empêchement.
  
En cas de [[Vacance de la présidence (fr)|vacance de la Présidence de la République]] pour quelque cause que ce soit, ou d'[[Empêchement (fr)|empêchement]] constaté par le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] saisi par le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] et statuant à la majorité absolue de ses membres, les fonctions du [[Président de la République (fr)|Président de la République]], à l'exception de celles prévues aux articles [[Constitution du 4 octobre 1958#Art. 11|11]] et [[Constitution du 4 octobre 1958#Art. 12|12]] ci-dessous, sont provisoirement exercées par le [[Président du Sénat (fr)|Président du Sénat]] et, si celui-ci est à son tour [[Empêchement (fr)|empêché]] d'exercer ces fonctions, par le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]].
+
Si, dans les sept jours précédant la date limite du dépôt des présentations de candidatures, une des personnes ayant, moins de trente jours avant cette date, annoncé publiquement sa décision d'être candidate décède ou se trouve empêchée, le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] peut décider de reporter l'élection.
  
En cas de [[Vacance de la présidence (fr)|vacance]] ou lorsque l'[[Empêchement (fr)|empêchement]] est déclaré définitif par le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]], le [[Président de la République (fr)|scrutin]] pour l'élection du nouveau [[Président de la République (fr)|Président]] a lieu, sauf [[Cas de force majeure (fr)|cas de force majeure]] constaté par le [[Conseil constitutionnel]] (fr)|Conseil constitutionnel]], vingt jours au moins et trente-cinq jours au plus après l'ouverture de la [[Vacance de la présidence (fr)|vacance]] ou la déclaration du caractère définitif de l'[[Empêchement (fr)|empêchement]].
+
Si, avant le premier tour, un des candidats décède ou se trouve empêché, le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] prononce le report de l'élection.
  
Si, dans les sept jours précédant la date limite du dépôt des présentations de candidatures, une des personnes ayant, moins de trente jours avant cette date, annoncé publiquement sa décision d'être candidate décède ou se trouve [[Empêchement (fr)|empêchée]], le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] peut décider de reporter l'[[Élection (fr)|élection]].
+
En cas de décès ou d'empêchement de l'un des deux candidats les plus favorisés au premier tour avant les retraits éventuels, le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] déclare qu'il doit être procédé de nouveau à l'ensemble des opérations électorales ; il en est de même en cas de décès ou d'empêchement de l'un des deux candidats restés en présence en vue du second tour.
  
Si, avant le premier tour, un des candidats décède ou se trouve empêché, le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] prononce le report de l'[[Élection (fr)|élection]].
+
Dans tous les cas, le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] est saisi dans les conditions fixées au deuxième alinéa de l'article 61 ci-dessous ou dans celles déterminées pour la présentation d'un candidat par la [[loi organique (fr)|loi organique]] prévue à l'article 6 ci-dessus.
  
En cas de décès ou d'[[Empêchement (fr)|empêchement]] de l'un des deux candidats les plus favorisés au premier tour avant les retraits éventuels, le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] déclare qu'il doit être procédé de nouveau à l'ensemble des opérations électorales; il en est de même en cas de décès ou d'empêchement de l'un des deux candidats restés en présence en vue du second tour.
+
Le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] peut proroger les délais prévus aux troisième et cinquième alinéas sans que le scrutin puisse avoir lieu plus de trente-cinq jours après la date de la décision du [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]]. Si l'application des dispositions du présent alinéa a eu pour effet de reporter l'élection à une date postérieure à l'expiration des pouvoirs du président en exercice, celui-ci demeure en fonction jusqu'à la proclamation de son successeur.
  
Dans tous les cas, le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] est saisi dans les conditions fixées au deuxième alinéa de l'article [[Constitution du 4 octobre 1958#Art. 61|61]] ci-dessous ou dans celles déterminées pour la présentation d'un candidat par la [[Loi organique (fr)|loi organique]] prévue à l'article [[Constitution du 4 octobre 1958#Art. 6|6]] ci-dessus.
+
Il ne peut être fait application ni des articles 49 et 50 ni de l'article 89 de la Constitution durant la vacance de la Présidence de la République ou durant la période qui s'écoule entre la déclaration du caractère définitif de l'empêchement du [[Président de la République (fr)|Président de la République]] et l'élection de son successeur.
  
Le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] peut proroger les délais prévus aux troisième et cinquième alinéas sans que le scrutin puisse avoir lieu plus de trente-cinq jours après la date de la décision du [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]]. Si l'application des dispositions du présent alinéa a eu pour effet de reporter l'[[Élection (fr)|élection]] à une date postérieure à l'expiration des pouvoirs du [[Président de la République (fr)|président]] en exercice, celui-ci demeure en fonction jusqu'à la proclamation de son successeur.
+
==Article 8==
  
Il ne peut être fait application ni des articles [[Constitution du 4 octobre 1958#Art. 49|49]] et [[Constitution du 4 octobre 1958#Art. 50|50]] ni de l'article [[Constitution du 4 octobre 1958#Art. 89|89]] de la Constitution durant la [[Vacance de la présidence (fr)|vacance de la Présidence de la République]] ou durant la période qui s'écoule entre la déclaration du caractère définitif de l'[[Empêchement (fr)|empêchement]] du [[Président de la République (fr)|Président]] de la [[République (fr)|République]] et l'[[Élection (fr)|élection]] de son successeur.
+
Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] nomme le [[Premier Ministre (fr)|Premier Ministre]]. Il met fin à ses fonctions sur la présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement.
  
==Art. 8==
+
Sur la proposition du [[Premier Ministre (fr)|Premier Ministre]], il nomme les autres membres du [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] et met fin à leurs fonctions.
  
Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] nomme le [[Premier ministre (fr)|Premier ministre]]. Il met fin à ses fonctions sur la présentation par celui-ci de la démission du [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]].
+
Une [[loi organique (fr)|loi organique]] fixe le nombre maximum des ministres et celui des autres membres du Gouvernement.
  
Sur la proposition du [[Premier ministre (fr)|Premier ministre]], il nomme les autres membres du [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] et met fin à leurs fonctions.
+
==Article 9==
  
==Art. 9==
+
Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] préside le Conseil des Ministres.
  
Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] préside le [[Conseil des ministres (fr)|Conseil des ministres]].
+
==Article 10==
  
==Art. 10==
+
Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] promulgue les lois dans les quinze jours qui suivent la transmission au [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] de la loi définitivement adoptée.
  
Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] [[promulgation (fr)|promulgue]] les [[loi (fr)|lois]] dans les quinze jours qui suivent la transmission au [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] de la [[Loi (fr)|loi]] définitivement adoptée.
+
Il peut, avant l'expiration de ce délai, demander au [[Parlement (fr)|Parlement]] une nouvelle délibération de la loi ou de certains de ses articles. Cette nouvelle délibération ne peut être refusée.
  
Il peut, avant l'expiration de ce délai, demander au [[Parlement (fr)|Parlement]] une nouvelle délibération de la [[Loi (fr)|loi]] ou de certains de ces articles. Cette nouvelle délibération ne peut être refusée.
+
==Article 11<ref>En vertu de la [[JORF:JUSX0807076L|''loi constitutionnelle n° 2008-724 du 23 juillet 2008 de modernisation des institutions de la Ve République'']]
 +
# Les versions en italique des articles 11, 13, 25 sous réserve du 4° ci-dessous, 34-1, 39, 44, 56, 61-1, 65, 69, 71-1 et 73 de la Constitution entrent en vigueur dans les conditions fixées par les lois et lois organiques nécessaires à leur application ;
 +
# Les versions en italique des articles 41, 42, 43, 45, 46, 48, 49, 50-1, 51-1 et 51-2 de la Constitution entrent en vigueur le 1er mars 2009 ;
 +
# Les versions en italique de l’intitulé du titre XV et des articles 88-1, 88-2, 88-4, 88-5, 88-6, 88-7 entrent en vigueur à compter de l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne modifiant le traité sur l’Union européenne et le traité instituant la Communauté européenne, signé le 13 décembre 2007 ;
 +
# Les dispositions de la version en italique de l’article 25 de la Constitution relatives au caractère temporaire du remplacement des députés et sénateurs acceptant des fonctions gouvernementales s’appliquent aux députés et sénateurs ayant accepté de telles fonctions antérieurement à la date d’entrée en vigueur de la loi organique prévue à cet article si, à cette même date, ils exercent encore ces fonctions et que le mandat parlementaire pour lequel ils avaient été élus n’est pas encore expiré ;
 +
# Les deux versions de l’article 88-5 ne sont pas applicables aux adhésions faisant suite à une conférence intergouvernementale dont la convocation a été décidée par le Conseil européen avant le 1er juillet 2004.  
 +
</ref>==
  
==Art. 11==
+
''Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]], sur proposition du [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] pendant la durée des sessions ou sur proposition conjointe des deux assemblées, publiées au Journal Officiel, peut soumettre au [[référendum (fr)|référendum]] tout projet de loi portant sur l'organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la nation et aux services publics qui y concourent, ou tendant à autoriser la ratification d'un traité qui, sans être contraire à la Constitution, aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions.''
  
Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]], sur proposition du [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] pendant la durée des [[Session parlementaire (fr)|sessions]] ou sur proposition conjointe des deux assemblées, publiées au [[Journal officiel de la République française|Journal Officiel]], peut soumettre au [[référendum (fr)|référendum]] tout projet de [[Loi (fr)|loi]] portant sur l'organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique ou sociale de la nation et aux [[Service public (fr)|services publics]] qui y concourent, ou tendant à autoriser la [[Ratification (fr)|ratification]] d'un [[Traité international (fr)|traité]] qui, sans être contraire à la [[Constitution (fr)|Constitution]], aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions.
+
''Lorsque le [[référendum (fr)|référendum]] est organisé sur proposition du Gouvernement, celui-ci fait, devant chaque assemblée, une déclaration qui est suivie d'un débat.''
  
Lorsque le [[référendum (fr)|référendum]] est organisé sur proposition du [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]], celui-ci fait, devant chaque assemblée, une déclaration qui est suivie d'un débat.
+
''Un [[référendum (fr)|référendum]] portant sur un objet mentionné au premier alinéa peut être organisé à l'initiative d'un cinquième des membres du [[Parlement (fr)|Parlement]], soutenue par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales. Cette initiative prend la forme d'une proposition de loi et ne peut avoir pour objet l'abrogation d'une disposition législative promulguée depuis moins d'un an.''
  
Lorsque le [[Référendum (fr)|référendum]] a conclu à l'adoption du [[Projet de loi (fr)|projet de loi]], le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] promulgue la [[Loi (fr)|loi]] dans les quinze jours qui suivent la proclamation des résultats de la consultation.
+
''Les conditions de sa présentation et celles dans lesquelles le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]]contrôle le respect des dispositions de l'alinéa précédent sont déterminées par une [[loi organique (fr)|loi organique]].''
  
==Art. 12==
+
''Si la proposition de loi n'a pas été examinée par les deux assemblées dans un délai fixé par la [[loi organique (fr)|loi organique]], le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] la soumet au [[référendum (fr)|référendum]].''
  
Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] peut, après consultation du [[Premier ministre (fr)|Premier ministre]] et des Présidents des assemblées, prononcer la [[Dissolution (fr)|dissolution]] de l'[[Assemblée nationale (fr)|Assemblée nationale]].
+
''Lorsque la proposition de loi n'est pas adoptée par le peuple français, aucune nouvelle proposition de [[référendum (fr)|référendum]] portant sur le même sujet ne peut être présentée avant l'expiration d'un délai de deux ans suivant la date du scrutin.''
  
Les [[Élection (fr)|élections]] générales ont lieu vingt jours au moins et quarante jours au plus après la [[Dissolution (fr)|dissolution]].
+
''Lorsque le [[référendum (fr)|référendum]] a conclu à l'adoption du projet ou de la proposition de loi, le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] promulgue la loi dans les quinze jours qui suivent la proclamation des résultats de la consultation.''
  
L'[[Assemblée nationale (fr)|Assemblée nationale]] se réunit [[De plein droit (fr)|de plein droit]] le deuxième jeudi qui suit son élection. Si cette réunion a lieu en dehors de la période prévue pour la [[Session parlementaire (fr)|session]] ordinaire, une [[Session parlementaire (fr)|session]] est ouverte de droit pour une durée de quinze jours.
+
==Article 12==
  
Il ne peut être procédé à une nouvelle [[Dissolution (fr)|dissolution]] dans l'année qui suit ces [[Élection (fr)|élections]].
+
Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] peut, après consultation du [[Premier Ministre (fr)|Premier Ministre]] et des Présidents des assemblées, prononcer la dissolution de l'[[Assemblée Nationale (fr)|Assemblée Nationale]].
  
==Art. 13==
+
Les élections générales ont lieu vingt jours au moins et quarante jours au plus après la dissolution.
  
Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] signe les [[ordonnance (fr)|ordonnances]] et les [[décret (fr)|décrets]] délibérés en [[Conseil des ministres (fr)|Conseil des ministres]].
+
L'[[Assemblée Nationale (fr)|Assemblée Nationale]] se réunit de plein droit le deuxième jeudi qui suit son élection. Si cette réunion a lieu en dehors de la période prévue pour la session ordinaire, une session est ouverte de droit pour une durée de quinze jours.
  
Il nomme aux emplois civils et militaires de l'[[État (fr)|État]].
+
Il ne peut être procédé à une nouvelle dissolution dans l'année qui suit ces élections.
  
Les [[conseillers d'État (fr)|conseillers d'État]], le grand chancelier de la Légion d'honneur, les ambassadeurs et envoyés extraordinaires, les conseillers maîtres à la [[Cour des comptes (fr)|Cour des Comptes]], les [[préfet (fr)|préfets]], les représentants de l'État dans les [[collectivité (fr)|collectivités]] d'outre-mer régies par l'article 74 et en Nouvelle-Calédonie, les officiers généraux, les recteurs des académies, les directeurs des administrations centrales sont nommés en [[Conseil des ministres (fr)|Conseil des ministres]].
+
==Article 13<ref>''ibid''</ref>==
 +
''Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] signe les [[ordonnance (fr)|ordonnance]]s et les [[décret (fr)|décret]]s délibérés en Conseil des Ministres.''
  
Une [[loi organique (fr)|loi organique]] détermine les autres emplois auxquels il est pourvu en [[Conseil des ministres (fr)|Conseil des ministres]] ainsi que les conditions dans lesquelles le pouvoir de nomination du [[Président de la République (fr)|Président de la République]] peut être par lui délégué pour être exercé en son nom.
+
''Il nomme aux emplois civils et militaires de l'[[État (fr)|État]].''
  
==Art. 14==
+
''Les [[conseiller d'État (fr)|conseillers d'État]], le grand chancelier de la Légion d'honneur, les ambassadeurs et envoyés extraordinaires, les conseillers maîtres à la Cour des Comptes, les préfets, les représentants de l'[[État (fr)|État]] dans les collectivités d'outre-mer régies par l'article 74 et en Nouvelle-Calédonie, les officiers généraux, les recteurs des académies, les directeurs des administrations centrales sont nommés en Conseil des Ministres.''
  
Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] accrédite les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires auprès des puissances étrangères; les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires étrangers sont accrédités auprès de lui.
+
''Une [[loi organique (fr)|loi organique]] détermine les autres emplois auxquels il est pourvu en Conseil des Ministres ainsi que les conditions dans lesquelles le pouvoir de nomination du [[Président de la République (fr)|Président de la République]] peut être par lui délégué pour être exercé en son nom.''
  
==Art. 15==
+
''Une [[loi organique (fr)|loi organique]] détermine les emplois ou fonctions, autres que ceux mentionnés au troisième alinéa, pour lesquels, en raison de leur importance pour la garantie des droits et libertés ou la vie économique et sociale de la Nation, le pouvoir de nomination du [[Président de la République (fr)|Président de la République]] s'exerce après avis public de la commission permanente compétente de chaque assemblée. Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] ne peut procéder à une nomination lorsque l'addition des votes négatifs dans chaque commission représente au moins trois cinquièmes des suffrages exprimés au sein des deux commissions. La loi détermine les commissions permanentes compétentes selon les emplois ou fonctions concernés.''
  
Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] est le chef des armées. Il préside les conseils et les comités supérieurs de la Défense nationale.
+
==Article 14==
  
==Art. 16==
+
Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] accrédite les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires auprès des puissances étrangères ; les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires étrangers sont accrédités auprès de lui.
  
Lorsque les institutions de la [[République (fr)|République]], l'indépendance de la nation, l'intégrité de son [[Territoire (fr)|territoire]] ou l'exécution de ses [[Traités internationaux (fr)|engagements internationaux]] sont menacés d'une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] prend les mesures exigées par ces circonstances, après consultation officielle du [[Premier ministre (fr)|Premier ministre]], des présidents des assemblées ainsi que du [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]].
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==Article 15==
  
Il en informe la [[nation (fr)|nation]] par un message.
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Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] est le chef des armées. Il préside les conseils et les comités supérieurs de la Défense Nationale.
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==Article 16==
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Lorsque les institutions de la République, l'indépendance de la Nation, l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses engagements internationaux sont menacées d'une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] prend les mesures exigées par ces circonstances, après consultation officielle du [[Premier Ministre (fr)|Premier Ministre]], des Présidents des assemblées ainsi que du [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]].
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Il en informe la Nation par un message.
  
 
Ces mesures doivent être inspirées par la volonté d'assurer aux pouvoirs publics constitutionnels, dans les moindres délais, les moyens d'accomplir leur mission. Le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] est consulté à leur sujet.
 
Ces mesures doivent être inspirées par la volonté d'assurer aux pouvoirs publics constitutionnels, dans les moindres délais, les moyens d'accomplir leur mission. Le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] est consulté à leur sujet.
  
Le [[Parlement (fr)|Parlement]] se réunit [[De plein droit (fr)|de plein droit]].
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Le [[Parlement (fr)|Parlement]] se réunit de plein droit.
  
L'[[Assemblée nationale (fr)|Assemblée nationale]] ne peut être [[dissolution de l'Asemblée nationale (fr)|dissoute]] pendant l'exercice des pouvoirs exceptionnels.
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L'[[Assemblée Nationale (fr)|Assemblée Nationale]] ne peut être dissoute pendant l'exercice des pouvoirs exceptionnels.
  
==Art. 17==
+
Après trente jours d'exercice des pouvoirs exceptionnels, le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]]peut être saisi par le Président de l'Assemblée nationale, le Président du [[Sénat (fr)|Sénat]] soixante députés ou soixante sénateurs, aux fins d'examiner si les conditions énoncées au premier alinéa demeurent réunies. Il se prononce dans les délais les plus brefs par un avis public. Il procède de plein droit à cet examen et se prononce dans les mêmes conditions au terme de soixante jours d'exercice des pouvoirs exceptionnels et à tout moment au-delà de cette durée.
  
Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] a le droit de faire [[grâce (fr)|grâce]].
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==Article 17==
  
==Art. 18==
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Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] a le droit de faire grâce à titre individuel.
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==Article 18==
  
 
Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] communique avec les deux assemblées du [[Parlement (fr)|Parlement]] par des messages qu'il fait lire et qui ne donnent lieu à aucun débat.
 
Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] communique avec les deux assemblées du [[Parlement (fr)|Parlement]] par des messages qu'il fait lire et qui ne donnent lieu à aucun débat.
  
Hors [[Session parlementaire (fr)|session]], le [[Parlement (fr)|Parlement]] est réuni spécialement à cet effet.
+
Il peut prendre la parole devant le [[Parlement (fr)|Parlement]] réuni à cet effet en Congrès. Sa déclaration peut donner lieu, hors sa présence, à un débat qui ne fait l'objet d'aucun vote.
  
==Art. 19==
+
Hors session, les assemblées parlementaires sont réunies spécialement à cet effet.
  
Les actes du [[Président de la République (fr)|Président de la République]] autres que ceux prévus aux articles 8 (1er alinéa), 11, 12, 16, 18, 54, 56 et 61 sont contresignés par le [[Premier ministre (fr)|Premier ministre]] et, le cas échéant, par les [[ministre (fr)|ministres]] responsables.
+
==Article 19==
  
= Titre III - Le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] =
+
Les actes du [[Président de la République (fr)|Président de la République]] autres que ceux prévus aux articles 8 (1er alinéa), 11, 12, 16, 18, 54, 56 et 61 sont contresignés par le [[Premier Ministre (fr)|Premier Ministre]] et, le cas échéant, par les ministres responsables.
  
==Art. 20==
+
=Titre III - Le Gouvernement=
  
Le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] détermine et conduit la politique de la nation.
+
==Article 20==
  
Il dispose de l'[[administration (fr)|administration]] et de la force armée.
+
Le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] détermine et conduit la politique de la Nation.
  
Il est responsable devant le [[Parlement (fr)|Parlement]] dans les conditions et suivant les procédures prévues aux articles [[Constitution du 4 octobre 1958#Art. 49|49]] et [[Constitution du 4 octobre 1958#Art. 50|50]].
+
Il dispose de l'administration et de la force armée.
  
==Art. 21==
+
Il est responsable devant le [[Parlement (fr)|Parlement]] dans les conditions et suivant les procédures prévues aux articles 49 et 50.
  
Le [[Premier ministre (fr)|Premier ministre]] dirige l'action du [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]]. Il est responsable de la Défense nationale. Il assure l'exécution des [[Loi (fr)|lois]]. Sous réserve des dispositions de l'article 13, il exerce le pouvoir [[réglement (fr)|réglementaire]] et nomme aux emplois civils et militaires.
+
==Article 21==
  
Il peut déléguer certains de ses pouvoirs aux [[Ministre (fr)|ministres]].
+
Le [[Premier Ministre (fr)|Premier Ministre]] dirige l'action du [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]]. Il assure l'exécution des lois. Sous réserve des dispositions de l'article 13, il exerce le pouvoir réglementaire et nomme aux emplois civils et militaires. Il met en œuvre les décisions prises au titre de l'article 15 en matière de défense nationale.
  
Il supplée, le cas échéant, le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] dans la présidence des conseils et comités prévus à l'article [[Constitution du 4 octobre 1958#Art. 15|15]].
+
Il peut déléguer certains de ses pouvoirs aux ministres.
  
Il peut, à titre exceptionnel, le suppléer pour la présidence d'un [[Conseil des ministres (fr)|Conseil des ministres]] en vertu d'une [[Délégation (fr)|délégation]] expresse et pour un ordre du jour déterminé.
+
Il supplée, le cas échéant, le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] dans la présidence des conseils et comités prévus à l'article 15.
  
==Art. 22==
+
Il peut, à titre exceptionnel, le suppléer pour la présidence d'un Conseil des Ministres en vertu d'une délégation expresse et pour un ordre du jour déterminé.
  
Les actes du [[Premier ministre (fr)|Premier ministre]] sont contresignés, le cas échéant, par les [[Ministre (fr)|ministres]] chargés de leur exécution.
+
==Article 22==
  
==Art. 23==
+
Les actes du [[Premier Ministre (fr)|Premier Ministre]] sont contresignés, le cas échéant, par les ministres chargés de leur exécution.
  
Les fonctions de membre du [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] sont incompatibles avec l'exercice de tout [[Mandat parlementaire (fr)|mandat parlementaire]], de toute fonction de représentation professionnelle à caractère national et de tout emploi public ou de toute activité professionnelle.
+
==Article 23==
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 +
Les fonctions de membre du [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] sont incompatibles avec l'exercice de tout mandat parlementaire, de toute fonction de représentation professionnelle à caractère national et de tout emploi public ou de toute activité professionnelle.
  
 
Une [[loi organique (fr)|loi organique]] fixe les conditions dans lesquelles il est pourvu au remplacement des titulaires de tels mandats, fonctions ou emplois.
 
Une [[loi organique (fr)|loi organique]] fixe les conditions dans lesquelles il est pourvu au remplacement des titulaires de tels mandats, fonctions ou emplois.
  
Le remplacement des membres du Parlement a lieu conformément aux dispositions de l'article [[Constitution du 4 octobre 1958#Art. 25|25]].
+
Le remplacement des membres du [[Parlement (fr)|Parlement]] a lieu conformément aux dispositions de l'article 25.
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=Titre IV - Le [[Parlement (fr)|Parlement]]=
 +
 
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==Article 24==
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Le [[Parlement (fr)|Parlement]] vote la loi. Il contrôle l'action du [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]]. Il évalue les politiques publiques.
  
= Titre IV - Le [[Parlement (fr)|Parlement]] =
+
Il comprend l' [[Assemblée Nationale (fr)|Assemblée Nationale]] et le [[Sénat (fr)|Sénat]].
  
==Art. 24==
+
Les députés à l'Assemblée nationale, dont le nombre ne peut excéder cinq cent soixante-dix-sept, sont élus au suffrage direct.
  
Le [[Parlement (fr)|Parlement]] comprend l'[[Assemblée nationale (fr)|Assemblée nationale]] et le [[Sénat (fr)|Sénat]].
+
Le [[Sénat (fr)|Sénat]] dont le nombre de membres ne peut excéder trois cent quarante-huit, est élu au suffrage indirect. Il assure la représentation des [[collectivité territoriale (fr)|collectivités territoriales]] de la République.
  
Les [[député (fr)|députés]] à l'Assemblée nationale sont élus au [[suffrage direct (fr)|suffrage direct]].
+
Les Français établis hors de France sont représentés à l' [[Assemblée Nationale (fr)|Assemblée Nationale]] et au Sénat.
  
Le [[Sénat (fr)|Sénat]] est élu au [[suffrage indirect (fr)|suffrage indirect]]. Il assure la représentation des [[collectivité territoriale (fr)|collectivités territoriales]] de la [[République (fr)|République]]. Les Français établis hors de France sont représentés au [[Sénat (fr)|Sénat]].
+
==Article 25<ref>''ibid.''</ref>==
  
==Art. 25==
+
''Une [[loi organique (fr)|loi organique]] fixe la durée des pouvoirs de chaque assemblée, le nombre de ses membres, leur indemnité, les conditions d'éligibilité, le régime des inéligibilités et des incompatibilités.''
  
Une [[loi organique (fr)|loi organique]] fixe la durée des pouvoirs de chaque assemblée, le nombre de ses membres, leur indemnité, les conditions d'éligibilité, le régime des [[Inéligibilité (fr)|inéligibilités]] et des [[Incompatibilité (fr)|incompatibilités]].
+
''Elle fixe également les conditions dans lesquelles sont élues les personnes appelées à assurer, en cas de vacance du siège, le remplacement des députés ou des sénateurs jusqu'au renouvellement général ou partiel de l'assemblée à laquelle ils appartenaient ou leur remplacement temporaire en cas d'acceptation par eux de fonctions gouvernementales.''
  
Elle fixe également les conditions dans lesquelles sont élues les personnes appelées à assurer, en cas de vacance du siège, le remplacement des [[Député (fr)|députés]] ou des [[Sénateur (fr)|sénateurs]] jusqu'au renouvellement général ou partiel de l'assemblée à laquelle ils appartenaient.
+
''Une commission indépendante, dont la loi fixe la composition et les règles d'organisation et de fonctionnement, se prononce par un avis public sur les projets de texte et propositions de loi délimitant les circonscriptions pour l'élection des députés ou modifiant la répartition des sièges de députés ou de sénateurs.''
  
==Art. 26==
+
==Article 26==
  
 
Aucun membre du [[Parlement (fr)|Parlement]] ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l'occasion des opinions ou votes émis par lui dans l'exercice de ses fonctions.
 
Aucun membre du [[Parlement (fr)|Parlement]] ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l'occasion des opinions ou votes émis par lui dans l'exercice de ses fonctions.
  
Aucun membre du [[Parlement (fr)|Parlement]] ne peut faire l'objet, en matière criminelle ou correctionnelle, d'une arrestation ou de toute autre mesure privative ou restrictive de liberté qu'avec l'autorisation du Bureau de l'assemblée dont il fait partie. Cette autorisation n'est pas requise en cas de [[Crime (fr)|crime]] ou [[Délit (fr)|délit]] flagrant ou de condamnation définitive.
+
Aucun membre du [[Parlement (fr)|Parlement]] ne peut faire l'objet, en matière criminelle ou correctionnelle, d'une arrestation ou de toute autre mesure privative ou restrictive de liberté qu'avec l'autorisation du Bureau de l'assemblée dont il fait partie. Cette autorisation n'est pas requise en cas de crime ou délit flagrant ou de condamnation définitive.
  
La [[Détention (fr)|détention]], les [[Mesures privatives ou restrictives de liberté (fr)|mesures privatives ou restrictives de liberté]] ou la poursuite d'un membre du [[Parlement (fr)|Parlement]] sont suspendues pour la durée de la [[Session parlementaire (fr)|session]] si l'assemblée dont il fait partie le requiert.
+
La détention, les mesures privatives ou restrictives de liberté ou la poursuite d'un membre du [[Parlement (fr)|Parlement]] sont suspendues pour la durée de la session si l'assemblée dont il fait partie le requiert.
  
L'assemblée intéressée est réunie [[De plein droit (fr)|de plein droit]] pour des séances supplémentaires pour permettre, le cas échéant, l'application de l'alinéa ci-dessus.
+
L'assemblée intéressée est réunie de plein droit pour des séances supplémentaires pour permettre, le cas échéant, l'application de l'alinéa ci-dessus.
  
==Art. 27==
+
==Article 27==
  
Tout [[mandat impératif (fr)|mandat impératif]] est nul.
+
Tout mandat impératif est nul.
  
Le [[droit de vote (fr)|droit de vote]] des membres du Parlement est personnel.
+
Le droit de vote des membres du [[Parlement (fr)|Parlement]] est personnel.
  
La [[loi organique (fr)|loi organique]] peut autoriser exceptionnellement la [[Délégation de vote (fr)|délégation de vote]]. Dans ce cas nul ne peut recevoir [[Délégation (fr)|délégation]] de plus d'un [[Mandat (fr)|mandat]].
+
La [[loi organique (fr)|loi organique]] peut autoriser exceptionnellement la délégation de vote. Dans ce cas nul ne peut recevoir délégation de plus d'un mandat.
  
==Art. 28==
+
==Article 28==
  
Le [[Parlement (fr)|Parlement]] se réunit [[De plein droit (fr)|de plein droit]] en une [[Session ordinaire (fr)|session]] ordinaire qui commence le premier jour ouvrable d'octobre et prend fin le dernier [[Jour ouvrable (fr)|jour ouvrable]] de juin.
+
Le [[Parlement (fr)|Parlement]] se réunit de plein droit en une session ordinaire qui commence le premier jour ouvrable d'octobre et prend fin le dernier jour ouvrable de juin.
  
Le nombre de jours de séance que chaque assemblée peut tenir au cours de la [[Session ordinaire (fr)|session ordinaire]] ne peut excéder cent vingt. Les semaines de séance sont fixées par chaque assemblée.
+
Le nombre de jours de séance que chaque assemblée peut tenir au cours de la session ordinaire ne peut excéder cent vingt. Les semaines de séance sont fixées par chaque assemblée.
  
Le [[Premier ministre (fr)|Premier ministre]], après consultation du président de l'assemblée concernée, ou la majorité des membres de chaque assemblée peut décider la tenue de jours supplémentaires de séance.
+
Le Premier ministre, après consultation du président de l'assemblée concernée, ou la majorité des membres de chaque assemblée peut décider la tenue de jours supplémentaires de séance.
  
 
Les jours et les horaires des séances sont déterminés par le règlement de chaque assemblée.
 
Les jours et les horaires des séances sont déterminés par le règlement de chaque assemblée.
  
==Art. 29==
+
==Article 29==
  
Le [[Parlement (fr)|Parlement]] est réuni en [[Session extraordinaire (fr)|session extraordinaire]] à la demande du [[Premier ministre (fr)|Premier ministre]] ou de la majorité des membres composant l'[[Assemblée nationale (fr)|Assemblée nationale]], sur un ordre du jour déterminé.
+
Le [[Parlement (fr)|Parlement]] est réuni en session extraordinaire à la demande du [[Premier Ministre (fr)|Premier Ministre]] ou de la majorité des membres composant l'[[Assemblée Nationale (fr)|Assemblée Nationale]], sur un ordre du jour déterminé.
  
Lorsque la [[Session extraordinaire (fr)|session extraordinaire]] est tenue à la demande des membres de l'[[Assemblée nationale (fr)|Assemblée nationale]], le [[Décret (fr)|décret]] de clôture intervient dès que le [[Parlement (fr)|Parlement]] a épuisé l'ordre du jour pour lequel il a été convoqué et au plus tard douze jours à compter de sa réunion.
+
Lorsque la session extraordinaire est tenue à la demande des membres de l'[[Assemblée Nationale (fr)|Assemblée Nationale]], le [[décret (fr)|décret]] de clôture intervient dès que le [[Parlement (fr)|Parlement]] a épuisé l'ordre du jour pour lequel il a été convoqué et au plus tard douze jours à compter de sa réunion.
  
Le [[Premier ministre (fr)|Premier ministre]] peut seul demander une nouvelle [[Session extraordinaire (fr)|session]] avant l'expiration du mois qui suit le [[Décret (fr)|décret]] de clôture.
+
Le [[Premier Ministre (fr)|Premier Ministre]] peut seul demander une nouvelle session avant l'expiration du mois qui suit le [[décret (fr)|décret]] de clôture.
  
==Art. 30==
+
==Article 30==
  
Hors les cas dans lesquels le [[Parlement (fr)|Parlement]] se réunit [[De plein droit (fr)|de plein droit]], les [[Session extraordinaire (fr)|sessions extraordinaires]] sont ouvertes et closes par [[Décret (fr)|décret]] du [[Président de la République (fr)|Président de la République]].
+
Hors les cas dans lesquels le [[Parlement (fr)|Parlement]] se réunit de plein droit, les sessions extraordinaires sont ouvertes et closes par [[décret (fr)|décret]] du [[Président de la République (fr)|Président de la République]].
  
==Art. 31==
+
==Article 31==
  
 
Les membres du [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] ont accès aux deux assemblées. Ils sont entendus quand ils le demandent.
 
Les membres du [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] ont accès aux deux assemblées. Ils sont entendus quand ils le demandent.
  
Ils peuvent se faire assister par des [[commissaire du Gouvernement (fr)|commissaires du Gouvernement]].
+
Ils peuvent se faire assister par des commissaires du Gouvernement.
  
==Art. 32==
+
==Article 32==
  
Le [[Président de l'Assemblée nationale (fr)|Président de l'Assemblée nationale]] est élu pour la durée de la [[Législature (fr)|législature]].
+
Le Président de l'[[Assemblée Nationale (fr)|Assemblée Nationale]] est élu pour la durée de la législature. Le Président du [[Sénat (fr)|Sénat]] est élu après chaque renouvellement partiel.  
  
Le [[Président du Sénat (fr)|Président du Sénat]] est élu après chaque renouvellement partiel.
+
==Article 33==
  
==Art. 33==
+
Les séances des deux assemblées sont publiques. Le compte rendu intégral des débats est publié au Journal officiel.
  
Les séances des deux assemblées sont publiques. Le compte rendu intégral des débats est [[Publication (fr)|publié]] au [[Journal officiel de la République française|Journal officiel]].
+
Chaque assemblée peut siéger en comité secret à la demande du [[Premier Ministre (fr)|Premier Ministre]] ou d'un dixième de ses membres.
  
Chaque assemblée peut siéger en [[Comité secret (fr)|comité secret]] à la demande du [[Premier ministre (fr)|Premier ministre]] ou d'un dixième de ses membres.
+
=Titre V - Des rapports entre le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] et le [[Parlement (fr)|Parlement]]=
  
= Titre V - Des rapports entre le Gouvernement et le Parlement =
+
==Article 34==
  
==Art. 34==
+
La loi fixe les règles concernant :
  
La [[loi (fr)|loi]] est votée par le [[Parlement (fr)|Parlement]].
+
* les droits civiques et les garanties fondamentales accordées aux citoyens pour l'exercice des libertés publiques ;  la liberté, le pluralisme et l'indépendance des médias ; les sujétions imposées par la Défense Nationale aux citoyens en leur personne et en leurs biens ;
 +
* la nationalité, l'état et la capacité des personnes, les régimes matrimoniaux, les successions et libéralités ;
 +
* la détermination des [[crime (fr)|crime]]s et [[délit (fr)|délit]]s ainsi que les peines qui leur sont applicables ; la [[procédure pénale (fr)|procédure pénale]] ; l'[[amnistie (fr)|amnistie]] ; la création de nouveaux ordres de juridiction et le statut des [[magistrat (fr)|Magistrats]] ;
 +
* l'assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions de toutes natures ; le régime d'émission de la monnaie.  
  
La [[Loi (fr)|loi]] fixe les règles concernant :
+
La loi fixe également les règles concernant :
  
* les [[Droits civiques (fr)|droits civiques]] et les [[Garanties fondamentales (fr)|garanties fondamentales]] accordées aux [[Citoyen (fr)|citoyens]] pour l'exercice des [[Libertés publiques (fr)|libertés publiques]]; les sujétions imposées par la Défense nationale aux [[Citoyen (fr)|citoyens]] en leur [[Personne (fr)|personne]] et en leurs [[Bien (fr)|biens]];
+
* le régime électoral des assemblées parlementaires, des assemblées locales et des instances représentatives des Français établis hors de France ainsi que les conditions d'exercice des mandats électoraux et des fonctions électives des membres des assemblées délibérantes des [[collectivité territoriale (fr)|collectivités territoriales]] ;
* la [[Nationalité (fr)|nationalité]], l'[[État des personnes (fr)|état]] et la [[Capacité (fr)|capacité]] des [[Personne (fr)|personnes]], les [[Régime matrimonial (fr)|régimes matrimoniaux]], les [[Successions (fr)|successions]] et [[Libéralités (fr)|libéralités]];
+
* la création de catégories d'[[établissement public (fr)|établissements publics]] ;
* la détermination des [[Crime (fr)|crimes]] et [[Délit (fr)|délits]] ainsi que les [[Peine (fr)|peines]] qui leur sont applicables; la [[Procédure pénale (fr)|procédure pénale]]; l'[[Amnistie (fr)|amnistie]]; la création de nouveaux [[Ordre de juridiction (fr)|ordres de juridiction]] et le [[Statut des magistrats (fr)|statut des magistrats]];
+
* les garanties fondamentales accordées aux fonctionnaires civils et militaires de l'[[État (fr)|État]] ;
* l'[[Assiette de l'impôt (fr)|assiette]], le [[Taux de l'imposition (fr)|taux]] et les modalités de recouvrement des [[Imposition (fr)|impositions]] de toutes natures; le régime d'émission de la [[Monnaie (fr)|monnaie]].  
+
* les nationalisations d'entreprises et les transferts de propriété d'entreprises du secteur public au secteur privé.  
  
La [[Loi (fr)|loi]] fixe également les règles concernant :
+
La loi détermine les principes fondamentaux :
  
* le [[Régime électoral (fr)|régime électoral]] des [[Assemblée parlementaire (fr)|assemblées parlementaires]] et des [[Assemblée locale (fr)|assemblées locales]];
+
* de l'organisation générale de la Défense Nationale ;
* la création de catégories d'[[Établissement public (fr)|établissements publics]];
+
* de la libre administration des [[collectivité territoriale (fr)|collectivités territoriales]], de leurs compétences et de leurs ressources ;
* les [[Garanties fondamentales (fr)|garanties fondamentales]] accordées aux [[Fonctionnaire civil (fr)|fonctionnaires civils]] et [[Fonctionnaire militaire (fr)|militaires]] de l'[[État (fr)|État]];
+
* de l'enseignement ;
* les [[Nationalisation (fr)|nationalisations]] d'[[Entreprise (fr)|entreprises]] et les transferts de propriété d'[[Entreprise (fr)|entreprises]] du [[Secteur public (fr)|secteur public]] au [[Secteur privé (fr)|secteur privé]].  
+
* de la préservation de l'environnement ;
 +
* du régime de la propriété, des droits réels et des obligations civiles et commerciales ;
 +
* du [[droit du travail (fr)|droit du travail]], du [[droit syndical (fr)|droit syndical]] et de la [[sécurité sociale (fr)|sécurité sociale]].  
  
La [[Loi (fr)|loi]] détermine les principes fondamentaux :
+
Les lois de finances déterminent les ressources et les charges de l'[[État (fr)|État]] dans les conditions et sous les réserves prévues par une [[loi organique (fr)|loi organique]].
  
* de l'organisation générale de la [[Défense nationale (fr)|Défense nationale]];
+
Les lois de financement de la sécurité sociale déterminent les conditions générales de son équilibre financier et, compte tenu de leurs prévisions de recettes, fixent ses objectifs de dépenses, dans les conditions et sous les réserves prévues par une [[loi organique (fr)|loi organique]].
* de la [[Libre administration des collectivités territoriales (fr)|libre administration des collectivités territoriales]], de leurs [[Compétence des collectivités territoriales (fr)|compétences]] et de leurs [[Ressources des collectivités territoriales (fr)|ressources]];
+
* de l'[[Enseignement (fr)|enseignement]];
+
* de la préservation de l'[[Environnement (fr) |environnement]]* ;
+
* du régime de la [[propriété (fr)|propriété]], des [[droit réel (fr)|droits réels]] et des [[obligation (fr)|obligations]] civiles et commerciales;
+
* du [[droit du travail (fr)|droit du travail]], du [[droit syndical (fr)|droit syndical]] et de la [[sécurité sociale (fr)|sécurité sociale]].
+
  
<small>*(''Loi constitutionnelle n° 2005-205 du 1er mars 2005 relative à la Charte de l'environnement'', [[JORF:JUSX0300069L|J.O n° 51 du 2 mars 2005 page 3697]])</small>
+
Des lois de programmation déterminent les objectifs de l'action de l'État.
  
Les [[loi de finance (fr)|loi de finance]] déterminent les ressources et les charges de l'[[État (fr)|État]] dans les conditions et sous les réserves prévues par une [[loi organique (fr)|loi organique]].
+
Les orientations pluriannuelles des finances publiques sont définies par des lois de programmation. Elles s'inscrivent dans l'objectif d'équilibre des comptes des administrations publiques.
  
Les [[Lois de financement de la sécurité sociale (fr)|lois de financement de la sécurité sociale]] déterminent les conditions générales de son équilibre financier et, compte tenu de leurs prévisions de recettes, fixent ses objectifs de dépenses, dans les conditions et sous les réserves prévues par une [[loi organique (fr)|loi organique]].
+
Les dispositions du présent article pourront être précisées et complétées par une [[loi organique (fr)|loi organique]].
  
Des [[Loi de programme (fr)|lois de programme]] déterminent les objectifs de l'action économique et sociale de l'[[État (fr)|État]].
+
==Article 34-1<ref>''ibid.''</ref>==
  
Les dispositions du présent article pourront être précisées et complétées par une [[Loi (fr)|loi organique]].
+
''Les assemblées peuvent voter des résolutions dans les conditions fixées par la [[loi organique (fr)|loi organique]].''
  
==Art. 35==
+
''Sont irrecevables et ne peuvent être inscrites à l'ordre du jour les propositions de résolution dont le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] estime que leur adoption ou leur rejet serait de nature à mettre en cause sa responsabilité ou qu'elles contiennent des injonctions à son égard.''
 +
 
 +
==Article 35==
  
 
La déclaration de guerre est autorisée par le [[Parlement (fr)|Parlement]].
 
La déclaration de guerre est autorisée par le [[Parlement (fr)|Parlement]].
  
==Art. 36==
+
Le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] informe le [[Parlement (fr)|Parlement]] de sa décision de faire intervenir les forces armées à l'étranger, au plus tard trois jours après le début de l'intervention. Il précise les objectifs poursuivis. Cette information peut donner lieu à un débat qui n'est suivi d'aucun vote.
 +
 
 +
Lorsque la durée de l'intervention excède quatre mois, le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] soumet sa prolongation à l'autorisation du [[Parlement (fr)|Parlement]]. Il peut demander à l' [[Assemblée Nationale (fr)|Assemblée Nationale]] de décider en dernier ressort.
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 +
Si le [[Parlement (fr)|Parlement]] n'est pas en session à l'expiration du délai de quatre mois, il se prononce à l'ouverture de la session suivante.
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 +
==Article 36==
  
L'[[état de siège (fr)|état de siège]] est décrété en [[Conseil des ministres (fr)|Conseil des ministres]].
+
L'état de siège est décrété en [[Conseil des ministres (fr)|Conseil des ministres]].
  
 
Sa prorogation au-delà de douze jours ne peut être autorisée que par le [[Parlement (fr)|Parlement]].
 
Sa prorogation au-delà de douze jours ne peut être autorisée que par le [[Parlement (fr)|Parlement]].
  
==Art. 37==
+
==Article 37==
  
Les matières autres que celles qui sont du domaine de la [[Loi (fr)|loi]] ont un caractère [[règlement (fr)|réglementaire]].
+
Les matières autres que celles qui sont du domaine de la loi ont un caractère réglementaire.
  
Les textes de forme législative intervenus en ces matières peuvent être modifiés par [[Décret (fr)|décrets]] pris après avis du [[Conseil d'État (fr)|Conseil d'État]]. Ceux de ces textes qui interviendraient après l'entrée en vigueur de la présente [[Constitution (fr)|Constitution]] ne pourront être modifiés par [[décret (fr)|décret]] que si le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] a déclaré qu'ils ont un caractère [[règlement (fr)|réglementaire]] en vertu de l'alinéa précédent.
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Les textes de forme législative intervenus en ces matières peuvent être modifiés par [[décret (fr)|décret]]s pris après avis du [[Conseil d'État (fr)|Conseil d'État]]. Ceux de ces textes qui interviendraient après l'entrée en vigueur de la présente Constitution ne pourront être modifiés par [[décret (fr)|décret]] que si le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] a déclaré qu'ils ont un caractère réglementaire en vertu de l'alinéa précédent.
  
==Art. 37-1==
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==Article 37-1==
  
La [[loi (fr)|loi]] et le [[règlement (fr)|règlement]] peuvent comporter, pour un objet et une durée limités, des dispositions à caractère expérimental.
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La loi et le règlement peuvent comporter, pour un objet et une durée limités, des dispositions à caractère expérimental.
  
==Art. 38==
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==Article 38==
  
Le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] peut, pour l'exécution de son programme, demander au [[Parlement (fr)|Parlement]] l'autorisation de prendre par [[ordonnance (fr)|ordonnances]], pendant un délai limité, des mesures qui sont normalement du domaine de la [[Loi (fr)|loi]].
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Le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] peut, pour l'exécution de son programme, demander au [[Parlement (fr)|Parlement]] l'autorisation de prendre par ordonnances, pendant un délai limité, des mesures qui sont normalement du domaine de la loi.
  
Les [[ordonnance (fr)|ordonnances]] sont prises en [[Conseil des ministres (fr)|Conseil des ministres]] après avis du [[Conseil d'État (fr)|Conseil d'État]]. Elles entrent en vigueur dès leur publication mais deviennent caduques si le projet de [[Loi (fr)|loi]] de ratification n'est pas déposé devant le [[Parlement (fr)|Parlement]] avant la date fixée par la [[Loi d'habilitation (fr)|loi d'habilitation]].
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Les ordonnances sont prises en Conseil des Ministres après avis du [[Conseil d'État (fr)|Conseil d'État]]. Elles entrent en vigueur dès leur publication mais deviennent caduques si le projet de loi de ratification n'est pas déposé devant le [[Parlement (fr)|Parlement]] avant la date fixée par la loi d'habilitation. Elles ne peuvent être ratifiées que de manière expresse.
  
A l'expiration du délai mentionné au premier alinéa du présent article, les [[ordonnance (fr)|ordonnances]] ne peuvent plus être modifiées que par la [[Loi (fr)|loi]] dans les matières qui sont du domaine législatif.
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À l'expiration du délai mentionné au premier alinéa du présent article, les ordonnances ne peuvent plus être modifiées que par la loi dans les matières qui sont du domaine législatif.
  
==Art. 39==
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==Article 39<ref>''ibid.''</ref>==
  
L'initiative des [[Loi (fr)|lois]] appartient concurremment au [[Premier ministre (fr)|Premier ministre]] et aux membres du [[Parlement (fr)|Parlement]].
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''L'initiative des lois appartient concurremment au [[Premier Ministre (fr)|Premier Ministre]] et aux membres du [[Parlement (fr)|Parlement]].''
  
Les [[Projet de loi (fr)|projets de loi]] sont délibérés en [[Conseil des ministres (fr)|Conseil des ministres]] après avis du [[Conseil d'État (fr)|Conseil d'État]] et déposés sur le bureau de l'une des deux assemblées. Les [[Projet de loi (fr)|projets de loi]] de finances et de loi de financement de la sécurité sociale sont soumis en premier lieu à l'[[Assemblée nationale (fr)|Assemblée nationale]]. Sans préjudice du premier alinéa de l'article [[Constitution du 4 octobre 1958#Art. 44|44]], les [[Projet de loi (fr)|projets de loi]] ayant pour principal objet l'organisation des [[collectivité territoriale (fr)|collectivités territoriales]] et les [[Projet de loi (fr)|projets de loi]] relatifs aux instances représentatives des Français établis hors de [[France (fr)|France]] sont soumis en premier lieu au [[Sénat (fr)|Sénat]].
+
''Les projets de loi sont délibérés en Conseil des Ministres après avis du [[Conseil d'État (fr)|Conseil d'État]] et déposés sur le bureau de l'une des deux assemblées. Les projets de loi de finances et de loi de financement de la sécurité sociale sont soumis en premier lieu à l'Assemblée nationale. Sans préjudice du premier alinéa de l'article 44, les projets de loi ayant pour principal objet l'organisation des [[collectivité territoriale (fr)|collectivités territoriales]].''
  
==Art. 40==
+
''La présentation des projets de loi déposés devant l' [[Assemblée Nationale (fr)|Assemblée Nationale]] ou le [[Sénat (fr)|Sénat]] répond aux conditions fixées par une [[loi organique (fr)|loi organique]].''
  
Les propositions et [[amendement (fr)|amendements]] formulés par les membres du [[Parlement (fr)|Parlement]] ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l'aggravation d'une charge publique.
+
''Les projets de loi ne peuvent être inscrits à l'ordre du jour si la Conférence des présidents de la première assemblée saisie constate que les règles fixées par la [[loi organique (fr)|loi organique]] sont méconnues. En cas de désaccord entre la Conférence des présidents et le Gouvernement, le président de l'assemblée intéressée ou le Premier ministre peut saisir le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]]qui statue dans un délai de huit jours.''
  
==Art. 41==
+
''Dans les conditions prévues par la loi, le président d'une assemblée peut soumettre pour avis au [[Conseil d'État (fr)|Conseil d'État]], avant son examen en commission, une proposition de loi déposée par l'un des membres de cette assemblée, sauf si ce dernier s'y oppose.''
  
S'il apparaît au cours de la procédure législative qu'une [[proposition de loi (fr)|proposition]]ou un amendement n'est pas du domaine de la loi ou est contraire à une délégation accordée en vertu de l'article 38, le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] peut opposer l'irrecevabilité.
+
==Article 40==
  
En cas de désaccord entre le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] et le Président de l'assemblée intéressée, le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]], à la demande de l'un ou de l'autre, statue dans un délai de huit jours.
+
Les propositions et amendements formulés par les membres du [[Parlement (fr)|Parlement]] ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l'aggravation d'une charge publique.
  
==Art. 42==
+
==Article 41<ref>''ibid.''</ref>==
  
La discussion des [[projet de loi (fr)|projets de loi]] porte, devant la première assemblée saisie, sur le texte présenté par le Gouvernement.
+
''S'il apparaît au cours de la procédure législative qu'une proposition ou un amendement n'est pas du domaine de la loi ou est contraire à une délégation accordée en vertu de l'article 38, le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] ou le président de l'assemblée saisie peut opposer l'irrecevabilité.''
  
Une assemblée saisie d'un texte voté par l'autre assemblée délibère sur le texte qui lui est transmis.
+
''En cas de désaccord entre le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] et le Président de l'assemblée intéressée, le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]], à la demande de l'un ou de l'autre, statue dans un délai de huit jours.''
  
==Art. 43==
+
==Article 42<ref>''ibid.''</ref>==
  
Les projets et propositions de loi sont, à la demande du [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] ou de l'assemblée qui en est saisie, envoyés pour examen à des commissions spécialement désignées à cet effet.
+
''La discussion des projets et des propositions de loi porte, en séance, sur le texte adopté par la commission saisie en application de l'article 43 ou, à défaut, sur le texte dont l'assemblée a été saisie.''
  
Les [[projet de loi (fr)|projets]] et [[proposition de loi (fr)|propositions]] pour lesquels une telle demande n'a pas été faite sont envoyés à l'une des commissions permanentes dont le nombre est limité à six dans chaque assemblée.
+
''Toutefois, la discussion en séance des projets de révision constitutionnelle, des projets de loi de finances et des projets de loi de financement de la sécurité sociale porte, en première lecture devant la première assemblée saisie, sur le texte présenté par le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] et, pour les autres lectures, sur le texte transmis par l'autre assemblée.''
  
==Art. 44==
+
''La discussion en séance, en première lecture, d'un projet ou d'une proposition de loi ne peut intervenir, devant la première assemblée saisie, qu'à l'expiration d'un délai de six semaines après son dépôt. Elle ne peut intervenir, devant la seconde assemblée saisie, qu'à l'expiration d'un délai de quatre semaines à compter de sa transmission.''
  
Les membres du Parlement et le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] ont le droit d'[[amendement (fr)|amendement]].
+
''L'alinéa précédent ne s'applique pas si la procédure accélérée a été engagée dans les conditions prévues à l'article 45. Il ne s'applique pas non plus aux projets de loi de finances, aux projets de loi de financement de la sécurité sociale et aux projets relatifs aux états de crise.''
  
Après l'ouverture du débat, le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] peut s'opposer à l'examen de tout amendement qui n'a pas été antérieurement soumis à la commission.
+
==Article 43<ref>''ibid.''</ref>==
  
Si le Gouvernement le demande, l'assemblée saisie se prononce par un seul vote sur tout ou partie du texte en discussion en ne retenant que les amendements proposés ou acceptés par le Gouvernement.
+
''Les [[projet de loi (fr)|projets]] et [[proposition de loi (fr)|propositions de loi]] sont envoyés pour examen à l'une des commissions permanentes dont le nombre est limité à huit dans chaque assemblée.''
  
==Art. 45==
+
''À la demande du [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] ou de l'assemblée qui en est saisie, les projets ou propositions de loi sont envoyés pour examen à une commission spécialement désignée à cet effet.''
  
Tout [[projet de loi (fr)|projet]] ou [[proposition de loi (fr)|proposition de loi]] est examiné successivement dans les deux assemblées du Parlement en vue de l'adoption d'un texte identique.
+
==Article 44<ref>''ibid.''</ref>==
  
Lorsque, par suite d'un désaccord entre les deux assemblées, un projet ou une proposition de loi n'a pu être adopté après deux lectures par chaque assemblée ou, si le Gouvernement a déclaré l'urgence, après une seule lecture par chacune d'entre elles, le [[Premier ministre (fr)|Premier ministre]] a la faculté de provoquer la réunion d'une [[commission mixte paritaire (fr)|commission mixte paritaire]] chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion.
+
''Les membres du [[Parlement (fr)|Parlement]] et le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] ont le droit d'amendement. Ce droit s'exerce en séance ou en commission selon les conditions fixées par les règlements des assemblées, dans le cadre déterminé par une [[loi organique (fr)|loi organique]].''
  
Le texte élaboré par la commission mixte peut être soumis par le Gouvernement pour approbation aux deux assemblées. Aucun [[amendement (fr)|amendement]] n'est recevable sauf accord du Gouvernement.
+
''Après l'ouverture du débat, le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] peut s'opposer à l'examen de tout amendement qui n'a pas été antérieurement soumis à la commission.''
  
Si la commission mixte ne parvient pas à l'adoption d'un texte commun ou si ce texte n'est pas adopté dans les conditions prévues à l'alinéa précédent, le Gouvernement peut, après une nouvelle lecture par l'[[Assemblée nationale (fr)|Assemblée nationale]] et par le [[Sénat (fr)|Sénat]], demander à l'Assemblée nationale de statuer définitivement. En ce cas, l'Assemblée nationale peut reprendre soit le texte élaboré par la commission mixte, soit le dernier texte voté par elle, modifié le cas échéant par un ou plusieurs des amendements adoptés par le Sénat.
+
''Si le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] le demande, l'assemblée saisie se prononce par un seul vote sur tout ou partie du texte en discussion en ne retenant que les amendements proposés ou acceptés par le Gouvernement.''
  
==Art. 46==
+
==Article 45<ref>''ibid.''</ref>==
  
Les lois auxquelles la [[Constitution (fr)|Constitution]] confère le caractère de [[loi organique (fr)|lois organiques]] sont votées et modifiées dans les conditions suivantes.
+
''Tout [[projet de loi (fr)|projet]] ou [[proposition de loi]] est examiné successivement dans les deux assemblées du [[Parlement (fr)|Parlement]] en vue de l'adoption d'un texte identique. Sans préjudice de l'application des articles 40 et 41, tout amendement est recevable en première lecture dès lors qu'il présente un lien, même indirect, avec le texte déposé ou transmis.''
  
Le projet ou la proposition n'est soumis à la délibération et au vote de la première assemblée saisie qu'à l'expiration d'un délai de quinze jours après son dépôt.
+
''Lorsque, par suite d'un désaccord entre les deux assemblées, un projet ou une proposition de loi n'a pu être adopté après deux lectures par chaque assemblée ou, si le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] a décidé d'engager la procédure accélérée sans que les Conférences des présidents s'y soient conjointement opposées, après une seule lecture par chacune d'entre elles, le [[Premier Ministre (fr)|Premier Ministre]]  ou, pour une proposition de loi, les présidents des deux assemblées agissant conjointement, ont la faculté de provoquer la réunion d'une commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion.''
  
La procédure de l'article 45 est applicable. Toutefois, faute d'accord entre les deux assemblées, le texte ne peut être adopté par l'Assemblée nationale en dernière lecture qu'à la majorité absolue de ses membres.
+
''Le texte élaboré par la commission mixte peut être soumis par le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] pour approbation aux deux assemblées. Aucun amendement n'est recevable sauf accord du [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]].''
  
Les lois organiques relatives au [[Sénat (fr)|Sénat]] doivent être votées dans les mêmes termes par les deux assemblées.
+
''Si la commission mixte ne parvient pas à l'adoption d'un texte commun ou si ce texte n'est pas adopté dans les conditions prévues à l'alinéa précédent, le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] peut, après une nouvelle lecture par l'[[Assemblée Nationale (fr)|Assemblée Nationale]] et par le [[Sénat (fr)|Sénat]] demander à l'[[Assemblée Nationale (fr)|Assemblée Nationale]] de statuer définitivement. En ce cas, l'[[Assemblée Nationale (fr)|Assemblée Nationale]] peut reprendre soit le texte élaboré par la commission mixte, soit le dernier texte voté par elle, modifié le cas échéant par un ou plusieurs des amendements adoptés par le Sénat.''
  
Les lois organiques ne peuvent être promulguées qu'après la déclaration par le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] de leur conformité à la Constitution.
+
==Article 46<ref>''ibid.''</ref>==
  
==Art. 47==
+
''Les lois auxquelles la Constitution confère le caractère de [[loi organique (fr)|lois organiques]] sont votées et modifiées dans les conditions suivantes.''
  
Le [[Parlement (fr)|Parlement]] vote les projets de loi de finances dans les conditions prévues par une loi organique.
+
''Le [[projet de loi (fr)|projet]] ou la [[proposition de loi (fr)|proposition]] ne peut, en première lecture, être soumis à la délibération et au vote des assemblées qu'à l'expiration des délais fixés au troisième alinéa de l'article 42. Toutefois, si la procédure accélérée a été engagée dans les conditions prévues à l'article 45, le projet ou la proposition ne peut être soumis à la délibération de la première assemblée saisie avant l'expiration d'un délai de quinze jours après son dépôt.''
  
Si l'[[Assemblée nationale (fr)|Assemblée nationale]] ne s'est pas prononcée en première lecture dans le délai de quarante jours après le dépôt d'un projet, le Gouvernement saisit le [[Sénat (fr)|Sénat]] qui doit statuer dans un délai de quinze jours. Il est ensuite procédé dans les conditions prévues à l'article 45.
+
''La procédure de l'article 45 est applicable. Toutefois, faute d'accord entre les deux assemblées, le texte ne peut être adopté par l'[[Assemblée Nationale (fr)|Assemblée Nationale]] en dernière lecture qu'à la majorité absolue de ses membres.''
  
Si le Parlement ne s'est pas prononcé dans un délai de soixante-dix jours, les dispositions du projet peuvent être mises en vigueur par ordonnance.
+
''Les lois organiques relatives au [[Sénat (fr)|Sénat]] doivent être votées dans les mêmes termes par les deux assemblées.''
  
Si la loi de finances fixant les ressources et les charges d'un exercice n'a pas été déposée en temps utile pour être promulguée avant le début de cet exercice, le Gouvernement demande d'urgence au Parlement l'autorisation de percevoir les impôts et ouvre par décret les crédits se rapportant aux services votés.
+
''Les lois organiques ne peuvent être promulguées qu'après la déclaration par le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] de leur conformité à la Constitution.''
  
Les délais prévus au présent article sont suspendus lorsque le Parlement n'est pas en session.
+
==Article 47==
  
La [[Cour des comptes (fr)|Cour des comptes]] assiste le [[Parlement (fr)|Parlement]] et le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] dans le contrôle de l'exécution des lois de finances.
+
Le [[Parlement (fr)|Parlement]] vote les projets de loi de finances dans les conditions prévues par une [[loi organique (fr)|loi organique]].
  
==Art. 47-1==
+
Si l'[[Assemblée Nationale (fr)|Assemblée Nationale]] ne s'est pas prononcée en première lecture dans le délai de quarante jours après le dépôt d'un projet, le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] saisit le [[Sénat (fr)|Sénat]] qui doit statuer dans un délai de quinze jours. Il est ensuite procédé dans les conditions prévues à l'article 45.
  
Le Parlement vote les projets de loi de financement de la sécurité sociale dans les conditions prévues par une loi organique.
+
Si le [[Parlement (fr)|Parlement]] ne s'est pas prononcé dans un délai de soixante-dix jours, les dispositions du projet peuvent être mises en vigueur par ordonnance.
  
Si l'Assemblée nationale ne s'est pas prononcée en première lecture dans le délai de vingt jours après le dépôt d'un projet, le Gouvernement saisit le Sénat qui doit statuer dans un délai de quinze jours. Il est ensuite procédé dans les conditions prévues à l'article 45.
+
Si la [[loi de finances (fr)|loi de finances]] fixant les ressources et les charges d'un exercice n'a pas été déposée en temps utile pour être promulguée avant le début de cet exercice, le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] demande d'urgence au [[Parlement (fr)|Parlement]] l'autorisation de percevoir les [[impôt (fr)|impôt]]s et ouvre par [[décret (fr)|décret]] les crédits se rapportant aux services votés.
  
Si le Parlement ne s'est pas prononcé dans un délai de cinquante jours, les dispositions du projet peuvent être mises en &oelig;uvre par ordonnance.
+
Les délais prévus au présent article sont suspendus lorsque le [[Parlement (fr)|Parlement]] n'est pas en session.
  
Les délais prévus au présent article sont suspendus lorsque le Parlement n'est pas en session et, pour chaque assemblée, au cours des semaines où elle a décidé de ne pas tenir séance, conformément au deuxième alinéa de l'article 28.
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==Article 47-1==
  
La [[Cour des comptes (fr)|Cour des comptes]] assiste le Parlement et le Gouvernement dans le contrôle de l'application des lois de financement de la sécurité sociale.
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Le [[Parlement (fr)|Parlement]] vote les projets de loi de financement de la sécurité sociale dans les conditions prévues par une [[loi organique (fr)|loi organique]].
  
==Art. 48==
+
Si l' [[Assemblée Nationale (fr)|Assemblée Nationale]] ne s'est pas prononcée en première lecture dans le délai de vingt jours après le dépôt d'un projet, le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] saisit le [[Sénat (fr)|Sénat]] qui doit statuer dans un délai de quinze jours. Il est ensuite procédé dans les conditions prévues à l'article 45.
  
Sans préjudice de l'application des trois derniers alinéas de l'article 28, l'ordre du jour des assemblées comporte, par priorité et dans l'ordre que le Gouvernement a fixé, la discussion des projets de loi déposés par le Gouvernement et des propositions de loi acceptées par lui.
+
Si le [[Parlement (fr)|Parlement]] ne s'est pas prononcé dans un délai de cinquante jours, les dispositions du projet peuvent être mises en oeuvre par ordonnance.
  
Une séance par semaine au moins est réservée par priorité aux questions des membres du Parlement et aux réponses du Gouvernement.
+
Les délais prévus au présent article sont suspendus lorsque le [[Parlement (fr)|Parlement]] n'est pas en session et, pour chaque assemblée, au cours des semaines où elle a décidé de ne pas tenir séance, conformément au deuxième alinéa de l'article 28.
  
Une séance par mois est réservée par priorité à l'ordre du jour fixée par chaque assemblée.
+
==Article 47-2==
  
==Art. 49==
+
La [[Cour des comptes (fr)|Cour des comptes]] assiste le [[Parlement (fr)|Parlement]] dans le contrôle de l'action du Gouvernement. Elle assiste le [[Parlement (fr)|Parlement]] et le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] dans le contrôle de l'exécution des lois de finances et de l'application des lois de financement de la sécurité sociale ainsi que dans l'évaluation des politiques publiques. Par ses rapports publics, elle contribue à l'information des citoyens.
  
Le [[Premier Ministre (fr)|Premier Ministre]], après délibération du [[Conseil des ministres (fr)|Conseil des ministres]], engage devant l'[[Assemblée mationale (fr)|Assemblée mationale]] la [[responsabilité du Gouvernement  (fr)|responsabilité du Gouvernement ]] sur son programme ou éventuellement sur une déclaration de politique générale.
+
Les comptes des [[administration (fr)|administration]]s publiques sont réguliers et sincères. Ils donnent une image fidèle du résultat de leur gestion, de leur [[patrimoine (fr)|patrimoine]] et de leur situation financière.
  
L'Assemblée nationale met en cause la responsabilité du Gouvernement par le vote d'une motion de censure. Une telle motion n'est recevable que si elle est signée par un dixième au moins des membres de l'Assemblée nationale. Le vote ne peut avoir lieu que quarante-huit heures après son dépôt. Seuls sont recensés les votes favorables à la motion de censure qui ne peut être adoptée qu'à la majorité des membres composant l'Assemblée. Sauf dans le cas prévu à l'alinéa ci-dessous, un député ne peut être signataire de plus de trois motions de censure au cours d'une même session ordinaire et de plus d'une au cours d'une même session extraordinaire.
+
==Article 48<ref>''ibid.''</ref>==
  
Le [[Premier ministre (fr)|Premier ministre]] peut, après délibération du [[Conseil des ministres (fr)|Conseil des ministres]], engager la responsabilité du Gouvernement devant l'Assemblée nationale sur le vote d'un texte. Dans ce cas, ce texte est considéré comme adopté, sauf si une [[motion de censure (fr)|motion de censure]], déposée dans les vingt-quatre heures qui suivent, est votée dans les conditions prévues à l'alinéa précédent.
+
''Sans préjudice de l'application des trois derniers alinéas de l'article 28, l'ordre du jour est fixé par chaque assemblée.''
  
Le [[Premier ministre (fr)|Premier ministre]] a la faculté de demander au [[Sénat (fr)|Sénat]] l'approbation d'une déclaration de politique générale.
+
''Deux semaines de séance sur quatre sont réservées par priorité, et dans l'ordre que le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] a fixé, à l'examen des textes et aux débats dont il demande l'inscription à l'ordre du jour.''
  
==Art. 50==
+
''En outre, l'examen des projets de loi de finances, des projets de loi de financement de la sécurité sociale et, sous réserve des dispositions de l'alinéa suivant, des textes transmis par l'autre assemblée depuis six semaines au moins, des projets relatifs aux états de crise et des demandes d'autorisation visées à l'article 35 est, à la demande du Gouvernement, inscrit à l'ordre du jour par priorité.''
  
Lorsque l'[[Assemblée nationale (fr)|Assemblée nationale]] adopte une motion de censure ou lorsqu'elle désapprouve le programme ou une déclaration de politique générale du [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]], le [[Premier ministre (fr)|Premier ministre]] doit remettre au [[Président de la République (fr)|Président de la République]] la démission du Gouvernement.
+
''Une semaine de séance sur quatre est réservée par priorité et dans l'ordre fixé par chaque assemblée au contrôle de l'action du [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] et à l'évaluation des politiques publiques.''
  
==Art. 51==
+
''Un jour de séance par mois est réservé à un ordre du jour arrêté par chaque assemblée à l'initiative des groupes d'opposition de l'assemblée intéressée ainsi qu'à celle des groupes minoritaires.''
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 +
''Une séance par semaine au moins, y compris pendant les sessions extraordinaires prévues à l'article 29, est réservée par priorité aux questions des membres du [[Parlement (fr)|Parlement]] et aux réponses du Gouvernement.''
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==Article 49<ref>''ibid.''</ref>==
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''Le [[Premier Ministre (fr)|Premier Ministre]], après délibération du Conseil des Ministres, engage devant l'[[Assemblée Nationale (fr)|Assemblée Nationale]] la responsabilité du [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] sur son programme ou éventuellement sur une déclaration de politique générale.''
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''L'[[Assemblée Nationale (fr)|Assemblée Nationale]] met en cause la responsabilité du [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] par le vote d'une motion de censure. Une telle motion n'est recevable que si elle est signée par un dixième au moins des membres de l'[[Assemblée Nationale (fr)|Assemblée Nationale]]. Le vote ne peut avoir lieu que quarante-huit heures après son dépôt. Seuls sont recensés les votes favorables à la motion de censure qui ne peut être adoptée qu'à la majorité des membres composant l'Assemblée. Sauf dans le cas prévu à l'alinéa ci-dessous, un député ne peut être signataire de plus de trois motions de censure au cours d'une même session ordinaire et de plus d'une au cours d'une même session extraordinaire.''
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''Le [[Premier Ministre (fr)|Premier Ministre]] peut, après délibération du Conseil des Ministres, engager la responsabilité du [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] devant l'[[Assemblée Nationale (fr)|Assemblée Nationale]] sur le vote d'un projet de loi de finances ou de financement de la sécurité sociale. Dans ce cas, ce projet est considéré comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt-quatre heures qui suivent, est votée dans les conditions prévues à l'alinéa précédent. Le Premier ministre peut, en outre, recourir à cette procédure pour un autre projet ou une proposition de loi par session.''
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''Le [[Premier Ministre (fr)|Premier Ministre]] a la faculté de demander au [[Sénat (fr)|Sénat]] l'approbation d'une déclaration de politique générale.''
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==Article 50==
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 +
Lorsque l'[[Assemblée Nationale (fr)|Assemblée Nationale]] adopte une motion de censure ou lorsqu'elle désapprouve le programme ou une déclaration de politique générale du Gouvernement, le [[Premier Ministre (fr)|Premier Ministre]] doit remettre au [[Président de la République (fr)|Président de la République]] la démission du Gouvernement.
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==Article 50-1<ref>''ibid.''</ref>==
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''Devant l'une ou l'autre des assemblées, le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] peut, de sa propre initiative ou à la demande d'un [[groupe parlementaire (fr)|groupe parlementaire]] au sens de l'article 51-1, faire, sur un sujet déterminé, une déclaration qui donne lieu à débat et peut, s'il le décide, faire l'objet d'un vote sans engager sa responsabilité.''
 +
 
 +
==Article 51==
  
 
La clôture de la session ordinaire ou des sessions extraordinaires est de droit retardée pour permettre, le cas échéant, l'application de l'article 49. A cette même fin, des séances supplémentaires sont de droit.
 
La clôture de la session ordinaire ou des sessions extraordinaires est de droit retardée pour permettre, le cas échéant, l'application de l'article 49. A cette même fin, des séances supplémentaires sont de droit.
  
= Titre VI - Des traités et accords internationaux =
+
==Article 51-1<ref>''ibid.''</ref>==
 +
 
 +
''Le règlement de chaque assemblée détermine les droits des groupes parlementaires constitués en son sein. Il reconnaît des droits spécifiques aux groupes d'opposition de l'assemblée intéressée ainsi qu'aux groupes minoritaires.''
 +
 
 +
==Article 51-2<ref>''ibid.''</ref>==
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 +
''Pour l'exercice des missions de contrôle et d'évaluation définies au premier alinéa de l'article 24, des commissions d'enquête peuvent être créées au sein de chaque assemblée pour recueillir, dans les conditions prévues par la loi, des éléments d'information.''
 +
 
 +
''« La loi détermine leurs règles d'organisation et de fonctionnement. Leurs conditions de création sont fixées par le règlement de chaque assemblée. »''
 +
 
 +
=Titre VI - Des traités et accords internationaux=
  
==Art. 52==
+
==Article 52==
  
Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] négocie et [[ratification (fr)|ratifie]] les [[traité international (fr)|traités]].
+
Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] négocie et ratifie les traités.
  
 
Il est informé de toute négociation tendant à la conclusion d'un accord international non soumis à ratification.
 
Il est informé de toute négociation tendant à la conclusion d'un accord international non soumis à ratification.
  
==Art. 53==
+
==Article 53==
  
Les traités de paix, les traités de commerce, les traités ou accords relatifs à l'organisation internationale, ceux qui engagent les finances de l'[[État (fr)|État]], ceux qui modifient des dispositions de nature législative, ceux qui sont relatifs à l'état des personnes, ceux qui comportent cession, échange ou adjonction de territoire, ne peuvent être ratifiés ou approuvés qu'en vertu d'une loi.
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Les traités de paix, les traités de commerce, les traités ou accords relatifs à l'organisation internationale, ceux qui engagent les finances de l'[[État (fr)|État]] ceux qui modifient des dispositions de nature législative, ceux qui sont relatifs à l'état des personnes, ceux qui comportent cession, échange ou adjonction de territoire, ne peuvent être ratifiés ou approuvés qu'en vertu d'une loi.
  
 
Ils ne prennent effet qu'après avoir été ratifiés ou approuvés.
 
Ils ne prennent effet qu'après avoir été ratifiés ou approuvés.
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Nulle cession, nul échange, nulle adjonction de territoire n'est valable sans le consentement des populations intéressées.
 
Nulle cession, nul échange, nulle adjonction de territoire n'est valable sans le consentement des populations intéressées.
  
==Art. 53-1==
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==Article 53-1==
  
La [[République (fr)|République]] peut conclure avec les États européens qui sont liés par des engagements identiques aux siens en matière d'asile et de protection des [[Droit de l'Homme|Droit de l'homme]] et des [[liberté fondamentale (fr)|libertés fondamentales]], des accords déterminant leurs compétences respectives pour l'examen des demandes d'[[asile (fr)|asile]] qui leur sont présentées.
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La République peut conclure avec les [[État (eu)|États européens]] qui sont liés par des engagements identiques aux siens en matière d'asile et de protection des Droits de l'homme et des libertés fondamentales, des accords déterminant leurs compétences respectives pour l'examen des demandes d'asile qui leur sont présentées.
  
Toutefois, même si la demande n'entre pas dans leur compétence en vertu de ces accords, les autorités de la République ont toujours le droit de donner asile à tout étranger persécuté en raison de son action en faveur de la liberté ou qui sollicite la protection de la [[France]] pour un autre motif.
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Toutefois, même si la demande n'entre pas dans leur compétence en vertu de ces accords, les autorités de la République ont toujours le droit de donner asile à tout étranger persécuté en raison de son action en faveur de la liberté ou qui sollicite la protection de la France pour un autre motif.
  
==Art. 53-2==
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==Article 53-2==
  
La République peut reconnaître la juridiction de la [[Cour pénale internationale]] dans les conditions prévues par le traité signé le 18 juillet 1998.
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La République peut reconnaître la juridiction de la [[Cour pénale internationale (int)|Cour pénale internationale]] dans les conditions prévues par le traité signé le 18 juillet 1998.
  
==Art. 54==
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==Article 54==
  
Si le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]], saisi par le [[Président de la République (fr)|Président de la République]], par le [[Premier ministre (fr)|Premier ministre]], par le Président de l'une ou l'autre assemblée ou par soixante [[député (fr)|députés]] ou soixante [[sénateur (fr)|sénateurs]] , a déclaré qu'un engagement international comporte une clause contraire à la [[Constitution (fr)|Constitution]], l'autorisation de [[ratification (fr)|ratifier]] ou d'approuver l'engagement international en cause ne peut intervenir qu'après révision de la Constitution.
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Si le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]], saisi par le [[Président de la République (fr)|Président de la République]], par le [[Premier Ministre (fr)|Premier Ministre]], par le Président de l'une ou l'autre assemblée ou par soixante députés ou soixante sénateurs , a déclaré qu'un engagement international comporte une clause contraire à la Constitution, l'autorisation de ratifier ou d'approuver l'engagement international en cause ne peut intervenir qu'après révision de la Constitution.
  
==Art. 55==
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==Article 55==
  
Les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve, pour chaque accord ou traité, de son application par l'autre partie.
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Les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des [[loi (fr)|loi]]s, sous réserve, pour chaque accord ou traité, de son application par l'autre partie.
  
= Titre VII - Le Conseil constitutionnel =
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=Titre VII - Le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]]=
  
==Art. 56==
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==Article 56<ref>''ibid.''</ref>==
  
Le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] comprend neuf membres, dont le mandat dure neuf ans et n'est pas renouvelable. Le Conseil constitutionnel se renouvelle par tiers tous les trois ans. Trois des membres sont nommés par le [[Président de la République (fr)|Président de la République]], trois par le [[président de l'Assemblée nationale (fr)|président de l'Assemblée nationale]], trois par le [[président du Sénat (fr)|président du Sénat]].
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''Le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] comprend neuf membres, dont le mandat dure neuf ans et n'est pas renouvelable. Le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] se renouvelle par tiers tous les trois ans. Trois des membres sont nommés par le [[Président de la République (fr)|Président de la République]], trois par le Président de l'[[Assemblée Nationale (fr)|Assemblée Nationale]], trois par le Président du [[Sénat (fr)|Sénat]] La procédure prévue au dernier alinéa de l'article 13 est applicable à ces nominations. Les nominations effectuées par le président de chaque assemblée sont soumises au seul avis de la commission permanente compétente de l'assemblée concernée.''
  
En sus des neuf membres prévus ci-dessus, font de droit partie à vie du Conseil constitutionnel les anciens Présidents de la République.
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''En sus des neuf membres prévus ci-dessus, font de droit partie à vie du [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] les anciens [[Président de la République (fr)|Présidents de la République]].''
  
Le Président est nommé par le [[Président de la République (fr)|Président de la République]]. Il a voix prépondérante en cas de partage.
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''Le Président est nommé par le [[Président de la République (fr)|Président de la République]]. Il a voix prépondérante en cas de partage.''
  
==Art. 57==
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==Article 57==
  
Les fonctions de membre du [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] sont incompatibles avec celles de ministre ou de membre du Parlement. Les autres incompatibilités sont fixées par une [[loi organique (fr)|loi organique]].
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Les fonctions de membre du [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] sont incompatibles avec celles de ministre ou de membre du [[Parlement (fr)|Parlement]]. Les autres incompatibilités sont fixées par une [[loi organique (fr)|loi organique]].
  
==Art. 58==
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==Article 58==
  
 
Le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] veille à la régularité de l'élection du [[Président de la République (fr)|Président de la République]].
 
Le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] veille à la régularité de l'élection du [[Président de la République (fr)|Président de la République]].
  
Il examine les réclamations et proclame les résultats du scrutin.
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Il examine les réclamations et proclame les résultats du scrutin
  
==Art. 59==
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==Article 59==
  
 
Le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] statue, en cas de contestation, sur la régularité de l'élection des députés et des sénateurs.
 
Le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] statue, en cas de contestation, sur la régularité de l'élection des députés et des sénateurs.
  
==Art. 60==
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==Article 60==
  
Le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] veille à la régularité des opérations de référendum prévues aux articles 11 et 89 et au titre XV. Il en proclame les résultats.
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Le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] veille à la régularité des opérations de [[référendum (fr)|référendum]] prévues aux articles 11 et 89 et au titre XV. Il en proclame les résultats.
  
==Art. 61==
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==Article 61==
  
Les [[loi organique (fr)|lois organiques]], avant leur [[promulgation (fr)|promulgation]], et les règlements des assemblées parlementaires, avant leur mise en application, doivent être soumis au [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] qui se prononce sur leur conformité à la [[Constitution (fr)|Constitution]].
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Les lois organiques, avant leur promulgation, les propositions de loi mentionnées à l'article 11 avant qu'elles ne soient soumises au [[référendum (fr)|référendum]], et les règlements des assemblées parlementaires, avant leur mise en application, doivent être soumis au [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] qui se prononce sur leur conformité à la Constitution.
  
Aux mêmes fins, les lois peuvent être déférées au [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]], avant leur promulgation, par le [[Président de la République (fr)|Président de la République]], le [[Premier ministre (fr)|Premier ministre]], le [[président de l'Assemblée nationale (fr)|président de l'Assemblée nationale]], le [[président du Sénat (fr)|président du Sénat]] ou soixante députés ou soixante sénateurs.
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Aux mêmes fins, les lois peuvent être déférées au [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]], avant leur promulgation, par le [[Président de la République (fr)|Président de la République]], le [[Premier Ministre (fr)|Premier Ministre]], le Président de l'[[Assemblée Nationale (fr)|Assemblée Nationale]], le Président du [[Sénat (fr)|Sénat]] ou soixante députés ou soixante sénateurs.
  
 
Dans les cas prévus aux deux alinéas précédents, le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] doit statuer dans le délai d'un mois. Toutefois, à la demande du Gouvernement, s'il y a urgence, ce délai est ramené à huit jours.
 
Dans les cas prévus aux deux alinéas précédents, le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] doit statuer dans le délai d'un mois. Toutefois, à la demande du Gouvernement, s'il y a urgence, ce délai est ramené à huit jours.
  
Dans ces mêmes cas, la saisine du Conseil constitutionnel suspend le délai de [[promulgation (fr)|promulgation]].
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Dans ces mêmes cas, la saisine du [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] suspend le délai de promulgation.
  
==Art. 62==
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==Article 61-1<ref>''ibid.''</ref>==
  
Une disposition déclarée [[inconstitutionnalité (fr)|inconstitutionnelle]] ne peut être promulguée ni mise en application.
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''Lorsque, à l'occasion d'une instance en cours devant une juridiction, il est soutenu qu'une disposition législative porte atteinte aux droits et libertés que la Constitution garantit, le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] peut être saisi de cette [[question prioritaire de constitutionnalité (fr)|question]] sur renvoi du [[Conseil d'État (fr)|Conseil d'État]] ou de la [[Cour de cassation (fr)|Cour de cassation]] qui se prononce dans un délai déterminé.''
  
Les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d'aucun recours. Elles s'imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles.
+
''Une [[loi organique (fr)|loi organique]] détermine les conditions d'application du présent article.''
  
==Art. 63==
+
==Article 62==
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Une disposition déclarée inconstitutionnelle sur le fondement de l'article 61 ne peut être promulguée ni mise en application.
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Une disposition déclarée inconstitutionnelle sur le fondement de l'article 61-1 est abrogée à compter de la publication de la décision du [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]]ou d'une date ultérieure fixée par cette décision. Le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]]détermine les conditions et limites dans lesquelles les effets que la disposition a produits sont susceptibles d'être remis en cause.
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Les décisions du [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] ne sont susceptibles d'aucun recours. Elles s'imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles.
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==Article 63==
  
 
Une [[loi organique (fr)|loi organique]] détermine les règles d'organisation et de fonctionnement du [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]], la procédure qui est suivie devant lui et notamment les délais ouverts pour le saisir de contestations.
 
Une [[loi organique (fr)|loi organique]] détermine les règles d'organisation et de fonctionnement du [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]], la procédure qui est suivie devant lui et notamment les délais ouverts pour le saisir de contestations.
  
= Titre VIII - De l'autorité judiciaire =
+
=Titre VIII - De l'autorité judiciaire=
  
==Art. 64==
+
==Article 64==
  
Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] est garant de l'indépendance de l'[[autorité judiciaire (fr)|autorité judiciaire]].
+
Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] est garant de l'indépendance de l'autorité judiciaire.
  
Il est assisté par le [[Conseil supérieur de la magistrature (fr)|Conseil supérieur de la magistrature]].
+
Il est assisté par le [[Conseil Supérieur de la Magistrature (fr)|Conseil Supérieur de la Magistrature]].
  
Une [[loi organique (fr)|loi organique]] porte statut des [[magistrat (fr)|magistrats]].
+
Une [[loi organique (fr)|loi organique]] porte statut des [[magistrat (fr)|magistrat]]s.
  
 
Les [[magistrat du siège (fr)|magistrats du siège]] sont inamovibles.
 
Les [[magistrat du siège (fr)|magistrats du siège]] sont inamovibles.
  
==Art. 65==
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==Article 65<ref>''ibid.''</ref>==
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''Le [[Conseil Supérieur de la Magistrature (fr)|Conseil Supérieur de la Magistrature]] comprend une formation compétente à l'égard des [[magistrat du siège (fr)|magistrats du siège]] et une formation compétente à l'égard des magistrats du parquet.''
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''La formation compétente à l'égard des [[magistrat du siège (fr)|magistrats du siège]] est présidée par le premier président de la [[Cour de cassation (fr)|Cour de cassation]]. Elle comprend, en outre, cinq [[magistrat du siège (fr)|magistrats du siège]] et un magistrat du parquet, un conseiller d'État désigné par le [[Conseil d'État (fr)|Conseil d'État]], un avocat ainsi que six personnalités qualifiées qui n'appartiennent ni au [[Parlement (fr)|Parlement]], ni à l'ordre judiciaire, ni à l'ordre administratif. Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]], le Président de l'[[Assemblée Nationale (fr)|Assemblée Nationale]] et le Président du [[Sénat (fr)|Sénat]] désignent chacun deux personnalités qualifiées. La procédure prévue au dernier alinéa de l'article 13 est applicable aux nominations des personnalités qualifiées. Les nominations effectuées par le président de chaque assemblée du [[Parlement (fr)|Parlement]] sont soumises au seul avis de la commission permanente compétente de l'assemblée intéressée.''
  
Le [[Conseil supérieur de la magistrature (fr)|Conseil supérieur de la magistrature]] est présidé par le [[Président de la République (fr)|Président de la République]]. Le [[garde des sceaux (fr)|ministre de la Justice]] en est le vice-président de droit. Il peut suppléer le [[Président de la République (fr)|Président de la République]].
+
''La formation compétente à l'égard des magistrats du parquet est présidée par le procureur général près la [[Cour de cassation (fr)|Cour de cassation]]. Elle comprend, en outre, cinq magistrats du parquet et un magistrat du siège, ainsi que le conseiller d'État, l'avocat et les six personnalités qualifiées mentionnés au deuxième alinéa.''
  
Le [[Conseil supérieur de la magistrature (fr)|Conseil supérieur de la magistrature]] comprend deux formations, l'une compétente à l'égard des [[magistrat du siège (fr)|magistrats du siège]], l'autre à l'égard des [[magistrat du parquet (fr)|magistrats du parquet]].
+
''La formation du [[Conseil Supérieur de la Magistrature (fr)|Conseil Supérieur de la Magistrature]] compétente à l'égard des [[magistrat du siège (fr)|magistrats du siège]] fait des propositions pour les nominations des [[magistrat du siège (fr)|magistrats du siège]] à la [[Cour de cassation (fr)|Cour de cassation]], pour celles de premier président de cour d'appel et pour celles de président de tribunal de grande instance. Les autres [[magistrat du siège (fr)|magistrats du siège]] sont nommés sur son avis conforme.''
  
La formation compétente à l'égard des magistrats du siège comprend, outre le Président de la République et le garde des Sceaux, cinq magistrats du siège et un magistrat du parquet, un conseiller d'État, désigné par le Conseil d'État, et trois personnalités n'appartenant ni au Parlement ni à l'ordre judiciaire, désignées respectivement par le Président de la République, le président de l'Assemblée nationale et le président du Sénat.
+
''La formation du [[Conseil Supérieur de la Magistrature (fr)|Conseil Supérieur de la Magistrature]] compétente à l'égard des magistrats du parquet donne son avis sur les nominations qui concernent les magistrats du parquet.''
  
La formation compétente à l'égard des magistrats du parquet comprend, outre le Président de la République et le garde des Sceaux, cinq magistrats du parquet et un magistrat du siège, le conseiller d'État et les trois personnalités mentionnées à l'alinéa précédent.
+
''La formation du [[Conseil Supérieur de la Magistrature (fr)|Conseil Supérieur de la Magistrature]] compétente à l'égard des [[magistrat du siège (fr)|magistrats du siège]] statue comme conseil de discipline des [[magistrat du siège (fr)|magistrats du siège]]. Elle comprend alors, outre les membres visés au deuxième alinéa, le magistrat du siège appartenant à la formation compétente à l'égard des magistrats du parquet.''
  
La formation du Conseil supérieur de la magistrature compétente à l'égard des magistrats du siège fait des propositions pour les nominations des magistrats du siège à la Cour de cassation et pour celles de premier président de cour d'appel et pour celles de président de tribunal de grande instance. Les autres magistrats du siège sont nommés sur son avis conforme.
+
''La formation du [[Conseil Supérieur de la Magistrature (fr)|Conseil Supérieur de la Magistrature]] compétente à l'égard des magistrats du parquet donne son avis sur les sanctions disciplinaires qui les concernent. Elle comprend alors, outre les membres visés au troisième alinéa, le magistrat du parquet appartenant à la formation compétente à l'égard des [[magistrat du siège (fr)|magistrats du siège]].''
  
Elle statue comme conseil de discipline des magistrats du siège. Elle est alors présidée par le premier président de la Cour de cassation.
+
''Le [[Conseil Supérieur de la Magistrature (fr)|Conseil Supérieur de la Magistrature]] se réunit en formation plénière pour répondre aux demandes d'avis formulées par le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] au titre de l'article 64. Il se prononce, dans la même formation, sur les questions relatives à la déontologie des magistrats ainsi que sur toute question relative au fonctionnement de la justice dont le saisit le ministre de la justice. La formation plénière comprend trois des cinq [[magistrat du siège (fr)|magistrats du siège]] mentionnés au deuxième alinéa, trois des cinq magistrats du parquet mentionnés au troisième alinéa, ainsi que le conseiller d'État, l'avocat et les six personnalités qualifiées mentionnés au deuxième alinéa. Elle est présidée par le premier président de la [[Cour de cassation (fr)|Cour de cassation]], que peut suppléer le procureur général près cette cour.''
  
La formation du Conseil supérieur de la magistrature compétente à l'égard des magistrats du parquet donne son avis pour les nominations concernant les magistrats du parquet, à l'exception des emplois auxquels il est pourvu en Conseil des ministres.
+
''Sauf en matière disciplinaire, le ministre de la justice peut participer aux séances des formations du [[Conseil Supérieur de la Magistrature (fr)|Conseil Supérieur de la Magistrature]].''
  
Elle donne son avis sur les sanctions disciplinaires concernant les magistrats du parquet. Elle est alors présidée par le procureur général près la Cour de cassation.
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''Le [[Conseil Supérieur de la Magistrature (fr)|Conseil Supérieur de la Magistrature]] peut être saisi par un justiciable dans les conditions fixées par une [[loi organique (fr)|loi organique]].''
  
Une loi organique détermine les conditions d'application du présent article.
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La [[loi organique (fr)|loi organique]] détermine les conditions d'application du présent article.
  
==Art. 66==
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==Article 66==
  
 
Nul ne peut être arbitrairement détenu.
 
Nul ne peut être arbitrairement détenu.
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L'autorité judiciaire, gardienne de la liberté individuelle, assure le respect de ce principe dans les conditions prévues par la loi.
 
L'autorité judiciaire, gardienne de la liberté individuelle, assure le respect de ce principe dans les conditions prévues par la loi.
  
==Art. 66-1==
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==Article 66-1==
  
Nul ne peut être condamné à la [[peine de mort]].
+
Nul ne peut être condamné à la peine de mort.
  
= Titre IX - La Haute Cour de justice =
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=Titre IX - La [[Haute Cour (fr)|Haute Cour]]=
  
==Art. 67==
+
==Article 67==
  
Il est institué une [[Haute Cour de justice (fr)|Haute Cour de justice]].
+
Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] n'est pas responsable des actes accomplis en cette qualité, sous réserve des dispositions des articles 53-2 et 68.
  
Elle est composée de membres élus, en leur sein et en nombre égal, par l'Assemblée nationale et par le Sénat après chaque renouvellement général ou partiel de ces assemblées. Elle élit son président parmi ses membres.
+
Il ne peut, durant son mandat et devant aucune juridiction ou autorité administrative française, être requis de témoigner non plus que faire l'objet d'une action, d'un acte d'information, d'instruction ou de poursuite. Tout délai de prescription ou de forclusion est suspendu.
  
Une loi organique fixe la composition de la Haute Cour, les règles de son fonctionnement ainsi que la procédure applicable devant elle.
+
Les instances et procédures auxquelles il est ainsi fait obstacle peuvent être reprises ou engagées contre lui à l'expiration d'un délai d'un mois suivant la cessation des fonctions.
  
==Art. 68==
+
==Article 68==
  
Le Président de la République n'est responsable des actes accomplis dans l'exercice de ses fonctions qu'en cas de [[haute trahison (fr)|haute trahison]]. Il ne peut être mis en accusation que par les deux assemblées statuant par un vote identique au scrutin public et à la majorité absolue des membres les composant; il est jugé par la Haute Cour de justice.
+
Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] ne peut être destitué qu'en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat. La destitution est prononcée par le [[Parlement (fr)|Parlement]] constitué en [[[[Haute Cour (fr)|Haute Cour]] (fr)|]].
  
= Titre X - De la responsabilité pénale des membres du gouvernement =
+
La proposition de réunion de la [[Haute Cour (fr)|Haute Cour]] adoptée par une des assemblées du [[Parlement (fr)|Parlement]] est aussitôt transmise à l'autre qui se prononce dans les quinze jours.
  
==Art. 68-1==
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La [[Haute Cour (fr)|Haute Cour]] est présidée par le président de l'Assemblée nationale. Elle statue dans un délai d'un mois, à bulletins secrets, sur la destitution. Sa décision est d'effet immédiat.
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Les décisions prises en application du présent article le sont à la majorité des deux tiers des membres composant l'assemblée concernée ou la [[Haute Cour (fr)|Haute Cour]]. Toute délégation de vote est interdite. Seuls sont recensés les votes favorables à la proposition de réunion de la [[Haute Cour (fr)|Haute Cour]] ou à la destitution.
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Une [[loi organique (fr)|loi organique]] fixe les conditions d'application du présent article.
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=Titre X - De la responsabilité pénale des membres du gouvernement=
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==Article 68-1==
  
 
Les membres du gouvernement sont pénalement responsables des actes accomplis dans l'exercice de leurs fonctions et qualifiés crimes ou délits au moment où ils ont été commis.
 
Les membres du gouvernement sont pénalement responsables des actes accomplis dans l'exercice de leurs fonctions et qualifiés crimes ou délits au moment où ils ont été commis.
  
Ils sont jugés par la [[Cour de justice de la République (fr)|Cour de justice de la République]].
+
Ils sont jugés par la [[Cour de justice de la République (fr)|Cour de justice de la République]]
  
La Cour de justice de la République est liée par la définition des crimes et délits ainsi que par la détermination des peines telles qu'elles résultent de la loi.
+
La [[Cour de justice de la République (fr)|Cour de justice de la République]] est liée par la définition des crimes et délits ainsi que par la détermination des peines telles qu'elles résultent de la loi.
  
==Art. 68-2==
+
==Article 68-2==
  
La Cour de justice de la République comprend quinze juges : douze parlementaires élus, en leur sein et en nombre égal, par l'Assemblée nationale et par le Sénat après chaque renouvellement général ou partiel de ces assemblées et trois magistrats du siège à la Cour de cassation, dont l'un préside la Cour de justice de la République.
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La [[Cour de justice de la République (fr)|Cour de justice de la République]] comprend quinze juges : douze parlementaires élus, en leur sein et en nombre égal, par l'[[Assemblée Nationale (fr)|Assemblée Nationale]] et par le [[Sénat (fr)|Sénat]] après chaque renouvellement général ou partiel de ces assemblées et trois [[magistrat du siège (fr)|magistrats du siège]] à la [[Cour de cassation (fr)|Cour de cassation]], dont l'un préside la [[Cour de justice de la République (fr)|Cour de justice de la République]].
  
Toute personne qui se prétend lésée par un crime ou un délit commis par un membre du gouvernement dans l'exercice de ses fonctions peut porter plainte auprès d'une commission des requêtes.
+
Toute personne qui se prétend lésée par un [[crime (fr)|crime]] ou un [[délit (fr)|délit]] commis par un membre du [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] dans l'exercice de ses fonctions peut porter plainte auprès d'une commission des requêtes.
  
Cette commission ordonne soit le classement de la procédure, soit sa transmission au procureur général près la Cour de cassation aux fins de saisine de la Cour de justice de la République.
+
Cette commission ordonne soit le classement de la procédure, soit sa transmission au procureur général près la [[Cour de cassation (fr)|Cour de cassation]] aux fins de saisine de la [[Cour de justice de la République (fr)|Cour de justice de la République]].
  
Le procureur général près la Cour de cassation peut aussi saisir d'office la Cour de justice de la République sur avis conforme de la commission des requêtes.
+
Le procureur général près la [[Cour de cassation (fr)|Cour de cassation]] peut aussi saisir d'office la [[Cour de justice de la République (fr)|Cour de justice de la République]] sur avis conforme de la commission des requêtes.
  
Une loi organique détermine les conditions d'application du présent article.
+
Une [[loi organique (fr)|loi organique]] détermine les conditions d'application du présent article.
  
==Art. 68-3==
+
==Article 68-3==
  
 
Les dispositions du présent titre sont applicables aux faits commis avant son entrée en vigueur.
 
Les dispositions du présent titre sont applicables aux faits commis avant son entrée en vigueur.
  
= Titre XI - Le Conseil économique et social =
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=Titre XI - Le [[Conseil économique, social et environnemental (fr)|Conseil économique, social et environnemental]]=
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==Article 69<ref>''ibid.''</ref>==
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''Le [[Conseil économique, social et environnemental (fr)|Conseil économique, social et environnemental]], saisi par le Gouvernement, donne son avis sur les projets de loi, d'ordonnance ou de [[décret (fr)|décret]] ainsi que sur les propositions de lois qui lui sont soumis.''
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''Un membre du [[Conseil économique, social et environnemental (fr)|Conseil économique, social et environnemental]] peut être désigné par celui-ci pour exposer devant les assemblées parlementaires l'avis du Conseil sur les projets ou propositions qui lui ont été soumis.''
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''Le [[Conseil économique, social et environnemental (fr)|Conseil économique, social et environnemental]] peut être saisi par voie de pétition dans les conditions fixées par une [[loi organique (fr)|loi organique]]. Après examen de la pétition, il fait connaître au [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] et au [[Parlement (fr)|Parlement]] les suites qu'il propose d'y donner.''
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==Article 70==
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Le [[Conseil économique, social et environnemental (fr)|Conseil économique, social et environnemental]] peut être consulté par le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] et le [[Parlement (fr)|Parlement]] sur tout problème de caractère économique, social ou environnemental. Le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] peut également le consulter sur les projets de loi de programmation définissant les orientations pluriannuelles des finances publiques. Tout plan ou tout projet de loi de programmation à caractère économique, social ou environnemental lui est soumis pour avis.
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==Article 71==
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La composition du [[Conseil économique, social et environnemental (fr)|Conseil économique, social et environnemental]] , dont le nombre de membres ne peut excéder deux cent trente-trois, et ses règles de fonctionnement sont fixées par une [[loi organique (fr)|loi organique]].
  
==Art. 69==
+
=Titre XI bis - Le Défenseur des droits=
  
Le [[Conseil économique et social (fr)|Conseil économique et social]], saisi par le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]], donne son avis sur les projets de [[loi (fr)|loi]], d'[[ordonnance (fr)|ordonnance]] ou de [[décret (fr)|décret]] ainsi que sur les [[proposition de loi (fr)|propositions de lois]] qui lui sont soumis.
+
==Article 71-1<ref>''ibid.''</ref>==
  
Un membre du Conseil économique et social peut être désigné par celui-ci pour exposer devant les assemblées parlementaires l'avis du Conseil sur les projets ou propositions qui lui ont été soumis.
+
''Le Défenseur des droits veille au respect des droits et libertés par les administrations de l'[[État (fr)|État]] les [[collectivité territoriale (fr)|collectivités territoriales]], les établissements publics, ainsi que par tout organisme investi d'une mission de service public, ou à l'égard duquel la [[loi organique (fr)|loi organique]] lui attribue des compétences.''
  
==Art. 70==
+
''Il peut être saisi, dans les conditions prévues par la [[loi organique (fr)|loi organique]], par toute personne s'estimant lésée par le fonctionnement d'un service public ou d'un organisme visé au premier alinéa. Il peut se saisir d'office.''
  
Le [[Conseil économique et social (fr)|Conseil économique et social]] peut être également consulté par le Gouvernement sur tout problème de caractère économique ou social. Tout plan ou tout projet de loi de programme à caractère économique ou social lui est soumis pour avis.
+
''La [[loi organique (fr)|loi organique]] définit les attributions et les modalités d'intervention du Défenseur des droits. Elle détermine les conditions dans lesquelles il peut être assisté par un collège pour l'exercice de certaines de ses attributions.''
  
==Art. 71==
+
''Le Défenseur des droits est nommé par le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] pour un mandat de six ans non renouvelable, après application de la procédure prévue au dernier alinéa de l'article 13. Ses fonctions sont incompatibles avec celles de membre du [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] et de membre du [[Parlement (fr)|Parlement]]. Les autres incompatibilités sont fixées par la [[loi organique (fr)|loi organique]].''
  
La composition du Conseil économique et social et ses règles de fonctionnement sont fixées par une [[loi organique (fr)|loi organique]].
+
''Le Défenseur des droits rend compte de son activité au [[Président de la République (fr)|Président de la République]] et au [[Parlement (fr)|Parlement]].''
  
= Titre XII - Des collectivités territoriales =
+
==Titre XII - Des Collectivités Territoriales==
  
==Art. 72==
+
==Article 72==
  
Les [[collectivité territoriale (fr)|collectivités territoriales]] de la République sont les [[commune (fr)|communes]], les [[département (fr)|départements]], les [[région (fr)|régions]], les [[collectivité à statut particulier (fr)|collectivités à statut particulier]] et les [[collectivité d'outre-mer (fr)|collectivités d'outre-mer]] régies par l'article 74. Toute autre collectivité territoriale est créée par la loi, le cas échéant en lieu et place d'une ou de plusieurs collectivités mentionnées au présent alinéa.
+
Les [[collectivité territoriale (fr)|collectivités territoriales]] de la République sont les communes, les [[département (fr)|département]]s, les [[région (fr)|région]]s, les collectivités à statut particulier et les collectivités d'outre-mer régies par l'article 74. Toute autre collectivité territoriale est créée par la loi, le cas échéant en lieu et place d'une ou de plusieurs collectivités mentionnées au présent alinéa.
  
 
Les [[collectivité territoriale (fr)|collectivités territoriales]] ont vocation à prendre les décisions pour l'ensemble des compétences qui peuvent le mieux être mises en oeuvre à leur échelon.
 
Les [[collectivité territoriale (fr)|collectivités territoriales]] ont vocation à prendre les décisions pour l'ensemble des compétences qui peuvent le mieux être mises en oeuvre à leur échelon.
  
Dans les conditions prévues par la loi, ces [[collectivité territoriale (fr)|collectivités]] s'administrent librement par des conseils élus et disposent d'un pouvoir réglementaire pour l'exercice de leurs compétences.
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Dans les conditions prévues par la loi, ces collectivités s'administrent librement par des conseils élus et disposent d'un pouvoir réglementaire pour l'exercice de leurs compétences.
  
Dans les conditions prévues par la loi organique, et sauf lorsque sont en cause les conditions essentielles d'exercice d'une liberté publique ou d'un droit constitutionnellement garanti, les collectivités territoriales ou leurs groupements peuvent, lorsque, selon le cas, la loi ou le règlement l'a prévu, déroger, à titre expérimental et pour un objet et une durée limités, aux dispositions législatives ou réglementaires qui régissent l'exercice de leurs compétences.
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Dans les conditions prévues par la [[loi organique (fr)|loi organique]], et sauf lorsque sont en cause les conditions essentielles d'exercice d'une liberté publique ou d'un droit constitutionnellement garanti, les [[collectivité territoriale (fr)|collectivités territoriales]] ou leurs groupements peuvent, lorsque, selon le cas, la loi ou le règlement l'a prévu, déroger, à titre expérimental et pour un objet et une durée limités, aux dispositions législatives ou réglementaires qui régissent l'exercice de leurs compétences.
  
Aucune [[collectivité territoriale (fr)|collectivité territoriale]] ne peut exercer une tutelle sur une autre. Cependant, lorsque l'exercice d'une compétence nécessite le concours de plusieurs collectivités territoriales, la loi peut autoriser l'une d'entre elles ou un de leurs groupements à organiser les modalités de leur action commune.
+
Aucune collectivité territoriale ne peut exercer une tutelle sur une autre. Cependant, lorsque l'exercice d'une compétence nécessite le concours de plusieurs [[collectivité territoriale (fr)|collectivités territoriales]], la loi peut autoriser l'une d'entre elles ou un de leurs groupements à organiser les modalités de leur action commune.
  
Dans les [[collectivité territoriale (fr)|collectivités territoriales]] de la République, le représentant de l'État, représentant de chacun des membres du Gouvernement, a la charge des intérêts nationaux, du contrôle administratif et du respect des lois.
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Dans les [[collectivité territoriale (fr)|collectivités territoriales]] de la République, le représentant de l'[[État (fr)|État]] représentant de chacun des membres du Gouvernement, a la charge des intérêts nationaux, du contrôle administratif et du respect des lois.
  
==Art. 72-1==
+
==Article 72-1==
  
La loi fixe les conditions dans lesquelles les électeurs de chaque [[collectivité territoriale (fr)|collectivité territoriale]] peuvent, par l'exercice du [[droit de pétition (fr)|droit de pétition]], demander l'inscription à l'ordre du jour de l'assemblée délibérante de cette collectivité d'une question relevant de sa compétence.
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La loi fixe les conditions dans lesquelles les électeurs de chaque collectivité territoriale peuvent, par l'exercice du droit de pétition, demander l'inscription à l'ordre du jour de l'assemblée délibérante de cette collectivité d'une question relevant de sa compétence.
  
Dans les conditions prévues par la loi organique, les projets de délibération ou d'acte relevant de la compétence d'une collectivité territoriale peuvent, à son initiative, être soumis, par la voie du [[référendum (fr)|référendum]], à la décision des électeurs de cette collectivité.
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Dans les conditions prévues par la [[loi organique (fr)|loi organique]], les projets de délibération ou d'acte relevant de la compétence d'une collectivité territoriale peuvent, à son initiative, être soumis, par la voie du [[référendum (fr)|référendum]], à la décision des électeurs de cette collectivité.
  
Lorsqu'il est envisagé de créer une [[collectivité territoriale (fr)|collectivité territoriale]] dotée d'un statut particulier ou de modifier son organisation, il peut être décidé par la loi de consulter les électeurs inscrits dans les collectivités intéressées. La modification des limites des collectivités territoriales peut également donner lieu à la consultation des électeurs dans les conditions prévues par la loi.  
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Lorsqu'il est envisagé de créer une collectivité territoriale dotée d'un statut particulier ou de modifier son organisation, il peut être décidé par la loi de consulter les électeurs inscrits dans les collectivités intéressées. La modification des limites des [[collectivité territoriale (fr)|collectivités territoriales]] peut également donner lieu à la consultation des électeurs dans les conditions prévues par la loi.
  
==Art. 72-2==
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==Article 72-2==
  
 
Les [[collectivité territoriale (fr)|collectivités territoriales]] bénéficient de ressources dont elles peuvent disposer librement dans les conditions fixées par la loi.
 
Les [[collectivité territoriale (fr)|collectivités territoriales]] bénéficient de ressources dont elles peuvent disposer librement dans les conditions fixées par la loi.
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Elles peuvent recevoir tout ou partie du produit des impositions de toutes natures. La loi peut les autoriser à en fixer l'assiette et le taux dans les limites qu'elle détermine.
 
Elles peuvent recevoir tout ou partie du produit des impositions de toutes natures. La loi peut les autoriser à en fixer l'assiette et le taux dans les limites qu'elle détermine.
  
Les recettes fiscales et les autres ressources propres des collectivités territoriales représentent, pour chaque catégorie de collectivités, une part déterminante de l'ensemble de leurs ressources. La loi organique fixe les conditions dans lesquelles cette règle est mise en oeuvre.
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Les recettes fiscales et les autres ressources propres des [[collectivité territoriale (fr)|collectivités territoriales]] représentent, pour chaque catégorie de collectivités, une part déterminante de l'ensemble de leurs ressources. La [[loi organique (fr)|loi organique]] fixe les conditions dans lesquelles cette règle est mise en oeuvre.
  
Tout transfert de compétences entre l'[[État (fr)|État]] et les [[collectivité territoriale (fr)|collectivités territoriales]] s'accompagne de l'attribution de ressources équivalentes à celles qui étaient consacrées à leur exercice. Toute création ou extension de compétences ayant pour conséquence d'augmenter les dépenses des collectivités territoriales est accompagnée de ressources déterminées par la loi.
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Tout transfert de compétences entre l'[[État (fr)|État]] et les [[collectivité territoriale (fr)|collectivités territoriales]] s'accompagne de l'attribution de ressources équivalentes à celles qui étaient consacrées à leur exercice. Toute création ou extension de compétences ayant pour conséquence d'augmenter les dépenses des [[collectivité territoriale (fr)|collectivités territoriales]] est accompagnée de ressources déterminées par la loi.
  
La loi prévoit des dispositifs de péréquation destinés à favoriser l'égalité entre les collectivités territoriales.  
+
La loi prévoit des dispositifs de péréquation destinés à favoriser l'égalité entre les [[collectivité territoriale (fr)|collectivités territoriales]].
  
==Art. 72-3==
+
==Article 72-3==
  
La [[République (fr)|République]] reconnaît, au sein du peuple français, les populations d'outre-mer, dans un idéal commun de liberté, d'égalité et de fraternité.
+
La République reconnaît, au sein du peuple français, les populations d'outre-mer, dans un idéal commun de [[liberté (fr)|liberté]], d'[[égalité (fr)|égalité]] et de [[fraternité (fr)|fraternité]].
  
La [[Guadeloupe]], la [[Guyane]], la [[Martinique]], la [[Réunion]], [[Mayotte]], [[Saint-Pierre-et-Miquelon]], les îles [[Wallis et Futuna]] et la [[Polynésie française]] sont régis par l'article 73 pour les départements et les régions d'outre-mer et pour les collectivités territoriales créées en application du dernier alinéa de l'article 73, et par l'article 74 pour les autres collectivités.
+
La Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, La Réunion, Mayotte, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon, les îles Wallis et Futuna et la Polynésie française sont régis par l'article 73 pour les [[département (fr)|département]]s et les [[région (fr)|région]]s d'outre-mer et pour les [[collectivité territoriale (fr)|collectivités territoriales]] créées en application du dernier alinéa de l'article 73, et par l'article 74 pour les autres collectivités.
  
Le statut de la [[Nouvelle-Calédonie]] est régi par le titre XIII.
+
Le statut de la Nouvelle-Calédonie est régi par le titre XIII.
  
La loi détermine le régime législatif et l'organisation particulière des [[Terres australes et antarctiques françaises]].
+
La loi détermine le régime législatif et l'organisation particulière des Terres australes et antarctiques françaises et de Clipperton.
  
==Art. 72-4==
+
==Article 72-4==
  
Aucun changement, pour tout ou partie de l'une des collectivités mentionnées au deuxième alinéa de l'article 72-3, de l'un vers l'autre des régimes prévus par les articles 73 et 74, ne peut intervenir sans que le consentement des électeurs de la collectivité ou de la partie de collectivité intéressée ait été préalablement recueilli dans les conditions prévues à l'alinéa suivant. Ce changement de régime est décidé par une loi organique.
+
Aucun changement, pour tout ou partie de l'une des collectivités mentionnées au deuxième alinéa de l'article 72-3, de l'un vers l'autre des régimes prévus par les articles 73 et 74, ne peut intervenir sans que le consentement des électeurs de la collectivité ou de la partie de collectivité intéressée ait été préalablement recueilli dans les conditions prévues à l'alinéa suivant. Ce changement de régime est décidé par une [[loi organique (fr)|loi organique]].
  
Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]], sur proposition du [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] pendant la durée des sessions ou sur proposition conjointe des deux assemblées, publiées au Journal officiel, peut décider de consulter les électeurs d'une collectivité territoriale située outre-mer sur une question relative à son organisation, à ses compétences ou à son régime législatif. Lorsque la consultation porte sur un changement prévu à l'alinéa précédent et est organisée sur proposition du [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]], celui-ci fait, devant chaque assemblée, une déclaration qui est suivie d'un débat.
+
Le [[Président de la République (fr)|Président de la République]], sur proposition du [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] pendant la durée des sessions ou sur proposition conjointe des deux assemblées, publiées au Journal officiel, peut décider de consulter les électeurs d'une collectivité territoriale située outre-mer sur une question relative à son organisation, à ses compétences ou à son régime législatif. Lorsque la consultation porte sur un changement prévu à l'alinéa précédent et est organisée sur proposition du Gouvernement, celui-ci fait, devant chaque assemblée, une déclaration qui est suivie d'un débat.
  
==Art. 73==
+
==Article 73<ref>''ibid.''</ref>==
  
Dans les [[département d'outre-mer (fr)|départements]] et les [[région d'outre-mer (fr)|régions d'outre-mer]], les [[loi (fr)|lois]] et [[règlements (fr)|règlement]] sont applicables de plein droit. Ils peuvent faire l'objet d'adaptations tenant aux caractéristiques et contraintes particulières de ces collectivités.
+
''Dans les [[département (fr)|département]]s et les [[région (fr)|région]]s d'outre-mer, les lois et règlements sont applicables de plein droit. Ils peuvent faire l'objet d'adaptations tenant aux caractéristiques et contraintes particulières de ces collectivités.''
  
Ces adaptations peuvent être décidées par ces collectivités dans les matières où s'exercent leurs compétences et si elles y ont été habilitées par la loi.
+
''Ces adaptations peuvent être décidées par ces collectivités dans les matières où s'exercent leurs compétences et si elles y ont été habilitées, selon le cas, par la loi ou par le règlement.''
  
Par dérogation au premier [[alinéa (fr)|alinéa]] et pour tenir compte de leurs spécificités, les collectivités régies par le présent article peuvent être habilitées par la loi à fixer elles-mêmes les règles applicables sur leur territoire, dans un nombre limité de matières pouvant relever du domaine de la loi.
+
''Par dérogation au premier alinéa et pour tenir compte de leurs spécificités, les collectivités régies par le présent article peuvent être habilitées, selon le cas, par la loi ou par le règlement à fixer elles-mêmes les règles applicables sur leur territoire, dans un nombre limité de matières pouvant relever du domaine de la loi ou du règlement.''
  
Ces règles ne peuvent porter sur la nationalité, les droits civiques, les garanties des libertés publiques, l'état et la capacité des personnes, l'organisation de la justice, le droit pénal, la procédure pénale, la politique étrangère, la défense, la sécurité et l'ordre publics, la monnaie, le crédit et les changes, ainsi que le droit électoral. Cette énumération pourra être précisée et complétée par une loi organique.
+
''Ces règles ne peuvent porter sur la [[nationalité (fr)|nationalité]], les droits civiques, les garanties des libertés publiques, l'état et la capacité des personnes, l'organisation de la justice, le [[droit pénal (fr)|droit pénal]], la [[procédure pénale (fr)|procédure pénale]], la politique étrangère, la défense, la sécurité et l'[[ordre public (fr)|ordre public]]s, la monnaie, le crédit et les changes, ainsi que le [[droit électoral (fr)|droit électoral]]. Cette énumération pourra être précisée et complétée par une [[loi organique (fr)|loi organique]].''
  
La disposition prévue aux deux précédents alinéas n'est pas applicable au département et à la région de La Réunion.
+
''La disposition prévue aux deux précédents alinéas n'est pas applicable au département et à la région de La Réunion.''
  
Les habilitations prévues aux deuxième et troisième alinéas sont décidées, à la demande de la collectivité concernée, dans les conditions et sous les réserves prévues par une loi organique. Elles ne peuvent intervenir lorsque sont en cause les conditions essentielles d'exercice d'une liberté publique ou d'un droit constitutionnellement garanti.
+
''Les habilitations prévues aux deuxième et troisième alinéas sont décidées, à la demande de la collectivité concernée, dans les conditions et sous les réserves prévues par une [[loi organique (fr)|loi organique]]. Elles ne peuvent intervenir lorsque sont en cause les conditions essentielles d'exercice d'une liberté publique ou d'un droit constitutionnellement garanti.''
  
La création par la loi d'une collectivité se substituant à un département et une région d'outre-mer ou l'institution d'une assemblée délibérante unique pour ces deux collectivités ne peut intervenir sans qu'ait été recueilli, selon les formes prévues au second alinéa de l'article 72-4, le consentement des électeurs inscrits dans le ressort de ces collectivités.
+
''La création par la loi d'une collectivité se substituant à un département et une région d'outre-mer ou l'institution d'une assemblée délibérante unique pour ces deux collectivités ne peut intervenir sans qu'ait été recueilli, selon les formes prévues au second alinéa de l'article 72-4, le consentement des électeurs inscrits dans le ressort de ces collectivités.''
  
==Art. 74==
+
==Article 74==
  
Les [[collectivité d'outre-mer (fr)|collectivités d'outre-mer]] régies par le présent article ont un statut qui tient compte des intérêts propres de chacune d'elles au sein de la République.
+
Les collectivités d'outre-mer régies par le présent article ont un statut qui tient compte des intérêts propres de chacune d'elles au sein de la République.
  
 
Ce statut est défini par une [[loi organique (fr)|loi organique]], adoptée après avis de l'assemblée délibérante, qui fixe :
 
Ce statut est défini par une [[loi organique (fr)|loi organique]], adoptée après avis de l'assemblée délibérante, qui fixe :
  
- les conditions dans lesquelles les lois et règlements y sont applicables;
+
* les conditions dans lesquelles les [[loi (fr)|s]] et [[règlement (fr)|règlement]]s y sont applicables ;
  
- les compétences de cette collectivité; sous réserve de celles déjà exercées par elle, le transfert de compétences de l'État ne peut porter sur les matières énumérées au quatrième alinéa de l'article 73, précisées et complétées, le cas échéant, par la loi organique;
+
* les compétences de cette collectivité ; sous réserve de celles déjà exercées par elle, le transfert de compétences de l'[[État (fr)|État]] ne peut porter sur les matières énumérées au quatrième alinéa de l'article 73, précisées et complétées, le cas échéant, par la [[loi organique (fr)|loi organique]] ;
  
- les règles d'organisation et de fonctionnement des institutions de la collectivité et le régime électoral de son assemblée délibérante;
+
* les règles d'organisation et de fonctionnement des institutions de la collectivité et le régime électoral de son assemblée délibérante ;
  
- les conditions dans lesquelles ses institutions sont consultées sur les projets et propositions de loi et les projets d'ordonnance ou de décret comportant des dispositions particulières à la collectivité, ainsi que sur la ratification ou l'approbation d'engagements internationaux conclus dans les matières relevant de sa compétence.
+
*les conditions dans lesquelles ses institutions sont consultées sur les projets et propositions de loi et les projets d'ordonnance ou de [[décret (fr)|décret]] comportant des dispositions particulières à la collectivité, ainsi que sur la ratification ou l'approbation d'engagements internationaux conclus dans les matières relevant de sa compétence.
  
 
La [[loi organique (fr)|loi organique]] peut également déterminer, pour celles de ces collectivités qui sont dotées de l'autonomie, les conditions dans lesquelles :
 
La [[loi organique (fr)|loi organique]] peut également déterminer, pour celles de ces collectivités qui sont dotées de l'autonomie, les conditions dans lesquelles :
  
- le [[Conseil d'État (fr)|Conseil d'État]] exerce un contrôle juridictionnel spécifique sur certaines catégories d'actes de l'assemblée délibérante intervenant au titre des compétences qu'elle exerce dans le domaine de la loi;
+
* le [[Conseil d'État (fr)|Conseil d'État]] exerce un contrôle juridictionnel spécifique sur certaines catégories d'actes de l'assemblée délibérante intervenant au titre des compétences qu'elle exerce dans le domaine de la loi ;
  
- l'assemblée délibérante peut modifier une loi promulguée postérieurement à l'entrée en vigueur du statut de la collectivité, lorsque le [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]], saisi notamment par les autorités de la collectivité, a constaté que la loi était intervenue dans le domaine de compétence de cette collectivité;
+
* l'assemblée délibérante peut modifier une loi promulguée postérieurement à l'entrée en vigueur du statut de la collectivité, lorsque le[[[[[[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]] (fr)|]] (fr)|]], saisi notamment par les autorités de la collectivité, a constaté que la loi était intervenue dans le domaine de compétence de cette collectivité ;
  
- des mesures justifiées par les nécessités locales peuvent être prises par la collectivité en faveur de sa population, en matière d'accès à l'emploi, de droit d'établissement pour l'exercice d'une activité professionnelle ou de protection du patrimoine foncier;
+
* des mesures justifiées par les nécessités locales peuvent être prises par la collectivité en faveur de sa population, en matière d'accès à l'emploi, de droit d'établissement pour l'exercice d'une activité professionnelle ou de protection du patrimoine foncier ;
  
- la collectivité peut participer, sous le contrôle de l'État, à l'exercice des compétences qu'il conserve, dans le respect des garanties accordées sur l'ensemble du territoire national pour l'exercice des libertés publiques.
+
* la collectivité peut participer, sous le contrôle de l'[[État (fr)|État]] à l'exercice des compétences qu'il conserve, dans le respect des garanties accordées sur l'ensemble du territoire national pour l'exercice des libertés publiques.
  
Les autres modalités de l'organisation particulière des collectivités relevant du présent article sont définies et modifiées par la loi après consultation de leur assemblée délibérante.  
+
Les autres modalités de l'organisation particulière des collectivités relevant du présent article sont définies et modifiées par la loi après consultation de leur assemblée délibérante.
  
==Art. 74-1==
+
==Article 74-1==
  
Dans les collectivités d'outre-mer visées à l'article 74 et en Nouvelle-Calédonie, le Gouvernement peut, dans les matières qui demeurent de la compétence de l'État, étendre par ordonnances, avec les adaptations nécessaires, les dispositions de nature législative en vigueur en métropole, sous réserve que la loi n'ait pas expressément exclu, pour les dispositions en cause, le recours à cette procédure.
+
Dans les collectivités d'outre-mer visées à l'article 74 et en Nouvelle-Calédonie, le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]]  peut, par ordonnances, dans les matières qui demeurent de la compétence de l'[[État (fr)|État]] étendre, avec les adaptations nécessaires, les dispositions de nature législative en vigueur en métropole ou adapter les dispositions de nature législative en vigueur à l'organisation particulière de la collectivité concernée, sous réserve que la loi n'ait pas expressément exclu, pour les dispositions en cause, le recours à cette procédure.
  
Les ordonnances sont prises en Conseil des ministres après avis des assemblées délibérantes intéressées et du Conseil d'État. Elles entrent en vigueur dès leur publication. Elles deviennent caduques en l'absence de ratification par le Parlement dans le délai de dix-huit mois suivant cette publication.
+
Les [[ordonnance (fr)|ordonnance]]s sont prises en [[conseil des ministres (fr)|conseil des ministres]] après avis des assemblées délibérantes intéressées et du [[Conseil d'État (fr)|Conseil d'État]]. Elles entrent en vigueur dès leur publication. Elles deviennent [[caducité (fr)|caduques]] en l'absence de ratification par le [[Parlement (fr)|Parlement]] dans le délai de dix-huit mois suivant cette publication.
  
==Art. 75==
+
==Article 75==
  
Les [[citoyen (fr)|citoyens]] de la République qui n'ont pas le statut civil de droit commun, seul visé à l'article 34, conservent leur [[statut personnel (fr)|statut personnel]] tant qu'ils n'y ont pas renoncé.
+
Les citoyens de la République qui n'ont pas le statut civil de droit commun, seul visé à l'article 34, conservent leur statut personnel tant qu'ils n'y ont pas renoncé.
  
= Titre XIII - Dispositions transitoires relatives à la Nouvelle-Calédonie =
+
==Article 75-1==
  
==Art. 76==
+
Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France.
  
Les populations de la [[Nouvelle-Calédonie]] sont appelées à se prononcer avant le 31 décembre 1998 sur les dispositions de l'accord signé à Nouméa le 5 mai 1998 et publié le 27 mai 1998 au Journal officiel de la République française.
+
=Titre XIII - Dispositions transitoires relatives à la Nouvelle-Calédonie=
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==Article 76==
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Les populations de la Nouvelle-Calédonie sont appelées à se prononcer avant le 31 décembre 1998 sur les dispositions de l'accord signé à Nouméa le 5 mai 1998 et publié le 27 mai 1998 au Journal officiel de la République française.
  
 
Sont admises à participer au scrutin les personnes remplissant les conditions fixées à l'article 2 de la loi n° 88-1028 du 9 novembre 1988.
 
Sont admises à participer au scrutin les personnes remplissant les conditions fixées à l'article 2 de la loi n° 88-1028 du 9 novembre 1988.
  
Les mesures nécessaires à l'organisation du scrutin sont prises par [[décret (fr)|décret]] en [[Conseil d'État (fr)|Conseil d'État]] délibéré en [[Conseil des ministres (fr)|Conseil des ministres]].
+
Les mesures nécessaires à l'organisation du scrutin sont prises par [[décret (fr)|décret]] en [[Conseil d'État (fr)|Conseil d'État]] délibéré en [[conseil des ministres (fr)|conseil des ministres]].
  
==Art. 77==
+
==Article 77==
  
Après approbation de l'accord lors de la consultation prévue à l'article 76, la loi organique, prise après avis de l'assemblée délibérante de la [[Nouvelle-Calédonie]], détermine, pour assurer l'évolution de la [[Nouvelle-Calédonie]] dans le respect des orientations définies par cet accord et selon les modalités nécessaires à sa mise en &oelig;uvre :
+
Après approbation de l'accord lors de la consultation prévue à l'article 76, la [[loi organique (fr)|loi organique]], prise après avis de l'assemblée délibérante de la Nouvelle-Calédonie, détermine, pour assurer l'évolution de la Nouvelle-Calédonie dans le respect des orientations définies par cet accord et selon les modalités nécessaires à sa mise en oeuvre :
  
* les compétences de l'État qui seront transférées, de façon définitive, aux institutions de la Nouvelle-Calédonie, l'échelonnement et les modalités de ces transferts, ainsi que la répartition des charges résultant de ceux-ci;
+
* les compétences de l'[[État (fr)|État]] qui seront transférées, de façon définitive, aux institutions de la Nouvelle-Calédonie, l'échelonnement et les modalités de ces transferts, ainsi que la répartition des charges résultant de ceux-ci ;
  
* les règles d'organisation et de fonctionnement des institutions de la Nouvelle-Calédonie et notamment les conditions dans lesquelles certaines catégories d'actes de l'assemblée délibérante pourront être soumises avant publication au contrôle du Conseil constitutionnel;
+
* les règles d'organisation et de fonctionnement des institutions de la Nouvelle-Calédonie et notamment les conditions dans lesquelles certaines catégories d'actes de l'assemblée délibérante de la Nouvelle-Calédonie pourront être soumises avant publication au contrôle du [[Conseil constitutionnel (fr)|Conseil constitutionnel]];
  
* les règles relatives à la citoyenneté, au régime électoral, à l'emploi et au statut civil coutumier;
+
* les règles relatives à la [[citoyeneté (fr)|citoyens de la République]] , au régime électoral, à l'emploi et au statut civil coutumier ;
  
 
* les conditions et les délais dans lesquels les populations intéressées de la Nouvelle-Calédonie seront amenées à se prononcer sur l'accession à la pleine souveraineté.
 
* les conditions et les délais dans lesquels les populations intéressées de la Nouvelle-Calédonie seront amenées à se prononcer sur l'accession à la pleine souveraineté.
  
Les autres mesures nécessaires à la mise en &oelig;uvre de l'accord mentionné à l'article 76 sont définies par la loi.
+
Les autres mesures nécessaires à la mise en oeuvre de l'accord mentionné à l'article 76 sont définies par la loi.
  
= Titre XIV - Des accords d'association =
+
Pour la définition du corps électoral appelé à élire les membres des assemblées délibérantes de la Nouvelle-Calédonie et des provinces, le tableau auquel se réfèrent l'accord mentionné à l'article 76 et les articles 188 et 189 de la [[loi organique (fr)|loi organique]] no 99-209 du 19 mars 1999 relative à la Nouvelle-Calédonie est le tableau dressé à l'occasion du scrutin prévu audit article 76 et comprenant les personnes non admises à y participer.
  
==Art. 88==
+
=Titre XIV - De la francophonie et des accords d'association =
  
La République peut conclure des accords avec des États qui désirent s'associer à elle pour développer leurs civilisations.
+
==Article 87==
  
= Titre XV - Des Communautés européennes et de l'Union européenne =
+
La République participe au développement de la solidarité et de la coopération entre les États et les peuples ayant le français en partage.
  
<small>Texte en vigueur, voir la ''[[JORF:JUSX0400284L|LOI constitutionnelle n° 2005-204 du 1er mars 2005 modifiant le titre XV de la Constitution]]'' à compter de l'entrée en vigueur du traité établissant une Constitution pour l'Europe</small>
+
==Article 88==
  
==Art. 88-1==
+
La République peut conclure des accords avec des Etats qui désirent s'associer à elle pour développer leurs civilisations.
  
La [[République (fr)|République]] participe aux Communautés européennes et à l'[[Union européenne]], constituées d'[[État|États]] qui ont choisi librement, en vertu des traités qui les ont instituées, d'exercer en commun certaines de leurs compétences.
+
=Titre XV - Des Communautés européennes et de l'Union européenne (dispositions actuelles) (1)=
  
 +
==Article 88-1<ref>''ibid.''</ref>==
  
Elle peut participer à l'[[Union européenne]] dans les conditions prévues par le traité établissant une [[Constitution européenne|Constitution pour l'Europe]] signé le 29 octobre 2004.
+
''La République participe aux Communautés européennes et à l'Union européenne, constituées d'Etats qui ont choisi librement, en vertu des traités qui les ont instituées, d'exercer en commun certaines de leurs compétences.''
  
==Art. 88-2==
+
''Elle peut participer à l'Union européenne dans les conditions prévues par le traité de Lisbonne modifiant le traité sur l'Union européenne et le traité instituant la Communauté européenne, signé le 13 décembre 2007.''
  
Sous réserve de réciprocité et selon les modalités prévues par le Traité sur l'Union européenne signé le 7 février 1992, la France consent aux transferts de compétences nécessaires à l'établissement de l'union économique et monétaire européenne.
+
==Article 88-2<ref>''ibid.''</ref>==
  
Sous la même réserve et selon les modalités prévues par le Traité instituant la Communauté européenne, dans sa rédaction résultant du traité signé le 2 octobre 1997, peuvent être consentis les transferts de compétences nécessaires à la détermination des règles relatives à la libre circulation des personnes et aux domaines qui lui sont liés.
+
''La loi fixe les règles relatives au mandat d’arrêt européen en application des actes pris par les institutions de l’Union européenne. ''
  
==Art. 88-3==
+
==Article 88-3==
  
Sous réserve de réciprocité et selon les modalités prévues par le Traité sur l'Union européenne signé le 7 février 1992, le droit de vote et d'éligibilité aux élections municipales peut être accordé aux seuls citoyens de l'Union résidant en France. Ces citoyens ne peuvent exercer les fonctions de maire ou d'adjoint ni participer à la désignation des électeurs sénatoriaux et à l'élection des sénateurs. Une loi organique votée dans les mêmes termes par les deux assemblées détermine les conditions d'application du présent article.  
+
Sous réserve de réciprocité et selon les modalités prévues par le Traité sur l'Union européenne signé le 7 février 1992, le droit de vote et d'éligibilité aux élections municipales peut être accordé aux seuls citoyens de l'Union résidant en France. Ces citoyens ne peuvent exercer les fonctions de maire ou d'adjoint ni participer à la désignation des électeurs sénatoriaux et à l'élection des sénateurs. Une [[loi organique (fr)|loi organique]] votée dans les mêmes termes par les deux assemblées détermine les conditions d'application du présent article.  
  
==Art. 88-4==
+
==Article 88-4<ref>''ibid.''</ref>==
  
Le Gouvernement soumet à l'[[Assemblée nationale (fr)|Assemblée nationale]] et au [[Sénat (fr)|Sénat]], dès leur transmission au [[Conseil de l'Union européenne]], les projets ou propositions d'actes des Communautés européennes et de l'[[Union européenne]] comportant des dispositions de nature législative. Il peut également leur soumettre les autres projets ou propositions d'actes ainsi que tout document émanant d'une institution de l'Union européenne.
+
''Le [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] soumet à l' [[Assemblée Nationale (fr)|Assemblée Nationale]] et au [[Sénat (fr)|Sénat]] dès leur transmission au Conseil de l'Union européenne, les projets ou propositions d'actes des Communautés européennes et de l'Union européenne.''
  
Selon des modalités fixées par le règlement de chaque assemblée, des résolutions peuvent être votées, le cas échéant en dehors des sessions, sur les projets, propositions ou documents mentionnés à l'alinéa précédent.
+
''Selon des modalités fixées par le règlement de chaque assemblée, des résolutions européennes peuvent être adoptées, le cas échéant en dehors des sessions, sur les projets ou propositions mentionnés au premier alinéa, ainsi que sur tout document émanant d'une institution de l'Union européenne.''
  
==Article 88-5==
+
''Au sein de chaque assemblée parlementaire est instituée une commission chargée des affaires européennes.''
  
Tout projet de loi autorisant la ratification d'un traité relatif à l'adhésion d'un Etat à l'Union européenne et aux Communautés européennes est soumis au référendum par le Président de la République.
+
==Article 88-5<ref>''ibid.''</ref>==
  
:<small>''[l'article 88-5, dans sa rédaction en vigueur jusqu'à l'entrée en vigueur du traité établissant une Constitution pour l'Europe, n'est pas applicable aux adhésions faisant suite à une conférence intergouvernementale dont la convocation a été décidée par le Conseil européen avant le 1er juillet 2004]''</small>
+
''Tout projet de loi autorisant la ratification d'un traité relatif à l'adhésion d'un État à l'Union européenne et aux Communautés européennes est soumis au [[référendum (fr)|référendum]] par le [[Président de la République (fr)|Président de la République]].''
  
= Titre XVI - De la Révision =
+
''Toutefois, par le vote d'une motion adoptée en termes identiques par chaque assemblée à la majorité des trois cinquièmes, le [[Parlement (fr)|Parlement]] peut autoriser l'adoption du projet de loi selon la procédure prévue au troisième alinéa de l'article 89.''
  
==Art. 89==
+
==Article 88-6<ref>''ibid.''</ref>==
 +
L’Assemblée nationale ou le Sénat peuvent émettre un avis motivé sur la conformité d’un projet d’acte législatif européen au principe de subsidiarité. L’avis est adressé par le président de l’assemblée concernée aux présidents du Parlement européen, du Conseil et de la Commission européenne. Le Gouvernement en est informé.
  
L'initiative de la [[révision de la Constitution (fr)|révision de la Constitution]] appartient concurremment au [[Président de la République (fr)|Président de la République]] sur proposition du [[Premier ministre (fr)|Premier ministre]] et aux membres du Parlement.
+
Chaque assemblée peut former un recours devant la Cour de justice de l’Union européenne contre un acte législatif européen pour violation du principe de subsidiarité. Ce recours est transmis à la Cour de justice de l’Union européenne par le Gouvernement.  
  
Le projet ou la proposition de révision doit être voté par les deux assemblées en termes identiques. La révision est définitive après avoir été approuvée par [[référendum (fr)|référendum]].
+
À cette fin, des résolutions peuvent être adoptées, le cas échéant en dehors des sessions, selon des modalités d’initiative et de discussion fixées par le règlement de chaque assemblée. À la demande de soixante députés ou de soixante sénateurs, le recours est de droit.  
  
Toutefois, le projet de révision n'est pas présenté au [[référendum (fr)|référendum]] lorsque le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] décide de le soumettre au [[Parlement (fr)|Parlement]] convoqué en [[Congrès (fr)|Congrès]]; dans ce cas, le projet de révision n'est approuvé que s'il réunit la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés. Le bureau du Congrès est celui de l'Assemblée Nationale.
+
==Article 88-7<ref>''ibid.''</ref>==
 +
Par le vote d’une motion adoptée en termes identiques par l’Assemblée nationale et le Sénat, le Parlement peut s’opposer à une modification des règles d’adoption d’actes de l’Union européenne dans les cas prévus, au titre de la révision simplifiée des traités ou de la coopération judiciaire civile, par le traité sur l’Union européenne et le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, tels qu’ils résultent du traité signé à Lisbonne le 13 décembre 2007.
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=Titre XVI - De la Révision=
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==Article 89==
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L'initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au [[Président de la République (fr)|Président de la République]] sur proposition du [[Premier Ministre (fr)|Premier Ministre]] et aux membres du [[Parlement (fr)|Parlement]].
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Le projet ou la proposition de révision doit être examiné dans les conditions de délai fixées au troisième alinéa de l'article 42 et voté par les deux assemblées en termes identiques. La révision est définitive après avoir été approuvée par [[référendum (fr)|référendum]].
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Toutefois, le projet de révision n'est pas présenté au [[référendum (fr)|référendum]] lorsque le [[Président de la République (fr)|Président de la République]] décide de le soumettre au [[Parlement (fr)|Parlement]] convoqué en [[Congrès (fr)|Congrès]]; dans ce cas, le projet de révision n'est approuvé que s'il réunit la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés. Le bureau du [[Congrès (fr)|Congrès]] est celui de l'[[Assemblée Nationale (fr)|Assemblée Nationale]].
  
 
Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu'il est porté atteinte à l'intégrité du territoire.
 
Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu'il est porté atteinte à l'intégrité du territoire.
  
La forme [[républirépublique|républicaine]] du [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] ne peut faire l'objet d'une révision.
+
La forme républicaine du [[Gouvernement (fr)|Gouvernement]] ne peut faire l'objet d'une révision.
  
 
= Titre XVII - Dispositions Transitoires =
 
= Titre XVII - Dispositions Transitoires =
  
(abrogé)
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''(abrogé)''
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=Notes et références=
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<references />

Version actuelle en date du 9 octobre 2010 à 12:14

France > Droit constitutionnel

Fr flag.png

(Source Assemblée Nationale)


Sommaire

Préambule

Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l'homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu'ils ont été définis par la Déclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946, ainsi qu'aux droits et devoirs définis dans la Charte de l'environnement de 2004.

En vertu de ces principes et de celui de la libre détermination des peuples, la République offre aux territoires d'Outre-Mer qui manifestent la volonté d'y adhérer des institutions nouvelles fondées sur l'idéal commun de liberté, d'égalité et de fraternité et conçues en vue de leur évolution démocratique.

Article 1er

La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.

La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales.

Titre I - De la Souveraineté

Article 2

La langue de la République est le français

L'emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge.

L'hymne national est la Marseillaise.

La devise de la République est Liberté, Égalité, Fraternité.

Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.

Article 3

La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum.

Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice.

Le suffrage peut être direct ou indirect dans les conditions prévues par la Constitution. Il est toujours universel, égal et secret.

Sont électeurs, dans les conditions déterminées par la loi, tous les nationaux français majeurs des deux sexes, jouissant de leurs droits civils et politiques.

Article 4

Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie.

Ils contribuent à la mise en œuvre du principe énoncé au second alinéa de l'article 1er dans les conditions déterminées par la loi.

La loi garantit les expressions pluralistes des opinions et la participation équitable des partis et groupements politiques à la vie démocratique de la Nation.

Titre II - Le Président de la République

Article 5

Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'Etat.

Il est le garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire et du respect des traités.

Article 6

Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct.

Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs.

Les modalités d'application du présent article sont fixées par une loi organique.

Article 7

Le Président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages exprimés. Si celle-ci n'est pas obtenue au premier tour de scrutin, il est procédé, le quatorzième jour suivant, à un second tour. Seuls peuvent s'y présenter les deux candidats qui, le cas échéant après retrait de candidats plus favorisés, se trouvent avoir recueilli le plus grand nombre de suffrages au premier tour.

Le scrutin est ouvert sur convocation du Gouvernement.

L'élection du nouveau président a lieu vingt jours au moins et trente-cinq jours au plus avant l'expiration des pouvoirs du président en exercice.

En cas de vacance de la Présidence de la République pour quelque cause que ce soit, ou d'empêchement constaté par le Conseil constitutionnel saisi par le Gouvernement et statuant à la majorité absolue de ses membres, les fonctions du Président de la République, à l'exception de celles prévues aux articles 11 et 12 ci-dessous, sont provisoirement exercées par le Président du Sénat et, si celui-ci est à son tour empêché d'exercer ces fonctions, par le Gouvernement.

En cas de vacance ou lorsque l'empêchement est déclaré définitif par le Conseil constitutionnel, le scrutin pour l'élection du nouveau président a lieu, sauf cas de force majeure constaté par le Conseil constitutionnel, vingt jours au moins et trente-cinq jours au plus après l'ouverture de la vacance ou la déclaration du caractère définitif de l'empêchement.

Si, dans les sept jours précédant la date limite du dépôt des présentations de candidatures, une des personnes ayant, moins de trente jours avant cette date, annoncé publiquement sa décision d'être candidate décède ou se trouve empêchée, le Conseil constitutionnel peut décider de reporter l'élection.

Si, avant le premier tour, un des candidats décède ou se trouve empêché, le Conseil constitutionnel prononce le report de l'élection.

En cas de décès ou d'empêchement de l'un des deux candidats les plus favorisés au premier tour avant les retraits éventuels, le Conseil constitutionnel déclare qu'il doit être procédé de nouveau à l'ensemble des opérations électorales ; il en est de même en cas de décès ou d'empêchement de l'un des deux candidats restés en présence en vue du second tour.

Dans tous les cas, le Conseil constitutionnel est saisi dans les conditions fixées au deuxième alinéa de l'article 61 ci-dessous ou dans celles déterminées pour la présentation d'un candidat par la loi organique prévue à l'article 6 ci-dessus.

Le Conseil constitutionnel peut proroger les délais prévus aux troisième et cinquième alinéas sans que le scrutin puisse avoir lieu plus de trente-cinq jours après la date de la décision du Conseil constitutionnel. Si l'application des dispositions du présent alinéa a eu pour effet de reporter l'élection à une date postérieure à l'expiration des pouvoirs du président en exercice, celui-ci demeure en fonction jusqu'à la proclamation de son successeur.

Il ne peut être fait application ni des articles 49 et 50 ni de l'article 89 de la Constitution durant la vacance de la Présidence de la République ou durant la période qui s'écoule entre la déclaration du caractère définitif de l'empêchement du Président de la République et l'élection de son successeur.

Article 8

Le Président de la République nomme le Premier Ministre. Il met fin à ses fonctions sur la présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement.

Sur la proposition du Premier Ministre, il nomme les autres membres du Gouvernement et met fin à leurs fonctions.

Une loi organique fixe le nombre maximum des ministres et celui des autres membres du Gouvernement.

Article 9

Le Président de la République préside le Conseil des Ministres.

Article 10

Le Président de la République promulgue les lois dans les quinze jours qui suivent la transmission au Gouvernement de la loi définitivement adoptée.

Il peut, avant l'expiration de ce délai, demander au Parlement une nouvelle délibération de la loi ou de certains de ses articles. Cette nouvelle délibération ne peut être refusée.

Article 11[1]

Le Président de la République, sur proposition du Gouvernement pendant la durée des sessions ou sur proposition conjointe des deux assemblées, publiées au Journal Officiel, peut soumettre au référendum tout projet de loi portant sur l'organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la nation et aux services publics qui y concourent, ou tendant à autoriser la ratification d'un traité qui, sans être contraire à la Constitution, aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions.

Lorsque le référendum est organisé sur proposition du Gouvernement, celui-ci fait, devant chaque assemblée, une déclaration qui est suivie d'un débat.

Un référendum portant sur un objet mentionné au premier alinéa peut être organisé à l'initiative d'un cinquième des membres du Parlement, soutenue par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales. Cette initiative prend la forme d'une proposition de loi et ne peut avoir pour objet l'abrogation d'une disposition législative promulguée depuis moins d'un an.

Les conditions de sa présentation et celles dans lesquelles le Conseil constitutionnelcontrôle le respect des dispositions de l'alinéa précédent sont déterminées par une loi organique.

Si la proposition de loi n'a pas été examinée par les deux assemblées dans un délai fixé par la loi organique, le Président de la République la soumet au référendum.

Lorsque la proposition de loi n'est pas adoptée par le peuple français, aucune nouvelle proposition de référendum portant sur le même sujet ne peut être présentée avant l'expiration d'un délai de deux ans suivant la date du scrutin.

Lorsque le référendum a conclu à l'adoption du projet ou de la proposition de loi, le Président de la République promulgue la loi dans les quinze jours qui suivent la proclamation des résultats de la consultation.

Article 12

Le Président de la République peut, après consultation du Premier Ministre et des Présidents des assemblées, prononcer la dissolution de l'Assemblée Nationale.

Les élections générales ont lieu vingt jours au moins et quarante jours au plus après la dissolution.

L'Assemblée Nationale se réunit de plein droit le deuxième jeudi qui suit son élection. Si cette réunion a lieu en dehors de la période prévue pour la session ordinaire, une session est ouverte de droit pour une durée de quinze jours.

Il ne peut être procédé à une nouvelle dissolution dans l'année qui suit ces élections.

Article 13[2]

Le Président de la République signe les ordonnances et les décrets délibérés en Conseil des Ministres.

Il nomme aux emplois civils et militaires de l'État.

Les conseillers d'État, le grand chancelier de la Légion d'honneur, les ambassadeurs et envoyés extraordinaires, les conseillers maîtres à la Cour des Comptes, les préfets, les représentants de l'État dans les collectivités d'outre-mer régies par l'article 74 et en Nouvelle-Calédonie, les officiers généraux, les recteurs des académies, les directeurs des administrations centrales sont nommés en Conseil des Ministres.

Une loi organique détermine les autres emplois auxquels il est pourvu en Conseil des Ministres ainsi que les conditions dans lesquelles le pouvoir de nomination du Président de la République peut être par lui délégué pour être exercé en son nom.

Une loi organique détermine les emplois ou fonctions, autres que ceux mentionnés au troisième alinéa, pour lesquels, en raison de leur importance pour la garantie des droits et libertés ou la vie économique et sociale de la Nation, le pouvoir de nomination du Président de la République s'exerce après avis public de la commission permanente compétente de chaque assemblée. Le Président de la République ne peut procéder à une nomination lorsque l'addition des votes négatifs dans chaque commission représente au moins trois cinquièmes des suffrages exprimés au sein des deux commissions. La loi détermine les commissions permanentes compétentes selon les emplois ou fonctions concernés.

Article 14

Le Président de la République accrédite les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires auprès des puissances étrangères ; les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires étrangers sont accrédités auprès de lui.

Article 15

Le Président de la République est le chef des armées. Il préside les conseils et les comités supérieurs de la Défense Nationale.

Article 16

Lorsque les institutions de la République, l'indépendance de la Nation, l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses engagements internationaux sont menacées d'une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le Président de la République prend les mesures exigées par ces circonstances, après consultation officielle du Premier Ministre, des Présidents des assemblées ainsi que du Conseil constitutionnel.

Il en informe la Nation par un message.

Ces mesures doivent être inspirées par la volonté d'assurer aux pouvoirs publics constitutionnels, dans les moindres délais, les moyens d'accomplir leur mission. Le Conseil constitutionnel est consulté à leur sujet.

Le Parlement se réunit de plein droit.

L'Assemblée Nationale ne peut être dissoute pendant l'exercice des pouvoirs exceptionnels.

Après trente jours d'exercice des pouvoirs exceptionnels, le Conseil constitutionnelpeut être saisi par le Président de l'Assemblée nationale, le Président du Sénat soixante députés ou soixante sénateurs, aux fins d'examiner si les conditions énoncées au premier alinéa demeurent réunies. Il se prononce dans les délais les plus brefs par un avis public. Il procède de plein droit à cet examen et se prononce dans les mêmes conditions au terme de soixante jours d'exercice des pouvoirs exceptionnels et à tout moment au-delà de cette durée.

Article 17

Le Président de la République a le droit de faire grâce à titre individuel.

Article 18

Le Président de la République communique avec les deux assemblées du Parlement par des messages qu'il fait lire et qui ne donnent lieu à aucun débat.

Il peut prendre la parole devant le Parlement réuni à cet effet en Congrès. Sa déclaration peut donner lieu, hors sa présence, à un débat qui ne fait l'objet d'aucun vote.

Hors session, les assemblées parlementaires sont réunies spécialement à cet effet.

Article 19

Les actes du Président de la République autres que ceux prévus aux articles 8 (1er alinéa), 11, 12, 16, 18, 54, 56 et 61 sont contresignés par le Premier Ministre et, le cas échéant, par les ministres responsables.

Titre III - Le Gouvernement

Article 20

Le Gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation.

Il dispose de l'administration et de la force armée.

Il est responsable devant le Parlement dans les conditions et suivant les procédures prévues aux articles 49 et 50.

Article 21

Le Premier Ministre dirige l'action du Gouvernement. Il assure l'exécution des lois. Sous réserve des dispositions de l'article 13, il exerce le pouvoir réglementaire et nomme aux emplois civils et militaires. Il met en œuvre les décisions prises au titre de l'article 15 en matière de défense nationale.

Il peut déléguer certains de ses pouvoirs aux ministres.

Il supplée, le cas échéant, le Président de la République dans la présidence des conseils et comités prévus à l'article 15.

Il peut, à titre exceptionnel, le suppléer pour la présidence d'un Conseil des Ministres en vertu d'une délégation expresse et pour un ordre du jour déterminé.

Article 22

Les actes du Premier Ministre sont contresignés, le cas échéant, par les ministres chargés de leur exécution.

Article 23

Les fonctions de membre du Gouvernement sont incompatibles avec l'exercice de tout mandat parlementaire, de toute fonction de représentation professionnelle à caractère national et de tout emploi public ou de toute activité professionnelle.

Une loi organique fixe les conditions dans lesquelles il est pourvu au remplacement des titulaires de tels mandats, fonctions ou emplois.

Le remplacement des membres du Parlement a lieu conformément aux dispositions de l'article 25.

Titre IV - Le Parlement

Article 24

Le Parlement vote la loi. Il contrôle l'action du Gouvernement. Il évalue les politiques publiques.

Il comprend l' Assemblée Nationale et le Sénat.

Les députés à l'Assemblée nationale, dont le nombre ne peut excéder cinq cent soixante-dix-sept, sont élus au suffrage direct.

Le Sénat dont le nombre de membres ne peut excéder trois cent quarante-huit, est élu au suffrage indirect. Il assure la représentation des collectivités territoriales de la République.

Les Français établis hors de France sont représentés à l' Assemblée Nationale et au Sénat.

Article 25[3]

Une loi organique fixe la durée des pouvoirs de chaque assemblée, le nombre de ses membres, leur indemnité, les conditions d'éligibilité, le régime des inéligibilités et des incompatibilités.

Elle fixe également les conditions dans lesquelles sont élues les personnes appelées à assurer, en cas de vacance du siège, le remplacement des députés ou des sénateurs jusqu'au renouvellement général ou partiel de l'assemblée à laquelle ils appartenaient ou leur remplacement temporaire en cas d'acceptation par eux de fonctions gouvernementales.

Une commission indépendante, dont la loi fixe la composition et les règles d'organisation et de fonctionnement, se prononce par un avis public sur les projets de texte et propositions de loi délimitant les circonscriptions pour l'élection des députés ou modifiant la répartition des sièges de députés ou de sénateurs.

Article 26

Aucun membre du Parlement ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l'occasion des opinions ou votes émis par lui dans l'exercice de ses fonctions.

Aucun membre du Parlement ne peut faire l'objet, en matière criminelle ou correctionnelle, d'une arrestation ou de toute autre mesure privative ou restrictive de liberté qu'avec l'autorisation du Bureau de l'assemblée dont il fait partie. Cette autorisation n'est pas requise en cas de crime ou délit flagrant ou de condamnation définitive.

La détention, les mesures privatives ou restrictives de liberté ou la poursuite d'un membre du Parlement sont suspendues pour la durée de la session si l'assemblée dont il fait partie le requiert.

L'assemblée intéressée est réunie de plein droit pour des séances supplémentaires pour permettre, le cas échéant, l'application de l'alinéa ci-dessus.

Article 27

Tout mandat impératif est nul.

Le droit de vote des membres du Parlement est personnel.

La loi organique peut autoriser exceptionnellement la délégation de vote. Dans ce cas nul ne peut recevoir délégation de plus d'un mandat.

Article 28

Le Parlement se réunit de plein droit en une session ordinaire qui commence le premier jour ouvrable d'octobre et prend fin le dernier jour ouvrable de juin.

Le nombre de jours de séance que chaque assemblée peut tenir au cours de la session ordinaire ne peut excéder cent vingt. Les semaines de séance sont fixées par chaque assemblée.

Le Premier ministre, après consultation du président de l'assemblée concernée, ou la majorité des membres de chaque assemblée peut décider la tenue de jours supplémentaires de séance.

Les jours et les horaires des séances sont déterminés par le règlement de chaque assemblée.

Article 29

Le Parlement est réuni en session extraordinaire à la demande du Premier Ministre ou de la majorité des membres composant l'Assemblée Nationale, sur un ordre du jour déterminé.

Lorsque la session extraordinaire est tenue à la demande des membres de l'Assemblée Nationale, le décret de clôture intervient dès que le Parlement a épuisé l'ordre du jour pour lequel il a été convoqué et au plus tard douze jours à compter de sa réunion.

Le Premier Ministre peut seul demander une nouvelle session avant l'expiration du mois qui suit le décret de clôture.

Article 30

Hors les cas dans lesquels le Parlement se réunit de plein droit, les sessions extraordinaires sont ouvertes et closes par décret du Président de la République.

Article 31

Les membres du Gouvernement ont accès aux deux assemblées. Ils sont entendus quand ils le demandent.

Ils peuvent se faire assister par des commissaires du Gouvernement.

Article 32

Le Président de l'Assemblée Nationale est élu pour la durée de la législature. Le Président du Sénat est élu après chaque renouvellement partiel.

Article 33

Les séances des deux assemblées sont publiques. Le compte rendu intégral des débats est publié au Journal officiel.

Chaque assemblée peut siéger en comité secret à la demande du Premier Ministre ou d'un dixième de ses membres.

Titre V - Des rapports entre le Gouvernement et le Parlement

Article 34

La loi fixe les règles concernant :

  • les droits civiques et les garanties fondamentales accordées aux citoyens pour l'exercice des libertés publiques ; la liberté, le pluralisme et l'indépendance des médias ; les sujétions imposées par la Défense Nationale aux citoyens en leur personne et en leurs biens ;
  • la nationalité, l'état et la capacité des personnes, les régimes matrimoniaux, les successions et libéralités ;
  • la détermination des crimes et délits ainsi que les peines qui leur sont applicables ; la procédure pénale ; l'amnistie ; la création de nouveaux ordres de juridiction et le statut des Magistrats ;
  • l'assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions de toutes natures ; le régime d'émission de la monnaie.

La loi fixe également les règles concernant :

  • le régime électoral des assemblées parlementaires, des assemblées locales et des instances représentatives des Français établis hors de France ainsi que les conditions d'exercice des mandats électoraux et des fonctions électives des membres des assemblées délibérantes des collectivités territoriales ;
  • la création de catégories d'établissements publics ;
  • les garanties fondamentales accordées aux fonctionnaires civils et militaires de l'État ;
  • les nationalisations d'entreprises et les transferts de propriété d'entreprises du secteur public au secteur privé.

La loi détermine les principes fondamentaux :

  • de l'organisation générale de la Défense Nationale ;
  • de la libre administration des collectivités territoriales, de leurs compétences et de leurs ressources ;
  • de l'enseignement ;
  • de la préservation de l'environnement ;
  • du régime de la propriété, des droits réels et des obligations civiles et commerciales ;
  • du droit du travail, du droit syndical et de la sécurité sociale.

Les lois de finances déterminent les ressources et les charges de l'État dans les conditions et sous les réserves prévues par une loi organique.

Les lois de financement de la sécurité sociale déterminent les conditions générales de son équilibre financier et, compte tenu de leurs prévisions de recettes, fixent ses objectifs de dépenses, dans les conditions et sous les réserves prévues par une loi organique.

Des lois de programmation déterminent les objectifs de l'action de l'État.

Les orientations pluriannuelles des finances publiques sont définies par des lois de programmation. Elles s'inscrivent dans l'objectif d'équilibre des comptes des administrations publiques.

Les dispositions du présent article pourront être précisées et complétées par une loi organique.

Article 34-1[4]

Les assemblées peuvent voter des résolutions dans les conditions fixées par la loi organique.

Sont irrecevables et ne peuvent être inscrites à l'ordre du jour les propositions de résolution dont le Gouvernement estime que leur adoption ou leur rejet serait de nature à mettre en cause sa responsabilité ou qu'elles contiennent des injonctions à son égard.

Article 35

La déclaration de guerre est autorisée par le Parlement.

Le Gouvernement informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l'étranger, au plus tard trois jours après le début de l'intervention. Il précise les objectifs poursuivis. Cette information peut donner lieu à un débat qui n'est suivi d'aucun vote.

Lorsque la durée de l'intervention excède quatre mois, le Gouvernement soumet sa prolongation à l'autorisation du Parlement. Il peut demander à l' Assemblée Nationale de décider en dernier ressort.

Si le Parlement n'est pas en session à l'expiration du délai de quatre mois, il se prononce à l'ouverture de la session suivante.

Article 36

L'état de siège est décrété en Conseil des ministres.

Sa prorogation au-delà de douze jours ne peut être autorisée que par le Parlement.

Article 37

Les matières autres que celles qui sont du domaine de la loi ont un caractère réglementaire.

Les textes de forme législative intervenus en ces matières peuvent être modifiés par décrets pris après avis du Conseil d'État. Ceux de ces textes qui interviendraient après l'entrée en vigueur de la présente Constitution ne pourront être modifiés par décret que si le Conseil constitutionnel a déclaré qu'ils ont un caractère réglementaire en vertu de l'alinéa précédent.

Article 37-1

La loi et le règlement peuvent comporter, pour un objet et une durée limités, des dispositions à caractère expérimental.

Article 38

Le Gouvernement peut, pour l'exécution de son programme, demander au Parlement l'autorisation de prendre par ordonnances, pendant un délai limité, des mesures qui sont normalement du domaine de la loi.

Les ordonnances sont prises en Conseil des Ministres après avis du Conseil d'État. Elles entrent en vigueur dès leur publication mais deviennent caduques si le projet de loi de ratification n'est pas déposé devant le Parlement avant la date fixée par la loi d'habilitation. Elles ne peuvent être ratifiées que de manière expresse.

À l'expiration du délai mentionné au premier alinéa du présent article, les ordonnances ne peuvent plus être modifiées que par la loi dans les matières qui sont du domaine législatif.

Article 39[5]

L'initiative des lois appartient concurremment au Premier Ministre et aux membres du Parlement.

Les projets de loi sont délibérés en Conseil des Ministres après avis du Conseil d'État et déposés sur le bureau de l'une des deux assemblées. Les projets de loi de finances et de loi de financement de la sécurité sociale sont soumis en premier lieu à l'Assemblée nationale. Sans préjudice du premier alinéa de l'article 44, les projets de loi ayant pour principal objet l'organisation des collectivités territoriales.

La présentation des projets de loi déposés devant l' Assemblée Nationale ou le Sénat répond aux conditions fixées par une loi organique.

Les projets de loi ne peuvent être inscrits à l'ordre du jour si la Conférence des présidents de la première assemblée saisie constate que les règles fixées par la loi organique sont méconnues. En cas de désaccord entre la Conférence des présidents et le Gouvernement, le président de l'assemblée intéressée ou le Premier ministre peut saisir le Conseil constitutionnelqui statue dans un délai de huit jours.

Dans les conditions prévues par la loi, le président d'une assemblée peut soumettre pour avis au Conseil d'État, avant son examen en commission, une proposition de loi déposée par l'un des membres de cette assemblée, sauf si ce dernier s'y oppose.

Article 40

Les propositions et amendements formulés par les membres du Parlement ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l'aggravation d'une charge publique.

Article 41[6]

S'il apparaît au cours de la procédure législative qu'une proposition ou un amendement n'est pas du domaine de la loi ou est contraire à une délégation accordée en vertu de l'article 38, le Gouvernement ou le président de l'assemblée saisie peut opposer l'irrecevabilité.

En cas de désaccord entre le Gouvernement et le Président de l'assemblée intéressée, le Conseil constitutionnel, à la demande de l'un ou de l'autre, statue dans un délai de huit jours.

Article 42[7]

La discussion des projets et des propositions de loi porte, en séance, sur le texte adopté par la commission saisie en application de l'article 43 ou, à défaut, sur le texte dont l'assemblée a été saisie.

Toutefois, la discussion en séance des projets de révision constitutionnelle, des projets de loi de finances et des projets de loi de financement de la sécurité sociale porte, en première lecture devant la première assemblée saisie, sur le texte présenté par le Gouvernement et, pour les autres lectures, sur le texte transmis par l'autre assemblée.

La discussion en séance, en première lecture, d'un projet ou d'une proposition de loi ne peut intervenir, devant la première assemblée saisie, qu'à l'expiration d'un délai de six semaines après son dépôt. Elle ne peut intervenir, devant la seconde assemblée saisie, qu'à l'expiration d'un délai de quatre semaines à compter de sa transmission.

L'alinéa précédent ne s'applique pas si la procédure accélérée a été engagée dans les conditions prévues à l'article 45. Il ne s'applique pas non plus aux projets de loi de finances, aux projets de loi de financement de la sécurité sociale et aux projets relatifs aux états de crise.

Article 43[8]

Les projets et propositions de loi sont envoyés pour examen à l'une des commissions permanentes dont le nombre est limité à huit dans chaque assemblée.

À la demande du Gouvernement ou de l'assemblée qui en est saisie, les projets ou propositions de loi sont envoyés pour examen à une commission spécialement désignée à cet effet.

Article 44[9]

Les membres du Parlement et le Gouvernement ont le droit d'amendement. Ce droit s'exerce en séance ou en commission selon les conditions fixées par les règlements des assemblées, dans le cadre déterminé par une loi organique.

Après l'ouverture du débat, le Gouvernement peut s'opposer à l'examen de tout amendement qui n'a pas été antérieurement soumis à la commission.

Si le Gouvernement le demande, l'assemblée saisie se prononce par un seul vote sur tout ou partie du texte en discussion en ne retenant que les amendements proposés ou acceptés par le Gouvernement.

Article 45[10]

Tout projet ou proposition de loi est examiné successivement dans les deux assemblées du Parlement en vue de l'adoption d'un texte identique. Sans préjudice de l'application des articles 40 et 41, tout amendement est recevable en première lecture dès lors qu'il présente un lien, même indirect, avec le texte déposé ou transmis.

Lorsque, par suite d'un désaccord entre les deux assemblées, un projet ou une proposition de loi n'a pu être adopté après deux lectures par chaque assemblée ou, si le Gouvernement a décidé d'engager la procédure accélérée sans que les Conférences des présidents s'y soient conjointement opposées, après une seule lecture par chacune d'entre elles, le Premier Ministre ou, pour une proposition de loi, les présidents des deux assemblées agissant conjointement, ont la faculté de provoquer la réunion d'une commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion.

Le texte élaboré par la commission mixte peut être soumis par le Gouvernement pour approbation aux deux assemblées. Aucun amendement n'est recevable sauf accord du Gouvernement.

Si la commission mixte ne parvient pas à l'adoption d'un texte commun ou si ce texte n'est pas adopté dans les conditions prévues à l'alinéa précédent, le Gouvernement peut, après une nouvelle lecture par l'Assemblée Nationale et par le Sénat demander à l'Assemblée Nationale de statuer définitivement. En ce cas, l'Assemblée Nationale peut reprendre soit le texte élaboré par la commission mixte, soit le dernier texte voté par elle, modifié le cas échéant par un ou plusieurs des amendements adoptés par le Sénat.

Article 46[11]

Les lois auxquelles la Constitution confère le caractère de lois organiques sont votées et modifiées dans les conditions suivantes.

Le projet ou la proposition ne peut, en première lecture, être soumis à la délibération et au vote des assemblées qu'à l'expiration des délais fixés au troisième alinéa de l'article 42. Toutefois, si la procédure accélérée a été engagée dans les conditions prévues à l'article 45, le projet ou la proposition ne peut être soumis à la délibération de la première assemblée saisie avant l'expiration d'un délai de quinze jours après son dépôt.

La procédure de l'article 45 est applicable. Toutefois, faute d'accord entre les deux assemblées, le texte ne peut être adopté par l'Assemblée Nationale en dernière lecture qu'à la majorité absolue de ses membres.

Les lois organiques relatives au Sénat doivent être votées dans les mêmes termes par les deux assemblées.

Les lois organiques ne peuvent être promulguées qu'après la déclaration par le Conseil constitutionnel de leur conformité à la Constitution.

Article 47

Le Parlement vote les projets de loi de finances dans les conditions prévues par une loi organique.

Si l'Assemblée Nationale ne s'est pas prononcée en première lecture dans le délai de quarante jours après le dépôt d'un projet, le Gouvernement saisit le Sénat qui doit statuer dans un délai de quinze jours. Il est ensuite procédé dans les conditions prévues à l'article 45.

Si le Parlement ne s'est pas prononcé dans un délai de soixante-dix jours, les dispositions du projet peuvent être mises en vigueur par ordonnance.

Si la loi de finances fixant les ressources et les charges d'un exercice n'a pas été déposée en temps utile pour être promulguée avant le début de cet exercice, le Gouvernement demande d'urgence au Parlement l'autorisation de percevoir les impôts et ouvre par décret les crédits se rapportant aux services votés.

Les délais prévus au présent article sont suspendus lorsque le Parlement n'est pas en session.

Article 47-1

Le Parlement vote les projets de loi de financement de la sécurité sociale dans les conditions prévues par une loi organique.

Si l' Assemblée Nationale ne s'est pas prononcée en première lecture dans le délai de vingt jours après le dépôt d'un projet, le Gouvernement saisit le Sénat qui doit statuer dans un délai de quinze jours. Il est ensuite procédé dans les conditions prévues à l'article 45.

Si le Parlement ne s'est pas prononcé dans un délai de cinquante jours, les dispositions du projet peuvent être mises en oeuvre par ordonnance.

Les délais prévus au présent article sont suspendus lorsque le Parlement n'est pas en session et, pour chaque assemblée, au cours des semaines où elle a décidé de ne pas tenir séance, conformément au deuxième alinéa de l'article 28.

Article 47-2

La Cour des comptes assiste le Parlement dans le contrôle de l'action du Gouvernement. Elle assiste le Parlement et le Gouvernement dans le contrôle de l'exécution des lois de finances et de l'application des lois de financement de la sécurité sociale ainsi que dans l'évaluation des politiques publiques. Par ses rapports publics, elle contribue à l'information des citoyens.

Les comptes des administrations publiques sont réguliers et sincères. Ils donnent une image fidèle du résultat de leur gestion, de leur patrimoine et de leur situation financière.

Article 48[12]

Sans préjudice de l'application des trois derniers alinéas de l'article 28, l'ordre du jour est fixé par chaque assemblée.

Deux semaines de séance sur quatre sont réservées par priorité, et dans l'ordre que le Gouvernement a fixé, à l'examen des textes et aux débats dont il demande l'inscription à l'ordre du jour.

En outre, l'examen des projets de loi de finances, des projets de loi de financement de la sécurité sociale et, sous réserve des dispositions de l'alinéa suivant, des textes transmis par l'autre assemblée depuis six semaines au moins, des projets relatifs aux états de crise et des demandes d'autorisation visées à l'article 35 est, à la demande du Gouvernement, inscrit à l'ordre du jour par priorité.

Une semaine de séance sur quatre est réservée par priorité et dans l'ordre fixé par chaque assemblée au contrôle de l'action du Gouvernement et à l'évaluation des politiques publiques.

Un jour de séance par mois est réservé à un ordre du jour arrêté par chaque assemblée à l'initiative des groupes d'opposition de l'assemblée intéressée ainsi qu'à celle des groupes minoritaires.

Une séance par semaine au moins, y compris pendant les sessions extraordinaires prévues à l'article 29, est réservée par priorité aux questions des membres du Parlement et aux réponses du Gouvernement.

Article 49[13]

Le Premier Ministre, après délibération du Conseil des Ministres, engage devant l'Assemblée Nationale la responsabilité du Gouvernement sur son programme ou éventuellement sur une déclaration de politique générale.

L'Assemblée Nationale met en cause la responsabilité du Gouvernement par le vote d'une motion de censure. Une telle motion n'est recevable que si elle est signée par un dixième au moins des membres de l'Assemblée Nationale. Le vote ne peut avoir lieu que quarante-huit heures après son dépôt. Seuls sont recensés les votes favorables à la motion de censure qui ne peut être adoptée qu'à la majorité des membres composant l'Assemblée. Sauf dans le cas prévu à l'alinéa ci-dessous, un député ne peut être signataire de plus de trois motions de censure au cours d'une même session ordinaire et de plus d'une au cours d'une même session extraordinaire.

Le Premier Ministre peut, après délibération du Conseil des Ministres, engager la responsabilité du Gouvernement devant l'Assemblée Nationale sur le vote d'un projet de loi de finances ou de financement de la sécurité sociale. Dans ce cas, ce projet est considéré comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt-quatre heures qui suivent, est votée dans les conditions prévues à l'alinéa précédent. Le Premier ministre peut, en outre, recourir à cette procédure pour un autre projet ou une proposition de loi par session.

Le Premier Ministre a la faculté de demander au Sénat l'approbation d'une déclaration de politique générale.

Article 50

Lorsque l'Assemblée Nationale adopte une motion de censure ou lorsqu'elle désapprouve le programme ou une déclaration de politique générale du Gouvernement, le Premier Ministre doit remettre au Président de la République la démission du Gouvernement.

Article 50-1[14]

Devant l'une ou l'autre des assemblées, le Gouvernement peut, de sa propre initiative ou à la demande d'un groupe parlementaire au sens de l'article 51-1, faire, sur un sujet déterminé, une déclaration qui donne lieu à débat et peut, s'il le décide, faire l'objet d'un vote sans engager sa responsabilité.

Article 51

La clôture de la session ordinaire ou des sessions extraordinaires est de droit retardée pour permettre, le cas échéant, l'application de l'article 49. A cette même fin, des séances supplémentaires sont de droit.

Article 51-1[15]

Le règlement de chaque assemblée détermine les droits des groupes parlementaires constitués en son sein. Il reconnaît des droits spécifiques aux groupes d'opposition de l'assemblée intéressée ainsi qu'aux groupes minoritaires.

Article 51-2[16]

Pour l'exercice des missions de contrôle et d'évaluation définies au premier alinéa de l'article 24, des commissions d'enquête peuvent être créées au sein de chaque assemblée pour recueillir, dans les conditions prévues par la loi, des éléments d'information.

« La loi détermine leurs règles d'organisation et de fonctionnement. Leurs conditions de création sont fixées par le règlement de chaque assemblée. »

Titre VI - Des traités et accords internationaux

Article 52

Le Président de la République négocie et ratifie les traités.

Il est informé de toute négociation tendant à la conclusion d'un accord international non soumis à ratification.

Article 53

Les traités de paix, les traités de commerce, les traités ou accords relatifs à l'organisation internationale, ceux qui engagent les finances de l'État ceux qui modifient des dispositions de nature législative, ceux qui sont relatifs à l'état des personnes, ceux qui comportent cession, échange ou adjonction de territoire, ne peuvent être ratifiés ou approuvés qu'en vertu d'une loi.

Ils ne prennent effet qu'après avoir été ratifiés ou approuvés.

Nulle cession, nul échange, nulle adjonction de territoire n'est valable sans le consentement des populations intéressées.

Article 53-1

La République peut conclure avec les États européens qui sont liés par des engagements identiques aux siens en matière d'asile et de protection des Droits de l'homme et des libertés fondamentales, des accords déterminant leurs compétences respectives pour l'examen des demandes d'asile qui leur sont présentées.

Toutefois, même si la demande n'entre pas dans leur compétence en vertu de ces accords, les autorités de la République ont toujours le droit de donner asile à tout étranger persécuté en raison de son action en faveur de la liberté ou qui sollicite la protection de la France pour un autre motif.

Article 53-2

La République peut reconnaître la juridiction de la Cour pénale internationale dans les conditions prévues par le traité signé le 18 juillet 1998.

Article 54

Si le Conseil constitutionnel, saisi par le Président de la République, par le Premier Ministre, par le Président de l'une ou l'autre assemblée ou par soixante députés ou soixante sénateurs , a déclaré qu'un engagement international comporte une clause contraire à la Constitution, l'autorisation de ratifier ou d'approuver l'engagement international en cause ne peut intervenir qu'après révision de la Constitution.

Article 55

Les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve, pour chaque accord ou traité, de son application par l'autre partie.

Titre VII - Le Conseil constitutionnel

Article 56[17]

Le Conseil constitutionnel comprend neuf membres, dont le mandat dure neuf ans et n'est pas renouvelable. Le Conseil constitutionnel se renouvelle par tiers tous les trois ans. Trois des membres sont nommés par le Président de la République, trois par le Président de l'Assemblée Nationale, trois par le Président du Sénat La procédure prévue au dernier alinéa de l'article 13 est applicable à ces nominations. Les nominations effectuées par le président de chaque assemblée sont soumises au seul avis de la commission permanente compétente de l'assemblée concernée.

En sus des neuf membres prévus ci-dessus, font de droit partie à vie du Conseil constitutionnel les anciens Présidents de la République.

Le Président est nommé par le Président de la République. Il a voix prépondérante en cas de partage.

Article 57

Les fonctions de membre du Conseil constitutionnel sont incompatibles avec celles de ministre ou de membre du Parlement. Les autres incompatibilités sont fixées par une loi organique.

Article 58

Le Conseil constitutionnel veille à la régularité de l'élection du Président de la République.

Il examine les réclamations et proclame les résultats du scrutin

Article 59

Le Conseil constitutionnel statue, en cas de contestation, sur la régularité de l'élection des députés et des sénateurs.

Article 60

Le Conseil constitutionnel veille à la régularité des opérations de référendum prévues aux articles 11 et 89 et au titre XV. Il en proclame les résultats.

Article 61

Les lois organiques, avant leur promulgation, les propositions de loi mentionnées à l'article 11 avant qu'elles ne soient soumises au référendum, et les règlements des assemblées parlementaires, avant leur mise en application, doivent être soumis au Conseil constitutionnel qui se prononce sur leur conformité à la Constitution.

Aux mêmes fins, les lois peuvent être déférées au Conseil constitutionnel, avant leur promulgation, par le Président de la République, le Premier Ministre, le Président de l'Assemblée Nationale, le Président du Sénat ou soixante députés ou soixante sénateurs.

Dans les cas prévus aux deux alinéas précédents, le Conseil constitutionnel doit statuer dans le délai d'un mois. Toutefois, à la demande du Gouvernement, s'il y a urgence, ce délai est ramené à huit jours.

Dans ces mêmes cas, la saisine du Conseil constitutionnel suspend le délai de promulgation.

Article 61-1[18]

Lorsque, à l'occasion d'une instance en cours devant une juridiction, il est soutenu qu'une disposition législative porte atteinte aux droits et libertés que la Constitution garantit, le Conseil constitutionnel peut être saisi de cette question sur renvoi du Conseil d'État ou de la Cour de cassation qui se prononce dans un délai déterminé.

Une loi organique détermine les conditions d'application du présent article.

Article 62

Une disposition déclarée inconstitutionnelle sur le fondement de l'article 61 ne peut être promulguée ni mise en application.

Une disposition déclarée inconstitutionnelle sur le fondement de l'article 61-1 est abrogée à compter de la publication de la décision du Conseil constitutionnelou d'une date ultérieure fixée par cette décision. Le Conseil constitutionneldétermine les conditions et limites dans lesquelles les effets que la disposition a produits sont susceptibles d'être remis en cause.

Les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d'aucun recours. Elles s'imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles.

Article 63

Une loi organique détermine les règles d'organisation et de fonctionnement du Conseil constitutionnel, la procédure qui est suivie devant lui et notamment les délais ouverts pour le saisir de contestations.

Titre VIII - De l'autorité judiciaire

Article 64

Le Président de la République est garant de l'indépendance de l'autorité judiciaire.

Il est assisté par le Conseil Supérieur de la Magistrature.

Une loi organique porte statut des magistrats.

Les magistrats du siège sont inamovibles.

Article 65[19]

Le Conseil Supérieur de la Magistrature comprend une formation compétente à l'égard des magistrats du siège et une formation compétente à l'égard des magistrats du parquet.

La formation compétente à l'égard des magistrats du siège est présidée par le premier président de la Cour de cassation. Elle comprend, en outre, cinq magistrats du siège et un magistrat du parquet, un conseiller d'État désigné par le Conseil d'État, un avocat ainsi que six personnalités qualifiées qui n'appartiennent ni au Parlement, ni à l'ordre judiciaire, ni à l'ordre administratif. Le Président de la République, le Président de l'Assemblée Nationale et le Président du Sénat désignent chacun deux personnalités qualifiées. La procédure prévue au dernier alinéa de l'article 13 est applicable aux nominations des personnalités qualifiées. Les nominations effectuées par le président de chaque assemblée du Parlement sont soumises au seul avis de la commission permanente compétente de l'assemblée intéressée.

La formation compétente à l'égard des magistrats du parquet est présidée par le procureur général près la Cour de cassation. Elle comprend, en outre, cinq magistrats du parquet et un magistrat du siège, ainsi que le conseiller d'État, l'avocat et les six personnalités qualifiées mentionnés au deuxième alinéa.

La formation du Conseil Supérieur de la Magistrature compétente à l'égard des magistrats du siège fait des propositions pour les nominations des magistrats du siège à la Cour de cassation, pour celles de premier président de cour d'appel et pour celles de président de tribunal de grande instance. Les autres magistrats du siège sont nommés sur son avis conforme.

La formation du Conseil Supérieur de la Magistrature compétente à l'égard des magistrats du parquet donne son avis sur les nominations qui concernent les magistrats du parquet.

La formation du Conseil Supérieur de la Magistrature compétente à l'égard des magistrats du siège statue comme conseil de discipline des magistrats du siège. Elle comprend alors, outre les membres visés au deuxième alinéa, le magistrat du siège appartenant à la formation compétente à l'égard des magistrats du parquet.

La formation du Conseil Supérieur de la Magistrature compétente à l'égard des magistrats du parquet donne son avis sur les sanctions disciplinaires qui les concernent. Elle comprend alors, outre les membres visés au troisième alinéa, le magistrat du parquet appartenant à la formation compétente à l'égard des magistrats du siège.

Le Conseil Supérieur de la Magistrature se réunit en formation plénière pour répondre aux demandes d'avis formulées par le Président de la République au titre de l'article 64. Il se prononce, dans la même formation, sur les questions relatives à la déontologie des magistrats ainsi que sur toute question relative au fonctionnement de la justice dont le saisit le ministre de la justice. La formation plénière comprend trois des cinq magistrats du siège mentionnés au deuxième alinéa, trois des cinq magistrats du parquet mentionnés au troisième alinéa, ainsi que le conseiller d'État, l'avocat et les six personnalités qualifiées mentionnés au deuxième alinéa. Elle est présidée par le premier président de la Cour de cassation, que peut suppléer le procureur général près cette cour.

Sauf en matière disciplinaire, le ministre de la justice peut participer aux séances des formations du Conseil Supérieur de la Magistrature.

Le Conseil Supérieur de la Magistrature peut être saisi par un justiciable dans les conditions fixées par une loi organique.

La loi organique détermine les conditions d'application du présent article.

Article 66

Nul ne peut être arbitrairement détenu.

L'autorité judiciaire, gardienne de la liberté individuelle, assure le respect de ce principe dans les conditions prévues par la loi.

Article 66-1

Nul ne peut être condamné à la peine de mort.

Titre IX - La Haute Cour

Article 67

Le Président de la République n'est pas responsable des actes accomplis en cette qualité, sous réserve des dispositions des articles 53-2 et 68.

Il ne peut, durant son mandat et devant aucune juridiction ou autorité administrative française, être requis de témoigner non plus que faire l'objet d'une action, d'un acte d'information, d'instruction ou de poursuite. Tout délai de prescription ou de forclusion est suspendu.

Les instances et procédures auxquelles il est ainsi fait obstacle peuvent être reprises ou engagées contre lui à l'expiration d'un délai d'un mois suivant la cessation des fonctions.

Article 68

Le Président de la République ne peut être destitué qu'en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat. La destitution est prononcée par le Parlement constitué en [[Haute Cour (fr)|]].

La proposition de réunion de la Haute Cour adoptée par une des assemblées du Parlement est aussitôt transmise à l'autre qui se prononce dans les quinze jours.

La Haute Cour est présidée par le président de l'Assemblée nationale. Elle statue dans un délai d'un mois, à bulletins secrets, sur la destitution. Sa décision est d'effet immédiat.

Les décisions prises en application du présent article le sont à la majorité des deux tiers des membres composant l'assemblée concernée ou la Haute Cour. Toute délégation de vote est interdite. Seuls sont recensés les votes favorables à la proposition de réunion de la Haute Cour ou à la destitution.

Une loi organique fixe les conditions d'application du présent article.

Titre X - De la responsabilité pénale des membres du gouvernement

Article 68-1

Les membres du gouvernement sont pénalement responsables des actes accomplis dans l'exercice de leurs fonctions et qualifiés crimes ou délits au moment où ils ont été commis.

Ils sont jugés par la Cour de justice de la République

La Cour de justice de la République est liée par la définition des crimes et délits ainsi que par la détermination des peines telles qu'elles résultent de la loi.

Article 68-2

La Cour de justice de la République comprend quinze juges : douze parlementaires élus, en leur sein et en nombre égal, par l'Assemblée Nationale et par le Sénat après chaque renouvellement général ou partiel de ces assemblées et trois magistrats du siège à la Cour de cassation, dont l'un préside la Cour de justice de la République.

Toute personne qui se prétend lésée par un crime ou un délit commis par un membre du Gouvernement dans l'exercice de ses fonctions peut porter plainte auprès d'une commission des requêtes.

Cette commission ordonne soit le classement de la procédure, soit sa transmission au procureur général près la Cour de cassation aux fins de saisine de la Cour de justice de la République.

Le procureur général près la Cour de cassation peut aussi saisir d'office la Cour de justice de la République sur avis conforme de la commission des requêtes.

Une loi organique détermine les conditions d'application du présent article.

Article 68-3

Les dispositions du présent titre sont applicables aux faits commis avant son entrée en vigueur.

Titre XI - Le Conseil économique, social et environnemental

Article 69[20]

Le Conseil économique, social et environnemental, saisi par le Gouvernement, donne son avis sur les projets de loi, d'ordonnance ou de décret ainsi que sur les propositions de lois qui lui sont soumis.

Un membre du Conseil économique, social et environnemental peut être désigné par celui-ci pour exposer devant les assemblées parlementaires l'avis du Conseil sur les projets ou propositions qui lui ont été soumis.

Le Conseil économique, social et environnemental peut être saisi par voie de pétition dans les conditions fixées par une loi organique. Après examen de la pétition, il fait connaître au Gouvernement et au Parlement les suites qu'il propose d'y donner.

Article 70

Le Conseil économique, social et environnemental peut être consulté par le Gouvernement et le Parlement sur tout problème de caractère économique, social ou environnemental. Le Gouvernement peut également le consulter sur les projets de loi de programmation définissant les orientations pluriannuelles des finances publiques. Tout plan ou tout projet de loi de programmation à caractère économique, social ou environnemental lui est soumis pour avis.

Article 71

La composition du Conseil économique, social et environnemental , dont le nombre de membres ne peut excéder deux cent trente-trois, et ses règles de fonctionnement sont fixées par une loi organique.

Titre XI bis - Le Défenseur des droits

Article 71-1[21]

Le Défenseur des droits veille au respect des droits et libertés par les administrations de l'État les collectivités territoriales, les établissements publics, ainsi que par tout organisme investi d'une mission de service public, ou à l'égard duquel la loi organique lui attribue des compétences.

Il peut être saisi, dans les conditions prévues par la loi organique, par toute personne s'estimant lésée par le fonctionnement d'un service public ou d'un organisme visé au premier alinéa. Il peut se saisir d'office.

La loi organique définit les attributions et les modalités d'intervention du Défenseur des droits. Elle détermine les conditions dans lesquelles il peut être assisté par un collège pour l'exercice de certaines de ses attributions.

Le Défenseur des droits est nommé par le Président de la République pour un mandat de six ans non renouvelable, après application de la procédure prévue au dernier alinéa de l'article 13. Ses fonctions sont incompatibles avec celles de membre du Gouvernement et de membre du Parlement. Les autres incompatibilités sont fixées par la loi organique.

Le Défenseur des droits rend compte de son activité au Président de la République et au Parlement.

Titre XII - Des Collectivités Territoriales

Article 72

Les collectivités territoriales de la République sont les communes, les départements, les régions, les collectivités à statut particulier et les collectivités d'outre-mer régies par l'article 74. Toute autre collectivité territoriale est créée par la loi, le cas échéant en lieu et place d'une ou de plusieurs collectivités mentionnées au présent alinéa.

Les collectivités territoriales ont vocation à prendre les décisions pour l'ensemble des compétences qui peuvent le mieux être mises en oeuvre à leur échelon.

Dans les conditions prévues par la loi, ces collectivités s'administrent librement par des conseils élus et disposent d'un pouvoir réglementaire pour l'exercice de leurs compétences.

Dans les conditions prévues par la loi organique, et sauf lorsque sont en cause les conditions essentielles d'exercice d'une liberté publique ou d'un droit constitutionnellement garanti, les collectivités territoriales ou leurs groupements peuvent, lorsque, selon le cas, la loi ou le règlement l'a prévu, déroger, à titre expérimental et pour un objet et une durée limités, aux dispositions législatives ou réglementaires qui régissent l'exercice de leurs compétences.

Aucune collectivité territoriale ne peut exercer une tutelle sur une autre. Cependant, lorsque l'exercice d'une compétence nécessite le concours de plusieurs collectivités territoriales, la loi peut autoriser l'une d'entre elles ou un de leurs groupements à organiser les modalités de leur action commune.

Dans les collectivités territoriales de la République, le représentant de l'État représentant de chacun des membres du Gouvernement, a la charge des intérêts nationaux, du contrôle administratif et du respect des lois.

Article 72-1

La loi fixe les conditions dans lesquelles les électeurs de chaque collectivité territoriale peuvent, par l'exercice du droit de pétition, demander l'inscription à l'ordre du jour de l'assemblée délibérante de cette collectivité d'une question relevant de sa compétence.

Dans les conditions prévues par la loi organique, les projets de délibération ou d'acte relevant de la compétence d'une collectivité territoriale peuvent, à son initiative, être soumis, par la voie du référendum, à la décision des électeurs de cette collectivité.

Lorsqu'il est envisagé de créer une collectivité territoriale dotée d'un statut particulier ou de modifier son organisation, il peut être décidé par la loi de consulter les électeurs inscrits dans les collectivités intéressées. La modification des limites des collectivités territoriales peut également donner lieu à la consultation des électeurs dans les conditions prévues par la loi.

Article 72-2

Les collectivités territoriales bénéficient de ressources dont elles peuvent disposer librement dans les conditions fixées par la loi.

Elles peuvent recevoir tout ou partie du produit des impositions de toutes natures. La loi peut les autoriser à en fixer l'assiette et le taux dans les limites qu'elle détermine.

Les recettes fiscales et les autres ressources propres des collectivités territoriales représentent, pour chaque catégorie de collectivités, une part déterminante de l'ensemble de leurs ressources. La loi organique fixe les conditions dans lesquelles cette règle est mise en oeuvre.

Tout transfert de compétences entre l'État et les collectivités territoriales s'accompagne de l'attribution de ressources équivalentes à celles qui étaient consacrées à leur exercice. Toute création ou extension de compétences ayant pour conséquence d'augmenter les dépenses des collectivités territoriales est accompagnée de ressources déterminées par la loi.

La loi prévoit des dispositifs de péréquation destinés à favoriser l'égalité entre les collectivités territoriales.

Article 72-3

La République reconnaît, au sein du peuple français, les populations d'outre-mer, dans un idéal commun de liberté, d'égalité et de fraternité.

La Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, La Réunion, Mayotte, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon, les îles Wallis et Futuna et la Polynésie française sont régis par l'article 73 pour les départements et les régions d'outre-mer et pour les collectivités territoriales créées en application du dernier alinéa de l'article 73, et par l'article 74 pour les autres collectivités.

Le statut de la Nouvelle-Calédonie est régi par le titre XIII.

La loi détermine le régime législatif et l'organisation particulière des Terres australes et antarctiques françaises et de Clipperton.

Article 72-4

Aucun changement, pour tout ou partie de l'une des collectivités mentionnées au deuxième alinéa de l'article 72-3, de l'un vers l'autre des régimes prévus par les articles 73 et 74, ne peut intervenir sans que le consentement des électeurs de la collectivité ou de la partie de collectivité intéressée ait été préalablement recueilli dans les conditions prévues à l'alinéa suivant. Ce changement de régime est décidé par une loi organique.

Le Président de la République, sur proposition du Gouvernement pendant la durée des sessions ou sur proposition conjointe des deux assemblées, publiées au Journal officiel, peut décider de consulter les électeurs d'une collectivité territoriale située outre-mer sur une question relative à son organisation, à ses compétences ou à son régime législatif. Lorsque la consultation porte sur un changement prévu à l'alinéa précédent et est organisée sur proposition du Gouvernement, celui-ci fait, devant chaque assemblée, une déclaration qui est suivie d'un débat.

Article 73[22]

Dans les départements et les régions d'outre-mer, les lois et règlements sont applicables de plein droit. Ils peuvent faire l'objet d'adaptations tenant aux caractéristiques et contraintes particulières de ces collectivités.

Ces adaptations peuvent être décidées par ces collectivités dans les matières où s'exercent leurs compétences et si elles y ont été habilitées, selon le cas, par la loi ou par le règlement.

Par dérogation au premier alinéa et pour tenir compte de leurs spécificités, les collectivités régies par le présent article peuvent être habilitées, selon le cas, par la loi ou par le règlement à fixer elles-mêmes les règles applicables sur leur territoire, dans un nombre limité de matières pouvant relever du domaine de la loi ou du règlement.

Ces règles ne peuvent porter sur la nationalité, les droits civiques, les garanties des libertés publiques, l'état et la capacité des personnes, l'organisation de la justice, le droit pénal, la procédure pénale, la politique étrangère, la défense, la sécurité et l'ordre publics, la monnaie, le crédit et les changes, ainsi que le droit électoral. Cette énumération pourra être précisée et complétée par une loi organique.

La disposition prévue aux deux précédents alinéas n'est pas applicable au département et à la région de La Réunion.

Les habilitations prévues aux deuxième et troisième alinéas sont décidées, à la demande de la collectivité concernée, dans les conditions et sous les réserves prévues par une loi organique. Elles ne peuvent intervenir lorsque sont en cause les conditions essentielles d'exercice d'une liberté publique ou d'un droit constitutionnellement garanti.

La création par la loi d'une collectivité se substituant à un département et une région d'outre-mer ou l'institution d'une assemblée délibérante unique pour ces deux collectivités ne peut intervenir sans qu'ait été recueilli, selon les formes prévues au second alinéa de l'article 72-4, le consentement des électeurs inscrits dans le ressort de ces collectivités.

Article 74

Les collectivités d'outre-mer régies par le présent article ont un statut qui tient compte des intérêts propres de chacune d'elles au sein de la République.

Ce statut est défini par une loi organique, adoptée après avis de l'assemblée délibérante, qui fixe :

  • les conditions dans lesquelles les s et règlements y sont applicables ;
  • les compétences de cette collectivité ; sous réserve de celles déjà exercées par elle, le transfert de compétences de l'État ne peut porter sur les matières énumérées au quatrième alinéa de l'article 73, précisées et complétées, le cas échéant, par la loi organique ;
  • les règles d'organisation et de fonctionnement des institutions de la collectivité et le régime électoral de son assemblée délibérante ;
  • les conditions dans lesquelles ses institutions sont consultées sur les projets et propositions de loi et les projets d'ordonnance ou de décret comportant des dispositions particulières à la collectivité, ainsi que sur la ratification ou l'approbation d'engagements internationaux conclus dans les matières relevant de sa compétence.

La loi organique peut également déterminer, pour celles de ces collectivités qui sont dotées de l'autonomie, les conditions dans lesquelles :

  • le Conseil d'État exerce un contrôle juridictionnel spécifique sur certaines catégories d'actes de l'assemblée délibérante intervenant au titre des compétences qu'elle exerce dans le domaine de la loi ;
  • l'assemblée délibérante peut modifier une loi promulguée postérieurement à l'entrée en vigueur du statut de la collectivité, lorsque le[[[[Conseil constitutionnel (fr)|]] (fr)|]], saisi notamment par les autorités de la collectivité, a constaté que la loi était intervenue dans le domaine de compétence de cette collectivité ;
  • des mesures justifiées par les nécessités locales peuvent être prises par la collectivité en faveur de sa population, en matière d'accès à l'emploi, de droit d'établissement pour l'exercice d'une activité professionnelle ou de protection du patrimoine foncier ;
  • la collectivité peut participer, sous le contrôle de l'État à l'exercice des compétences qu'il conserve, dans le respect des garanties accordées sur l'ensemble du territoire national pour l'exercice des libertés publiques.

Les autres modalités de l'organisation particulière des collectivités relevant du présent article sont définies et modifiées par la loi après consultation de leur assemblée délibérante.

Article 74-1

Dans les collectivités d'outre-mer visées à l'article 74 et en Nouvelle-Calédonie, le Gouvernement peut, par ordonnances, dans les matières qui demeurent de la compétence de l'État étendre, avec les adaptations nécessaires, les dispositions de nature législative en vigueur en métropole ou adapter les dispositions de nature législative en vigueur à l'organisation particulière de la collectivité concernée, sous réserve que la loi n'ait pas expressément exclu, pour les dispositions en cause, le recours à cette procédure.

Les ordonnances sont prises en conseil des ministres après avis des assemblées délibérantes intéressées et du Conseil d'État. Elles entrent en vigueur dès leur publication. Elles deviennent caduques en l'absence de ratification par le Parlement dans le délai de dix-huit mois suivant cette publication.

Article 75

Les citoyens de la République qui n'ont pas le statut civil de droit commun, seul visé à l'article 34, conservent leur statut personnel tant qu'ils n'y ont pas renoncé.

Article 75-1

Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France.

Titre XIII - Dispositions transitoires relatives à la Nouvelle-Calédonie

Article 76

Les populations de la Nouvelle-Calédonie sont appelées à se prononcer avant le 31 décembre 1998 sur les dispositions de l'accord signé à Nouméa le 5 mai 1998 et publié le 27 mai 1998 au Journal officiel de la République française.

Sont admises à participer au scrutin les personnes remplissant les conditions fixées à l'article 2 de la loi n° 88-1028 du 9 novembre 1988.

Les mesures nécessaires à l'organisation du scrutin sont prises par décret en Conseil d'État délibéré en conseil des ministres.

Article 77

Après approbation de l'accord lors de la consultation prévue à l'article 76, la loi organique, prise après avis de l'assemblée délibérante de la Nouvelle-Calédonie, détermine, pour assurer l'évolution de la Nouvelle-Calédonie dans le respect des orientations définies par cet accord et selon les modalités nécessaires à sa mise en oeuvre :

  • les compétences de l'État qui seront transférées, de façon définitive, aux institutions de la Nouvelle-Calédonie, l'échelonnement et les modalités de ces transferts, ainsi que la répartition des charges résultant de ceux-ci ;
  • les règles d'organisation et de fonctionnement des institutions de la Nouvelle-Calédonie et notamment les conditions dans lesquelles certaines catégories d'actes de l'assemblée délibérante de la Nouvelle-Calédonie pourront être soumises avant publication au contrôle du Conseil constitutionnel;
  • les conditions et les délais dans lesquels les populations intéressées de la Nouvelle-Calédonie seront amenées à se prononcer sur l'accession à la pleine souveraineté.

Les autres mesures nécessaires à la mise en oeuvre de l'accord mentionné à l'article 76 sont définies par la loi.

Pour la définition du corps électoral appelé à élire les membres des assemblées délibérantes de la Nouvelle-Calédonie et des provinces, le tableau auquel se réfèrent l'accord mentionné à l'article 76 et les articles 188 et 189 de la loi organique no 99-209 du 19 mars 1999 relative à la Nouvelle-Calédonie est le tableau dressé à l'occasion du scrutin prévu audit article 76 et comprenant les personnes non admises à y participer.

Titre XIV - De la francophonie et des accords d'association

Article 87

La République participe au développement de la solidarité et de la coopération entre les États et les peuples ayant le français en partage.

Article 88

La République peut conclure des accords avec des Etats qui désirent s'associer à elle pour développer leurs civilisations.

Titre XV - Des Communautés européennes et de l'Union européenne (dispositions actuelles) (1)

Article 88-1[23]

La République participe aux Communautés européennes et à l'Union européenne, constituées d'Etats qui ont choisi librement, en vertu des traités qui les ont instituées, d'exercer en commun certaines de leurs compétences.

Elle peut participer à l'Union européenne dans les conditions prévues par le traité de Lisbonne modifiant le traité sur l'Union européenne et le traité instituant la Communauté européenne, signé le 13 décembre 2007.

Article 88-2[24]

La loi fixe les règles relatives au mandat d’arrêt européen en application des actes pris par les institutions de l’Union européenne.

Article 88-3

Sous réserve de réciprocité et selon les modalités prévues par le Traité sur l'Union européenne signé le 7 février 1992, le droit de vote et d'éligibilité aux élections municipales peut être accordé aux seuls citoyens de l'Union résidant en France. Ces citoyens ne peuvent exercer les fonctions de maire ou d'adjoint ni participer à la désignation des électeurs sénatoriaux et à l'élection des sénateurs. Une loi organique votée dans les mêmes termes par les deux assemblées détermine les conditions d'application du présent article.

Article 88-4[25]

Le Gouvernement soumet à l' Assemblée Nationale et au Sénat dès leur transmission au Conseil de l'Union européenne, les projets ou propositions d'actes des Communautés européennes et de l'Union européenne.

Selon des modalités fixées par le règlement de chaque assemblée, des résolutions européennes peuvent être adoptées, le cas échéant en dehors des sessions, sur les projets ou propositions mentionnés au premier alinéa, ainsi que sur tout document émanant d'une institution de l'Union européenne.

Au sein de chaque assemblée parlementaire est instituée une commission chargée des affaires européennes.

Article 88-5[26]

Tout projet de loi autorisant la ratification d'un traité relatif à l'adhésion d'un État à l'Union européenne et aux Communautés européennes est soumis au référendum par le Président de la République.

Toutefois, par le vote d'une motion adoptée en termes identiques par chaque assemblée à la majorité des trois cinquièmes, le Parlement peut autoriser l'adoption du projet de loi selon la procédure prévue au troisième alinéa de l'article 89.

Article 88-6[27]

L’Assemblée nationale ou le Sénat peuvent émettre un avis motivé sur la conformité d’un projet d’acte législatif européen au principe de subsidiarité. L’avis est adressé par le président de l’assemblée concernée aux présidents du Parlement européen, du Conseil et de la Commission européenne. Le Gouvernement en est informé.

Chaque assemblée peut former un recours devant la Cour de justice de l’Union européenne contre un acte législatif européen pour violation du principe de subsidiarité. Ce recours est transmis à la Cour de justice de l’Union européenne par le Gouvernement.

À cette fin, des résolutions peuvent être adoptées, le cas échéant en dehors des sessions, selon des modalités d’initiative et de discussion fixées par le règlement de chaque assemblée. À la demande de soixante députés ou de soixante sénateurs, le recours est de droit.

Article 88-7[28]

Par le vote d’une motion adoptée en termes identiques par l’Assemblée nationale et le Sénat, le Parlement peut s’opposer à une modification des règles d’adoption d’actes de l’Union européenne dans les cas prévus, au titre de la révision simplifiée des traités ou de la coopération judiciaire civile, par le traité sur l’Union européenne et le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, tels qu’ils résultent du traité signé à Lisbonne le 13 décembre 2007.

Titre XVI - De la Révision

Article 89

L'initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au Président de la République sur proposition du Premier Ministre et aux membres du Parlement.

Le projet ou la proposition de révision doit être examiné dans les conditions de délai fixées au troisième alinéa de l'article 42 et voté par les deux assemblées en termes identiques. La révision est définitive après avoir été approuvée par référendum.

Toutefois, le projet de révision n'est pas présenté au référendum lorsque le Président de la République décide de le soumettre au Parlement convoqué en Congrès; dans ce cas, le projet de révision n'est approuvé que s'il réunit la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés. Le bureau du Congrès est celui de l'Assemblée Nationale.

Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu'il est porté atteinte à l'intégrité du territoire.

La forme républicaine du Gouvernement ne peut faire l'objet d'une révision.

Titre XVII - Dispositions Transitoires

(abrogé)


Notes et références

  1. En vertu de la loi constitutionnelle n° 2008-724 du 23 juillet 2008 de modernisation des institutions de la Ve République
    1. Les versions en italique des articles 11, 13, 25 sous réserve du 4° ci-dessous, 34-1, 39, 44, 56, 61-1, 65, 69, 71-1 et 73 de la Constitution entrent en vigueur dans les conditions fixées par les lois et lois organiques nécessaires à leur application ;
    2. Les versions en italique des articles 41, 42, 43, 45, 46, 48, 49, 50-1, 51-1 et 51-2 de la Constitution entrent en vigueur le 1er mars 2009 ;
    3. Les versions en italique de l’intitulé du titre XV et des articles 88-1, 88-2, 88-4, 88-5, 88-6, 88-7 entrent en vigueur à compter de l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne modifiant le traité sur l’Union européenne et le traité instituant la Communauté européenne, signé le 13 décembre 2007 ;
    4. Les dispositions de la version en italique de l’article 25 de la Constitution relatives au caractère temporaire du remplacement des députés et sénateurs acceptant des fonctions gouvernementales s’appliquent aux députés et sénateurs ayant accepté de telles fonctions antérieurement à la date d’entrée en vigueur de la loi organique prévue à cet article si, à cette même date, ils exercent encore ces fonctions et que le mandat parlementaire pour lequel ils avaient été élus n’est pas encore expiré ;
    5. Les deux versions de l’article 88-5 ne sont pas applicables aux adhésions faisant suite à une conférence intergouvernementale dont la convocation a été décidée par le Conseil européen avant le 1er juillet 2004.
  2. ibid
  3. ibid.
  4. ibid.
  5. ibid.
  6. ibid.
  7. ibid.
  8. ibid.
  9. ibid.
  10. ibid.
  11. ibid.
  12. ibid.
  13. ibid.
  14. ibid.
  15. ibid.
  16. ibid.
  17. ibid.
  18. ibid.
  19. ibid.
  20. ibid.
  21. ibid.
  22. ibid.
  23. ibid.
  24. ibid.
  25. ibid.
  26. ibid.
  27. ibid.
  28. ibid.